Fabien Cloutier sera joué au Trident
Jour de consécration pour le Beauceron. Après avoir conquis le petit écran (de Faits divers aux Beaux malaises), voilà que le père de Billy et du Chum à Chabot entre au Théâtre du Trident par la grande porte.
Il n’est pas né de la dernière pluie, Fabien Cloutier. Récipiendaire du Prix Gratien-Gélinas de 2011 pour Billy (les jours de hurlement), l’auteur s’est aussi fait connaître pour ses monologues grinçants : Cranbourne et Scotstown. On le reconnaît à cette langue crue, ces dialogues de gros durs qui cachent en eux une profonde sensibilité. Il s’est même frotté à l’humour, aux codes si spécifiques du one-man show avec Assume, un spectacle qu’il a trimballé aux quatre coins de la province depuis 2015.
La pièce que Cloutier étrennera au sous-sol du Grand Théâtre s’intitule Bonne retraite Jocelyne et met en vedette la même Josée Deschênes que dans Le Polygraphe de Robert Lepage, cette même actrice au registre de jeu très large qui nous a tant fait rire dans les costumes monochromes de Creton dans La petite vie.
Le synopsis officiel de la pièce dont elle est la vedette va comme suit :
« Jocelyne désire souligner son départ à la retraite avec sa famille. Mais comme dans toute bonne réunion de famille, chacun se mêle maladroitement des affaires des autres. On reconnaît bien ici l’humour grinçant de l’auteur qui sait lire chacun de ses personnages avec une lucidité implacable. Inévitablement, on voit poindre la jalousie, les faiblesses, les bonnes intentions, les préjugés, les maladresses, le choc des valeurs. Le tableau ne nous laisse pas indemnes parce qu’il nous fait mal autant qu’il nous fait rire.
Un souper charmant, laissant une légère amertume en bouche comme si cette table était quelque part, la nôtre.»
Bonne retraite Jocelyne sera présenté du 15 janvier au 9 février 2019.
Cette prochaine programmation du Trident ne réunit que des auteurs d’ici, vivants ou morts, que des grands. Dès le 18 septembre, la saison s’ouvre sur une œuvre de Michel Tremblay (Le vrai monde?) mise en scène Marie-Hélène Gendreau. Une femme de théâtre ingénieuse, une actrice elle-même qui dirige toujours ses collègues de main de maître et qui nous avait donné des versions absolument inoubliables de Trainspotting et des Marches du pouvoir de Beau Willimon.
Elle s’entoure cette fois-ci Jean-Denis Beaudoin, Nancy Bernier, Claude Breton-Potvin, Ariel Charest, Jean-Michel Déry et Christian Michaud. Anne-Marie Olivier, codirectrice générale et directrice artistique de la maison, est aussi de la distribution.
Toujours à l’automne, Marie-Thérèse Fortin fera un retour au Trident. Elle monte seule sur scène pour donner corps aux mots de feu Gabrielle Roy, aux mémoires de cette auteure immense qui prête aujourd’hui son nom à la plus vaste bibliothèque de la ville. Olivier Kemeid, connu pour Five Kings et la prodigieuse pièce Moi dans les ruines rouges du siècle, en signe la mise en scène.
Enthousiasmante au possible, la quatrième et avant-dernière production de la saison permettra à la dramaturge Pascale Renaud-Hébert et à Olivier Arteau (en ses qualités de metteurs en scène) d’entrer dans la cour des grands. Leur mandat? Se réapproprier Antigone, texte millénaire, la grande tragédie de Sophocle. Ils seront aidés de Marjolaine Beauchamp et Annick Lefebvre à la plume, de grands acteurs tels que Lucien Ratio et Nancy Bernier, pour ne nommer qu’eux, à l’interprétation. Du 5 au 30 mars 2019.
Finalement, on ne sait pas grand-chose sur l’ultime spectacle (Je me soulève) qui réunira, dit-on déjà, une vingtaine de poètes québécois. Une chose est pourtant sûre : Véronique et Gabrielle Côté, les deux sœurs d’Attentat, s’en font les cheffes d’orchestre.
Plus d’infos via letrident.com