Le peintre Jacques Hurtubise n’est plus
Le peintre Jacques Hurtubise est décédé le 27 décembre dernier, à sa résidence du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse, à l’âge de 75 ans. Le passionné de voyages – une source d’inspiration intarissable pour Hurtubise – a entre autres été le récipiendaire de la bourse Max-Beckmann en 1961 et du Prix Paul-Émile-Borduas en l’an 2000.
Né à Montréal en 1939, Jacques Hurtubise a reçu son diplôme de l’École des beaux-arts de Montréal en 1960 et a obtenu la bourse Max-Beckmann pour étudier à New-York en 1961. Le travail accompli par Hurtubise à New York a permis de constituer la première grande exposition qui lui fut consacrée au Musée des beaux-arts de Montréal, en 1961, alors qu’il était à peine âgé de 21 ans.
Dans les années 1980, il voyage en Chine, puis déménage en Nouvelle-Écosse en 1983, avec sa femme Monique Hurtubise, rencontrée lors de son passage à l’École des beaux-arts de Montréal.
L’artiste jouit aujourd’hui d’une grande reconnaissance, propulsée autant par les prix reçus que par les nombreuses expositions consacrées à ses oeuvres dans les grands musées. En 1993, il a reçu le Prix Victor-Martyn-Lynch-Staunton du Conseil des arts du Canada en 1993, puis le Prix Paul-Émile-Borduas en 2000.
Contemporain des Yves Gaucher, Guido Molinari et Claude Tousignant, entre autres, Hurtubise fut une figure importante de la peinture post-moderne et de l’abstraction post-Riopelle, au Québec. Ses voyages à l’étranger lui ont permis de développer une signature propre, allant de l’expressionnisme abstrait à l’influence des masques de cérémonie chinois, tel que le rappelle la Art Gallery of Nova Scotia qui a exposé ses oeuvres récemment.
Ses œuvres ont été exposées au Musée des beaux-arts de Montréal en 1961 et en 1998, ainsi qu’au Musée du Québec en 1972 (aujourd’hui le Musée national des beaux-arts du Québec), au Musée d’art contemporain de Montréal en 1973 et en 1981, ainsi qu’à la Art Gallery of Nova Scotia de Halifax en 2011. Le travail de Jacques Hurtubise a également été exposé dans de nombreux pays, autant lors d’expositions individuelles que collectives. Ses oeuvres ont été présentées aux États-Unis, en Angleterre, en Belgique, au Canada, au Brésil, en France, en Italie, en Allemagne et aux Pays-Bas.
Prolifique et en constant renouvellement, Jacques Hurtubise s’est consacré, en 2014, à un projet de publication de plus de quatre-vingts nouvelles estampes numériques, développant une méthode de travail alliant le collage au traitement numérique des images transformées incessamment, complexe aller-retour entre dessin, peinture, travail sur Photoshop et impression numérique, selon ce que rapporte la Galerie Simon Blais où le travail de Jacques Hurtubise a été présenté à maintes reprises.
D’une grande spontanéité, le corpus d’oeuvres de Jacques Hurtubise a été construit autour d’une technique rassemblant des coups de pinceaux rappelant des «splashs» et taches de toutes sortes, magnifiées sur canevas, déployant la couleur et la forme, sans retenue.