Le Musée canadien des civilisations acquiert la collection de l'Empress of Ireland
Arts visuels

Le Musée canadien des civilisations acquiert la collection de l’Empress of Ireland

La plus grande catastrophe maritime survenue au Canada fera bientôt l’objet d’une exposition au Musée des civilisations. En effet, le musée d’histoire national s’est porté acquéreur de la plus vaste collection d’artefacts et d’archives associée au naufrage du RMS Empress of Ireland et prévoit la mise sur pied d’une exposition qui coïncidera avec le 100e anniversaire de cette tragédie, en 2014.

Le transatlantique, propriété du Canadien Pacifique, coula dans le fleuve Saint-Laurent, au large de Rimouski, au Québec, le 29 mai 1914, après qu’un navire charbonnier norvégien, le Storstad, l’eut heurté de travers. L’accident se produisit en pleine nuit, alors qu’un brouillard épais recouvrait les eaux, quelques heures seulement après que l’Empress eut quitté le port de Québec. Le navire coula en 15 minutes, emportant dans la mort un nombre estimé à 1012 de ses 1477 passagers et membres d’équipage. Au nombre des victimes, se trouvaient 134 des 138 enfants présents à bord, la plupart des passagers et des membres d’équipage des ponts inférieurs et la presque totalité des membres de la fanfare de l’Armée du Salut (la Canadian Staff Band), en route pour Londres. Un peu plus de la moitié des 420 membres d’équipage ont pu survivre.

« Le naufrage de l’Empress of Ireland représente pour le Canada une tragédie de l’ampleur de celle du Titanic, a déclaré Mark O’Neill, président-directeur général de la Société du Musée canadien des civilisations. Alors que la plupart des Canadiens connaissent l’histoire du Titanic, très peu d’entre eux ont entendu parler de l’Empress, surtout parce que cette catastrophe a été éclipsée par le déclenchement de la Première Guerre mondiale, à peine deux mois plus tard. »

« La collection de l’Empress of Ireland et l’exposition que nous organisons nous permettront de mieux comprendre le sort funeste des victimes et de mesurer l’importance de l’héritage laissé par ce navire canadien qui a transporté des dizaines de milliers d’immigrants jusqu’à nos côtes, a ajouté M. O’Neill. L’Empress ainsi que les récits bouleversants de ses passagers nous font revivre un moment tragique de l’histoire du Canada et mérite à ce titre d’être préservé pour les générations futures. »

Pendant huit ans, l’Empress a transporté des milliers de passagers qui traversaient l’Atlantique, de Liverpool à Québec, dont un grand nombre de voyageurs espérant refaire leur vie dans les Prairies canadiennes ou dans une grande ville telle que Montréal, Toronto, Winnipeg ou Vancouver. L’épave, qui gît au fond du Saint-Laurent – la voie de navigation la plus importante au Canada – a récemment été désignée lieu historique national.

La collection de l’Empress of Ireland comprend plus de 400 objets, dont la cloche de brume du navire, un compas et d’autres instruments et appareils de navigation, ainsi que des hublots, des meubles de la salle à manger, des luminaires, de la vaisselle, des ustensiles et divers objets personnels tels qu’une montre de poche en argent et un carton à chapeaux. Font également partie de la collection : deux maquettes de l’Empress et plusieurs documents d’archives comme des photos historiques, des journaux et des documents personnels, y compris le journal d’une survivante de huit ans qui raconte son émouvant sauvetage.

Le Musée des civilisations a acquis les artefacts d’un collectionneur privé, Philippe Beaudry, pour un montant d’argent et un dégrèvement d’impôt sur les dons. La collection, qui est évaluée à plus de 3 millions de dollars, a été désignée «d’intérêt exceptionnel et d’importance nationale» par la Commission canadienne d’examen des exportations de biens culturels. L’acquisition a été financée en partie avec l’aide d’une subvention de 425 000 $ du Programme de biens culturels mobiliers accordée par le ministère du Patrimoine canadien dans le cadre de la Loi sur l’exportation et l’importation de biens culturels.

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