Nouvelle direction artistique : Claude Poissant à la tête du Théâtre Denise-Pelletier
Succédant à Pierre Rousseau qui l’a dirigé pendant 20 ans, le réputé metteur en scène Claude Poissant assurera désormais la direction artistique du Théâtre Denise-Pelletier.
«Assurer la direction artistique du Théâtre Denise-Pelletier, dit-il, c’est bien sûr avoir le désir d’offrir et de présenter le répertoire à la fois à des publics adolescents et adultes. Mais ce qui m’interpelle dans cette nouvelle aventure, c’est entre autres d’élargir et de repenser la notion de répertoire. Je veux donc voir de quelle façon le répertoire et la création peuvent s’influencer, s’entremêler, s’unir et ainsi, non sans calcul, savoir prendre des risques, réunir dans un plaisir du connu comme de l’inconnu spectateurs et artistes, et ne pas laisser le prévisible prendre la place. »
Figure de proue du théâtre québécois depuis 30 ans, Claude Poissant est un défricheur et un défenseur de paroles. Sa relation avec le TDP n’est pas nouvelle puisque sa passion du théâtre y est née «les soirs de Godot, de Wouf Wouf ou de créations envoûtantes». Le praticien, lui, s’est abreuvé aux deux salles du Théâtre Denise-Pelletier dans les années 80. La Salle Fred-Barry l’a vu surgir comme jeune auteur, metteur en scène, mais aussi avec sa compagnie en tant que producteur de pièces phares comme Les Feluettes de Michel Marc Bouchard et Où est-ce qu’elle est ma gang ? de Louis-Dominique Lavigne. Sur la grande scène, il a signé les mises en scène de Lorenzaccio, Lucrèce Borgia (Masque de la meilleure production montréalaise, 1997), Unity 1918 (créée au Théâtre PàP), Jeune homme en colère,et, récemment, Marie Tudor de Victor Hugo.
«J’aimerais voir dans les deux salles des objets scéniques rassembleurs qui défient toute génération et portent en eux des débats de société. Je cherche un théâtre qui respire, qui sait douter puis agir au bout d’une réflexion et au cœur d’une vision qui n’a de pertinence que si elle est ancrée, malgré notre histoire et celle à venir, dans le temps présent.»
Claude Poissant accompagne en ce moment au Carrefour international de théâtre de Québec, puis au Festival d’Avignon, le très étonnant spectacle Cinq visages pour Camille Brunelle de Guillaume Corbeil (Prix Michel-Tremblay 2013), qu’il a lyriquement mis en scène. Par la suite, soit en septembre prochain, il entrera en poste au TDP dès l’ouverture de la saison 2014-2015.
Il quitte le Théâtre PAP
Pour mener à bien ses nouvelles fonctions, Claude Poissant annonce également qu’il la direction artistique du Théâtre PAP, compagnie qu’il a fondée en 1978. Patrice Dubois assurera désormais seul la direction artistique du Théâtre PÀP. Ce cheminement est la suite logique d’un processus de long terme engagé il y a maintenant 7 ans, quand Claude Poissant a convié Patrice Dubois à la codirection artistique, pour unir leurs forces et ouvrir un dialogue sans cesse renouvelé au sein de la compagnie.
Ce dernier, doté de sa connaissance approfondie du Théâtre PÀP, poursuivra l’exploration du travail dramaturgique et fera face aux enjeux artistiques et organisationnels qui l’attendent. Ainsi, il y assurera une continuité forte, en menant à terme les projets déjà en cours et y inscrivant ses propres désirs de création. Le Théâtre PÀP continuera d’être fortement ancré dans la programmation de son lieu de résidence, le Théâtre Espace GO, tout en diffusant ses œuvres sur les territoires national et international. Depuis son arrivée au sein de la compagnie, Patrice Dubois a travaillé à l’élaboration, à la création et à la diffusion d’une quinzaine de spectacles, dont Dissidents, Porc-épic, The Dragonfly of Chicoutimi, Everybody’s Welles pour tous ou encore Les champs pétrolifères.