Gabriel Fortin expose à la Bibliothèque de Chicoutimi
Dans le cadre du projet Ex-Libris, Gabriel Fortin exposera à la Bibliothèque publique de Chicoutimi, du 31 octobre au 2 décembre. Fortin y présentera Développement méthodique du corps par des exercices appropriés et gradués. Il fait suite à Jessy Bilodeau, sélectionné pour le projet Ex-Libris et exposé en octobre.
Par un travail de mise en scène qui théâtralise les corps (dramatisation de l’éclairage, picturalité de la composition, extrême ralenti, frontalité), ce travail vidéographique joue avec les codes de représentation et tente de créer des situations ludiques où les corps et les lieux se transforment en archétypes et s’entrechoquent. Ces associations créent des collisions polysémiques et humoristiquement décalées entre le tragique et le comique, la jeunesse et la vieillesse, le sexué et l’assexué.
J’ai tenté, dans ces vidéos, d’insuffler une certaine étrangeté, un recul par rapport au réel. L’emploi du plan-séquence provoque une dislocation du temps chez le spectateur et donne à ce dernier davantage d’importance. Celui-ci devient le point névralgique et peut prendre le temps de voir ce qu’il y a à voir dans l’image sans subir la dictature du montage. Aussi, l’extrême ralenti, la fixité et l’utilisation du regard-caméra ramènent le spectateur à sa propre expérience du temps qui passe.
D’abord exposées en dyptique de manière à mettre en évidence un contraste formel et symbolique, les vidéos de Développement méthodique du corps par des exercices appropriés et gradués se retrouvent ici autonomes l’une de l’autre, exemptes de référents.
Gabriel Fortin explique ainsi sa démarche qui lui a permis d’être sélectionné dans le cadre du projet Ex-Libris :
«Ma pratique s’articule autour du théâtre, du cinéma et de la vidéo. Fortement inspiré par le portrait vidéo et l’art du tableau vivant, je tends à privilégier une approche picturale du médium vidéographique. Cette pratique naissante prend la forme de vidéos en plan-séquence où archétypes sociaux et symboles culturels entrent en relation par un travail du contraste et de la rupture. La fixité et la frontalité, exacerbés notamment par un travail du ralenti, mettent en relief une approche picturale soignée et dresse ses contours.
À l’instar des codes narratifs du cinéma, j’aime créer des images autonomes qui se suffisent à elles-mêmes, sans préambule ni dénouement. Je souhaite entre autre mettre en relief un «pendant » sans forcément qu’il n’y ait un « avant » ni un « après ». Sans nécessairement n’être que des photographies en mouvement, mon travail tente de créer des zones de dialogue entre l’image en mouvement et l’image figée.»
Ex-Libris se veut une initiative pour souligner le travail des étudiants en art de l’Université du Québec à Chicoutimi. Il consiste à offrir à six étudiants une plage d’exposition à la Bibliothèque publique de Chicoutimi. Chaque étudiant sélectionné se verra remettre une bourse de 200 $ pour réaliser son projet.
Les étudiants choisis ont été sélectionnés par un jury constitué d’un membre de l’équipe d’Espace Virtuel, du directeur de la Bibliothèque publique de Chicoutimi et d’un représentant étudiant.