En suspension à l'Espace Virtuel ce soir
Arts visuels

En suspension à l’Espace Virtuel ce soir

Ce soir, L’Espace Virtuel de Chicoutimi revêt ses habits glamour de terrain de jeu, alors que Jonathan Lamy y présente une conférence et Magali Baribeau-Marchand y lance un livre. Soirée portant le chapeau En suspension, dès 17h.

En marge de l’exposition Hors champ, présentée à Espace virtuel, la conférence de Jonathan Lamy, Nous avons tous un jour embrassé une image, propose une réflexion sur l’esthétique et la performativité du portrait dans l’art actuel. Les œuvres de Janieta Eyre, Adad Hannah, Marisa Portolese, Arthur Renwick et Marc Séguin, qui entreront ici en dialogue avec la démarche de quelques autres artistes, redéfinissent la notion de portrait.

Il ne s’agit plus de montrer le statut social d’une personne, mais de mettre en place une intrigue autour d’un sujet. Comme on le fait devant une œuvre de performance, on cherche à comprendre ce qui se passe, ce qui s’est passé, ce qui se passera. Ici, on se demande qui sont ces gens qui posent, sans pouvoir fournir de réponses claires. Alors on imagine, chacun pour soi, le hors champ de l’image : ce qu’il y a autour, mais surtout avant et après. Qu’est-ce qui a pu se produire pour qu’on en arrive là ? Qu’est-ce qui se trame exactement ? Et qu’arrivera-t-il ensuite ?

Magali Baribeau-Marchand en profitera pour lancer Confessions d’une passante, livre réalisé suite à la récolte de 107 confidences écrites ayant été recueillies à Rimouski et aux Îles-de-la-Madeleine au cours des deux dernières années.

Baribeau-Marchand raconte son projet :

Ce livre rend hommage aux liens que tisse la mémoire avec les mots ; à la charge insoupçonnée d’une poésie ordinaire. De là émane une fragilité à la fois anonyme et humaine, qui se livre sans compromis. Enfin, de prendre ce bain de contacts humains m’a permis d’expérimenter des processus d’échange et du don de soi qui m’ont mené à la création de l’objet artistique qu’est ce livre. Au cours de l’automne 2010, j’ai recueilli une multitude de confidences sur la promenade longeant le fleuve Saint-Laurent à Rimouski. J’avais construit pour l’occasion un dispositif mobile roulant, une cabane à oiseau géante en quelque sorte, qui a servi de confessionnal le temps d’une semaine en novembre. Ainsi, quelques dizaines d’inconnus m’ont écrit un bout d’eux-mêmes en échange d’un moment de recueillement dans cet isoloir. Pour chacune de ces confidences, j’ai bâti une cabane à oiseau faite de carreaux de céramique blanche sur laquelle figure gravée la dite confidence. Puis je me suis rendue aux Îles-de-la-Madeleine en mai 2011 afin que ces monuments miniatures, singuliers et fragiles, soient adoptés en échange d’une nouvelle confidence, cette fois-ci arrivée à moi au moyen d’une carte postale.

J’ai intitulé ce projet Les Confidences : il en est un de déplacement, de correspondance, d’échange, de voyage, du don de soi. Enfin, d’une sensibilité profondément humaine. Ce livre en constitue la troisième phase et devient lui aussi un objet témoignant de ces échanges entre inconnus spécifiques. Les auteurs de toutes les confidences présentes dans ce livre sont ces inconnus qui ont accepté de se livrer à moi par écrit au cours de ce projet. Et à présent, mes dessins s’y entrelacent.

Finalement, de déportées à adoptées, ces confidences revêtent maintenant une existence propre, un caractère unique. Elles voyagent jusqu’à vous, à travers vous.

En suspension
Jeudi 25 octobre à l’Espace Virtuel
534, Jacques Cartier Est
Chicoutimi