Le 16e Jamais Lu explore «le bruit des mutations»
Scène

Le 16e Jamais Lu explore «le bruit des mutations»

La programmation de la nouvelle édition du festival du Jamais Lu, qui débute ce vendredi, se dévoile à travers la ligne éditoriale «Le bruit des mutations», le désir de mettre en lumière ce qui gronde, ce qui bout, ce qui cherche à muter. Du 5 au 13 mai, l’événement célébrant les premiers pas des textes de dramaturgie émergente présentera une nouvelle sélection de mots forts et bruts, encore une fois au Théâtre Aux Écuries.

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Dans le cadre de cette nouvelle édition du Jamais Lu, dirigée par Marcelle Dubois et Marilou Craft, 15 projets ont été sélectionnés. Cette année, le festival explique qu’il présente de nombreux auteurs qui font un premier saut au Jamais Lu, une diversité culturelle et artistique hors pair, une forte présence d’auteurs internationaux ainsi que des thèmes qui s’interrogent à notre rapport aux mutations sociales en cours.

Voici toutes les informations tirées du communiqué de presse à propos de la programmation:

Ouverture et clôture

Safe Space: Édith tient salon -Vendredi 5 mai, 20h

La codirectrice artistique, Marilou Craft, utilise sa carte blanche pour inviter Édith Patenaude et Elena Stoodley, deux artistes au parcours très différents, à réfléchir avec elle sur la question de la norme. Ensemble, elles ont imaginé Safespace : Édith tient salon, une soirée où Édith Patenaude, femme normale caucasienne plutôt de gauche et de la classe moyenne, mettra en jeu sa propre norma-lité. Dans une esthétique de salon de thé, elle recevra des personnalités qui challengent ses convictions et donc celles de l’habituel public de théâtre, plutôt consensuel :

    • Ellise Barbara, chanteuse créole, confrontera notre vision féministe de l’empowerment au féminin ;
    • Will Prosper, documentariste et militant, questionnera le droit à l’appropriation culturelle au nom de l’art ;
    • Un étudiant au Cégep de Maisonneuve, questionnera notre conception de la jeunesse et de ses désirs d’avenir ;
    • Elena Stoodley, performeuse en tout genre, challengera notre conception de la défense de la langue française.
    • Sarah-Myriam Martin-Brûlé, professeure et chercheure sur les opérations de la paix nuancera notre vision de l’armée.

Jukebox littéraire – Samedi 13 mai, 20h

Parce que le bruit des mutations s’exprime aussi de façon joyeuse et festive, la soirée de clôture de ce 16e Festival sera un beau party de mots, de découverte et de musique. Le Jukebox littéraire allie participation active du public, jeu et littérature. Il permet aux spectateurs de (re)découvrir l’œuvre entière de Gustave Akapo (Togo et France), Odile Cornuz (Suisse), Olivier Kemeid (Québec), David Paquet (Québec), Sonia Ristic (Croatie et France) et Antoinette Rychner(Suisse), six dramaturges aux parcours passionnants, aux œuvres primées et au corpus déjà imposant. 

Le concept? Tous les spectateurs ont un jeton à jouer dans le Jukebox. Quand ils jouent leur jeton, ils choisissent non pas une chanson, mais un mot. Et hop, top chrono, le temps d’une toune, les auteurs partent à la recherche d’un extrait, tiré de n’importe quel ouvrage de leur œuvre, en résonance avec le mot proposé. Le premier, la première qui a trouvé s’annonce par un coup de sonnette : à lui, à elle le micro! Il est temps de s’avancer en solo pour aller lire sa trouvaille… Et ainsi de suite, de jeton en jeton mis dans le Jukebox littéraire, nous visitons en toute jubilation les six univers des auteurs présents.

AU CŒUR DU BRUIT AMBIANT : LES TEXTES INÉDITS DES AUTEURS!
Les lectures théâtrales 

Au Jamais Lu, on vient d’abord entendre les textes frais et inédits d’auteurs de la relève. Des comé-diens les lisent, se les approprient avec passion, sous la gouverne de metteurs en scène soucieux de bien servir leurs auteurs. Alors qu’un texte de théâtre peut prendre parfois plusieurs années avant d’être produit, le Jamais Lu offre un accès brûlant à l’émergence des paroles :

Pour lutter contre l’immobilité, Olivier Arteau présente Pisser debout sans lever sa jupe, un texte antirévo-lutionnaire. Derrière ses chants gutturaux, ses sons organiques et ses silences se cache le malaise des petites hontes du quotidien qu’on traîne avec soi, malgré soi.

L’une veut vivre la noirceur sans fin de Barrow en Alaska. L’autre veut vivre la nuit interminable de Vegas au Nevada. Catapultés aux deux pôles des États-qui-se-désunissent, Josianne Lavoie et Louis-Philippe Roy sont, avec Néon boréal, à la recherche du silence, celui qui glace, celui qui brûle.

Présenté lors du 2e Festival du Jamais Lu Paris en décembre 2016, L’ennemi intérieur frappe malheureusement dans le mille de l’actualité : les dérapages qu’engendre la peur du terrorisme. La parole pertinente de Marilyn Mattei jointe à la sensible mise en scène de Sophie Cadieux fut si prometteuse qu’il fallait offrir une deuxième vie à cette lecture, avec des acteurs québécois cette fois-ci.

Gabrielle Lessard présente Au sort, un texte inspiré librement de La médiocratie d’Alain Deneault. On y parle d’un concept révolutionnaire, sensible et universel. D’un Projet pour toute une génération. La fonda-tion de la Boîte. Pendant ce temps-là, Sophie bave sur le plancher.

Avec le projet Le couloir des possibles d’Anne Sophie Rouleau et Marie-Eve Fortier, les auteurs Virginie Beauregard D., Marie-Louise Bibish Mumbu, Dany Boudreault, Véronique Côté, Steve Gagnon, Olivier Simard, Érika Soucy nous transportent dans le quotidien de sept résidents en CHSLD. Les photos de Marie-Eve Fortier viendront ponctuer les beautés et les difficultés qui se cachent dans ces couloirs

Pour sa part, Maxime Brillon nous amène dans un univers complètement éclaté avec Nous irons cirer nos canons numériques dans un sweatshop portuguais. Entre un hypothétique futur effondrement de YouTube, le zoo et le cirque, vous découvrirez un drame optimiste sur l’amitié.

Identités de Séverine Fontaine cherche à libérer les paroles, les peurs, les blessures, transmises consciemment ou inconsciemment par nos ancêtres et l’Histoire de nos pays d’origine. À ce prix seulement pourrons-nous peut-être comprendre ce qui nous unit dans un monde qui aurait bien besoin de compassion.

Pascale Renaud-Hébert, dans Subway, nous raconte le récit d’une famille ébranlée, d’abord par la disparition du plus jeune de la famille, puis par les retrouvailles avec celui-ci. Retrouvailles perturbantes par la dureté des révélations qu’elles engendrent. Un texte aux dialogues poignants, qui dépeint les relations familiales dans toute leur complexité.

Volet jeune public
Parce qu’à nos yeux il est important d’initier les jeunes publics à l’art de la mise en lecture, et parce que la jeunesse fait partie du grondement de fond qui n’est pas toujours écouté, cette année trois textes pour les enfants et les adolescents sont présentés:

Olivier Sylvestre présente aux élèves de 13 ans et plus son Guide d’éducation sexuelle pour le nouveau millénaire. Ils découvriront la complexité des désirs qui anime une jeunesse curieuse, or certaines de leurs questions ne peuvent trouver réponse à l’école.

Ras-le-bol! rassemble six courtes pièces écrites par les élèves de 6e année de l’école Saint-Grégoire-le-Grand dans Villeray lors d’ateliers offerts par l’auteur Éric Noël. Metteur en scène et comédiens professionnels s’emparent des textes de ces auteurs en herbe pour faire découvrir ce qui se trame dans les imaginaires de la toute jeune génération.

Gagnante de l’Égrégore (prix du meilleur texte collégial décerné par le RIASQ),Sarah Leblanc-Gosselin livre Le puissant fond d’un marais-sans-fin, dans une mise en lecture de Vincent-Guillaume Otis. Une magnifique quête fantastique, qui parle d’intimidation, de découverte de soi, d’audace.

Les 6@7 du Jamais Lu
LES CARNETS TOURISTIQUES DU PROJET JUSQU’OÙ TE MÈNERA MONTRÉAL?

Un projet de la programmation officielle du 375e anniversaire de Montréal

Jusqu’où te mènera Montréal? rassemble la parole de sept auteurs – Sébastien David, Alexis Diamond, Anne-Marie Guilmaine, Thomas Hellman, Pierre Lefebvre, Melissa Mollen Dupuis et Marie Louise Bibish Mumbu – et trois photographes – Jérémie Battaglia, Kevin Calixte et Léa Castonguay.

Dix artistes aux identités multiples, aux langues bien pendues, aux regards acérés. Jumelés en duos auteurs-photographes, ils ont eu pour mission de partir en voyage dans sept quartiers de la métropole.

En toute intimité, le Jamais Lu offre gratuitement une série de 6@7 où les duos auteurs-photographes nous livrent leur carnet touristiquement incorrect dépeignant poétiquement les quartiers qu’ils ont foulés. Parcourons Montréal un verre à la main, au gré de diapositives et de prises de parole!

Pour lancer cette série de rencontres urbaines, un vernissage de l’exposition photographique qui met en valeur les sept quartiers visités aura lieu le samedi 6 mai à 16 h au quartier général du Jamais Lu.

Ce projet tentaculaire connaîtra son apogée en juin, lorsque dans la tradition explosive des cabarets théâtro-littéraires du Jamais Lu, Martin Faucher recueillera la matière de ces sept cahiers touristiques pour en faire un jouissif spectacle :Jusqu’où te mènera Montréal?, présenté au FTA les 7 et 8 juin prochain.

 

Découvrez la programmation complète et détaillée au jamaislu.com