Deux nouvelles expositions cohabitent au Centre Léo-Ayotte
Du 5 avril au 5 mai, deux expositions se partagent les murs du Centre Léo-Ayotte; 4 mains+1 chant de Suzanne Lafrance et Journal Intime de Jacques Cléments. Deux collections tout en dessins et en collages.
L’exposition de Suzanne Lafrance se compose de plusieurs dessins réalisés au fusain et par collage, sur canevas de papier blanc. Une simplicité déroutante dans le médium, créant des images et noir et blanc très épurées. «Je privilégie dans mon travail actuel le dessin pour ses traits essentiels. Hachuré, mon trait se multiplie, épaissit et ouvre les contours. Les membranes ainsi fissurées illustrent les multiples points de contact entre l’être et le monde. Non localisé, sans repère, le sujet des dessins est ramené à lui-même. L’utilisation de l’espace blanc me permet de faire valoir entièrement le corps.» En l’absence de monde figuratif où le situer, le sujet devient la proie de ses propres émotions par rapport à ce monde extérieur (invisible aux yeux du visiteurs) puisqu’on ne peut le situer dans un environnement immédiat. Ce travail est une forme d’analyse des émotions humaines par rapport à nos corps et nos points de contact avec l’extérieur.
L’installation proposée par Jacques Cléments est constituée de plusieurs dessins à l’encre, à l’acrylique, au pochoir, de collages et monotypes sur bandes de papier. L’artiste a ensuite plié les dessins de sorte à fabriquer une forme d’accordéon afin de créer un volume dans l’espace. Une fois cette troisième dimension inventée, l’oeuvre devient donc le produit de la perception du visiteur, dépendamment d’où il se situe dans l’espace par rapport au dessin. L’artiste invite donc les visiteurs à s’immerger dans son monde et à jouer avec leur propre perspective en se déplaçant pour observer comment l’oeuvre se modifie selon l’endroit d’où on l’observe. À la manière d’un jeu, il s’agit alors de trouver la meilleure position pour créer un impact visuel saisissant. Ainsi la lecture des œuvres varie selon la forme, l’angle et l’endroit choisi par le visiteur pour observer l’œuvre.
Deux expositions qui poussent à une réflexion sur notre propre contact avec le monde. L’une avec un sujet qui traite de la manière dont un corps entre en contact avec le monde extérieur, l’autre en nous positionnant dans un univers où la perception change selon nos déplacements. Une même introspection, abordée de deux façons totalement divergentes.