Riopelle et Miró chez Simon Blais : Passages obligés
La Galerie Simon Blais présentera deux expositions à ne manquer sous aucun prétexte, dès le 7 mai : Les Migrations du Bestiaire, de Jean Paul Riopelle, et Affectueusement, Miró, de Joan Miró.
Les Migrations du Bestiaire de Jean Paul Riopelle
Fortement attaché à la nature, Riopelle a, tout au long de sa carrière, eu recours à une imagerie animalière. Gibiers, animaux domestiques ou de la ferme et oiseaux de proie se relaient dans son œuvre et incarnent non seulement un terroir, mais également un regard exceptionnellement vif porté sur le monde. L’exposition Les Migrations du Bestiaire regroupe un nombre important d’œuvres de Riopelle révélant son intérêt pour le motif de la bête, perspective selon laquelle le travail de l’artiste québécois n’avait, étonnamment, pas encore été abordé.
Réalisées à toutes les époques de sa production, les œuvres exposées ici puisent dans un vaste inventaire de techniques et de supports comme la peinture à l’huile, le fusain, l’estampe, le collage, la céramique, le bronze ou la lave émaillée. L’exposition comprend tant des œuvres peintes ayant une parenté formelle avec les all-over qui ont fait la renommée du peintre québécois que des peintures au pochoir représentatives de sa dernière décennie de pratique. Les factures picturales y sont variées et mettent en lumière l’habileté et la créativité de l’artiste. Le tableau Hibou, réalisé en 1970 est accompagné d’estampes et de bronzes du même sujet. En grande première sera présentée une peinture monumentale datée de 1992 et identifiée comme l’œuvre ultime marquant la fin de la production active chez Riopelle. Plusieurs œuvres tridimensionnelles seront également mises en exposition, et ce, sous le regard attentif du grand duc (oiseau empaillé) — fidèle compagnon de l’artiste.
La monographie Les Migrations du Bestiaire sera lancée à l’occasion du vernissage de l’exposition. Elle regroupe, en 180 pages, des textes inédits de Simon Blais, Gilles Daigneault, Robert Enright, et Yseult Riopelle. Cette exposition coïncide également avec le lancement du 4e tome de Jean Paul Riopelle. Catalogue raisonné, couvrant la période 1966-1971.
Affectueusement, Miró
La Galerie Simon Blais présente aussi, en grande première canadienne, l’exposition Affectueusement, Miró, une suite d’estampes de grand format de l’artiste espagnol Joan Miró. Réalisées en 1975 et 1976, les œuvres exposées sont issues d’une collection particulière européenne et sont chacune dédicacées « Affectueusement, Miró ». Les techniques qu’elles sollicitent sont principalement la gravure et l’aquatinte couleur. Contrastant avec le format imposant du support sur lequel ils sont couchés, les sujets évoqués sont de petits animaux : souris, oiseau, rat et taupe. Ils sont esquissés dans une esthétique vive et colorée fort représentative du travail de cet artiste majeur du 20e siècle.
Joan Miró naît à Barcelone en 1893. Alors qu’il est encore enfant, il se découvre une passion pour l’art. Jeune adulte, il étudie à l’École des beaux-arts de Barcelone puis à l’Académie Galli. En 1919, il se rend à Paris et y rencontre les plus grands artistes de l’époque. D’abord influencé par le fauvisme et le cubisme, il se joint finalement aux Surréalistes d’André Breton. Cet artiste présentera, tout au long de sa carrière, un nombre impressionnant d’expositions et signera de nombreuses œuvres publiques, notamment à la Place de la Défense à Paris, à Madrid, à Barcelone et à San Francisco. Il meurt en 1983 aux Îles Baléares.
Les deux expositions seront présentées du 7 mai au 14 juin 2014.