«Crash» de Sébastien Pesot au Palais Montcalm
Jusqu’au 11 novembre, l’artiste Sébastien Pesot présente Crash, à la Galerie Banque Nationale du Palais Montcalm. Cette exposition, regroupant une série de 10 œuvres photographiques, est présentée en collaboration avec Manifestation internationale d’art de Québec.
Cette exposition est la première série d’impressions sur papier présentée par Sébastien Pesot, artiste évoluant dans l’univers de l’image en mouvement. Le type de cymbale numérisé pour cette série fait le pont entre le passé de percussionniste de l’artiste et sa pratique actuelle. Les images représentent ici le passage du son et du temps, mais aussi celui d’une pratique à une autre.
Dans cette série, l’artiste nous fait découvrir la matérialité des cymbales. Ainsi, il est possible de voir les aspérités formées dans cette matière, les surfaces frappées par les baguettes, les fissures, les sillons sur certaines. Sans entendre le son que les cymbales émettent, il est possible d’imaginer que ces changements dans leur aspect affectent leur sonorité. Ce rapprochement, qui met l’accent aussi sur la rondeur, évoque tout à la fois l’oeil, une planète. Les trous, décontextualisés, peuvent être interprétés comme le «crash» d’une masse dans cette matière organique composée de métal. L’artiste y voit également dans ces ouvertures sombres le creuset d’une intrigue métaphysique. Il est aussi question du passage du temps, celui-ci marquant le tempo lors de l’utilisation en temps réel, mais dans ce contexte, il fixe les instruments dans un moment précis, il les matérialise. Si jadis, les coups portés sur les cymbales pouvaient sembler violents, leurs images ainsi immortalisées deviennent poétiques.
La démarche artistique de Sébastien Pesot se concentre sur l’exploration de la plasticité de l’image et du sens. Après avoir principalement réalisé des monobandes, il s’applique maintenant à sortir l’image du cadre de l’écran en la réinjectant dans le monde matériel, par son déploiement dans l’espace physique. Influencé par le travail de l’artiste Bruce Nauman qui traite du corps et de ses déplacements dans l’image vidéo, il se définit en partie comme un plasticien et s’intéresse autant à la forme des objets qu’il crée qu’à leurs portées conceptuelles. Attiré par la philosophie postpunk de Philippe Nassif, il tente d’adopter «la posture du Grand joueur, celui qui articule simulacre et authenticité».