Patrimoine chorégraphique : La fondation Jean-Pierre Perreault devient l’Institut de la danse
La Fondation Jean-Pierre Perreault (FJPP) annonçait le 8 mai sa transformation en «Institut de la danse» chargé de mettre en valeur le répertoire de la danse contemporaine québécoise et de se consacrer à des activités de recherche et de création de savoirs autour du patrimoine dansé québécois.
Forte de son expertise développée autour de l’œuvre de Jean-Pierre Perreault (1947-2002), la FJPP occupe une place unique dans la réflexion et les actions collectives qui portent sur la valorisation du patrimoine chorégraphique contemporain québécois. L’organisme – qui a rendu un hommage inspiré au chorégraphe – a décrit comment elle entend poursuivre sa mission, inédite, de valorisation et de transmission du patrimoine chorégraphique québécois, tant auprès du grand public que des professionnels de la danse.
Le mandat de l’institut se déclinera en quatre volets :
• la documentation et la mise en valeur d’œuvres chorégraphiques du patrimoine de la danse contemporaine québécoise ;
• l’interprétation et la mise en valeur de collections relatives au patrimoine de danse contemporaine québécoise ;
• la recherche et la création de savoirs sur la danse contemporaine québécoise et son patrimoine ;
• la création de services et d’outils de nature documentaire, juridique et de gestion, et d’outils relatifs à la conservation, à l’exploitation, à la documentation et à la valorisation du patrimoine chorégraphique contemporain.
La directrice de la FJPP, Lise Gagnon, a présenté les autres grands projets prévus en 2014-2016, notamment :
• la création du portail Espace chorégraphique québécois (appellation provisoire) et d’un channel québécois sur le site de numeridanse.tv ;
• la création d’un parcours dirigé, destiné aux jeunes du secondaire et à leurs professeurs à travers l’exposition virtuelle Jean-Pierre Perreault, chorégraphe, par Nicole Turcotte, professeure invitée en Études des pratiques pédagogiques en danse au Département de danse de l’UQAM, ;
• des ateliers de médiation culturelle – Vivre Joe et Au cœur des œuvres de Louise Bédard – en collaboration avec l’Agora de la danse (2014) ;
• une participation à Corps rebelles, une exposition internationale sur la danse organisée par les Musées de la civilisation, au Musée de la civilisation à Québec, dès le 9 octobre 2014, et une autre aux Entretiens Jacques-Cartier, les 9 et 10 octobre 2014, dans le même lieu ;
• le lancement des actes du colloque Documenter, recréer… Mémoire et transmissions des œuvres performatives et chorégraphiques contemporaines, aux Éditions Les Presses du réel (Dijon, France) dans la prestigieuse collection Nouvelles scènes ;
• l’organisation d’une journée d’études sur le droit d’auteur et le legs artistique en danse, en collaboration avec l’Institut du patrimoine de l’UQAM ;
• la réalisation de boîtes chorégraphiques, qui documentent la création d’une œuvre (notes chorégraphiques, dessins, vidéos, description du contexte historique, témoignages, plan d’éclairages, etc.) – dont une prochaine appliquée à une pièce de Louise Bédard ;
• le lancement du guide Le testament artistique, rédigé par Me Sophie Préfontaine et destiné au milieu de la danse.
En développant l’Espace chorégraphique québécois, la FJPP affiche une volonté de travailler en complémentarité avec l’ensemble du milieu de la danse, particulièrement avec les centres d’archives tels que BAnQ,la Bibliothèque Vincent Warrenet le centre de documentation de Tangente – Laboratoire de mouvements contemporains. Le portail sera conçu comme un espace de découverte et de dialogue ouvert aux passionnés dela danse. Cetteinitiative singulière, structurante, aura des retombées importantes sur le développement dela discipline. Uneentente d’accueil des activités du portail par la vidéothèque française numeridanse.tv, laquelle reçoit plus 120 000 visites annuelles, contribuera sans nul doute au rayonnement du secteur. Soulignons que ce projet ne serait pas possible sans l’engagement indéfectible de trois importants partenaires de la FJPP : BAnQ, le département de danse de l’UQAM et Hexagram UQAM.
Par ailleurs, la création du parcours dirigé a été motivée par le constat de lacunes réelles dans l’accès à des ressources médiagraphiques destinées à l’éducation chorégraphique et culturelle des jeunes en formation générale.
Quant à la participation de la FJPP à l’exposition internationale Corps rebelles, celle-ci contribuera à approfondir les questions de la transmission et de la diffusion du patrimoine vivant. La production Danser Joe (appellation provisoire), réalisée par Moment Factory, dansla zone Cœur vivant (White Box) permettra au public de vivre une expérience immersive et de s’immiscer dans l’œuvre phare de Perreault en tant que danseur réel et virtuel.
Comme le rappelle Lorraine Hébert, directrice générale du Regroupement québécois de la danse (RQD), la question de la conservation du patrimoine chorégraphique est un enjeu crucial pour le milieu. La mission de la FJPP s’arrime donc parfaitement aux recommandations du Plan directeur de la danse professionnelle au Québec 2011-2021 en encourageant le développement d’outils spécifiques dédiés aux modes de conservation et de transmission du patrimoine chorégraphique.
Toutes les disciplines – l’architecture, le théâtre, les arts visuels, la musique, le cinéma, la littérature – ont toujours cultivé leur histoire et sont nourries par leurs œuvres phares. Garder vivante la mémoire de la danse, transmettre et valoriser le patrimoine chorégraphique contemporain québécois deviennent à leur tour des actes innovateurs que la FJPP entend poursuivre pour le développement et le rayonnement de la danse au Québec.