Haïti In Extremis au Musée de la Civilisation: la vision artistique d’un pays au-delà des catastrophes
Jamais Haïti n’a été aussi cool qu’en 2013. Après le Reflektor en voie de devenir culte d’Arcade Fire qui célèbre à sa manière la culture haïtienne par les rythmes, le Musée de la Civilisation met en lumière les arts visuels de l’ancien pays de Papa Doc.
Intitulée Haïti In Extremis, cette exposition importée du Fowler Museum de l’Université de la Californie à Los Angeles a été adaptée par Québec. Pour éviter le piège de la facilité, oui, mais aussi pour représenter le lien fort qui unit la Belle Province et Haïti. De par l’immigration, surtout.
En résulte une grande expo. Une expo importante qui montre le ravagé pays (l’enfer sur terre, diront certains journalistes sensationnalistes) qui vit malgré les catastrophes environnementales et politiques. Leur culture est riche, fascinante. Quiconque se plaira à découvrir la famille mythologique des Gede, mais aussi les artistes d’Haïti qui s’inscrivent en tout point dans le courant des arts actuels et contemporains mondial en y ajoutant une touche de traditions. Les nombreux drapo vodou perlés en témoigne, un médium en soit, des œuvres témoignant de la dextérité des artistes et de leur goût pour les couleurs. Les paillettes aussi.
Haïti In Extremis, c’est une exposition sur ces artistes haïtiens qui mêlent la mort à la vie en intégrant de vrais crânes humains à leurs sculptures. À cela se mêle souvent des symboles de vitalité, l’organe génital masculin surdimensionné étant présent dans certaines œuvres. Un élément qui revient souvent, d’ailleurs.
Nul doute que le tremblement de terre de 2010, les ouragans, les gangs de rues et leurs violences ont pour effet de stimuler la créativité des Haïtiens. Qui, dans l’adversité – et c’est ce qu’on réalise avec cette exposition – rivalisent d’originalité et d’exubérance.
À voir du 6 novembre 2013 au 17 août 2014