Les Ville-Laines : Le collectif de tricot-graffiti se sépare et enveloppera la ville autrement
Arts visuels

Les Ville-Laines : Le collectif de tricot-graffiti se sépare et enveloppera la ville autrement

Après de nombreuses actions citoyennes artistiques de tricot-graffiti remarquées partout à Montréal et, plus récemment, une participation encore plus accrue à la mouvance internationale #yarnbombing, le collectif Les Ville-Laines se sépare.

C’est le 21 décembre dernier, sur la page Facebook du collectif que l’on apprenait la triste nouvelle. Pour les amateurs de ces actions citoyennes visant à habiller et humaniser la ville de Montréal par le tricot, c’est un deuil artistique pour la mobilisation citoyenne. Cela dit, Les Ville-Laines donnent espoir dans une belle lettre adressée au public, Les Ville-Laines expliquent leur décision de se séparer pour mieux poursuivre divers projets individuels et collectifs. Nous la reproduisons intégralement ici :

RIP Les Ville-Laines
Le collectif les Villes-laines est un assemblage de passionnées de la fibre qui a vu le jour à Montréal, Qc, en 2011. Ce groupe, composé de cinq jeunes créatrices, balance de la couleur partout sur leur passage.

Qui a pensé que des tricots solidaires viendraient à bout d’un monstre comme l’échangeur Turcot? Qu’on peut tisser du lien social pendant des festivals de rue? Qui a habillé des galeries de laine comme celle de Trames ou des jardins du précambriens, ou encore provoqué un chaos laineux au CCM dans le cadre d’Art Souterrain? Enfin, qui a imaginé que la laine puisse briser les barrières intergénérationnelles et transculturelles à travers des médiations culturelles?

Les Ville-Laines, c’est un rêve molletonné qui a enchanté avant tout ses propres membres, en butinant textiles et émotions fortes. Maintenant, le collectif est conscient d’avoir récolté les fruits d’une collaboration intense et est arrivé à une étape importante de cette aventure laineuse. Ce projet est en train de renaître, telle une chrysalide enveloppée dans son coton. Il est temps d’explorer de nouvelles chimies afin de répondre à de plus folles ambitions. Aussi les Ville-laines vont continuer à dégainer leur panoplie duveteuse en multipliant leurs interventions individuelles.

Vous pouvez suivre le fil de leur dialogue avec les territoires sur les médias sociaux et entrez en contact avec chacune d’elles:
Anne Buisson aka Dinette
[email protected]
dinetteconnection.org

Karine Fournier aka Tricot Pirate
[email protected]
www.karinefournier.com

Marilène Gaudet aka Marie Laine
[email protected]
cargocollective.com/marilenegaudet

Claudia Léger aka Tricot pour la paix
[email protected]
tricotpourlapaix.com

Mimi Traillette
[email protected]
www.flickr.com/photos/mimi_traillette

Vous pourrez aussi suivre leur collaboration plus ponctuelle en continuité avec l’esprit du yarnbombing en vous inscrivant à l’info-lettre.

Merci mille et une fois pour tout votre soutien et votre enthousiasme pour ce rêve collectif!
Ce n’est qu’un aurevoir.
Longue vie aux arts textiles, au tricot-graffiti, au yarnbombing, à la couleur!

lesville-laines

Sur son site web, Claudia Léger (Tricot pour la paix), résumait bien l’aventure : «Inspirées par l’essor du yarnbombing, cinq femmes se sont unies afin de se réapproprier la rue et d’inviter les gens à retisser le lien social. Tout cela dans un but commun de créer un espace utopique où le bonheur se mesure au toucher et non au compte en banque. Comme dans tout élan idéaliste, l’actualisation des potentialités humaines exigent parfois que les chemins se séparent. L’énergie spontanée qui a alimenté le collectif se redéploie ainsi, désireuse de se réactualiser et de conquérir de nouveaux horizons; loin de perdre de la vitesse, elle se dynamise. Ce que j’ai appris et partagé durant ces années continuera à m’habiter longtemps. Transmuter, telle est la force du collectif.»

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Le yarn bombing ou tricot-graffiti ou tricot urbain est une fort de manifestation artistique qui investit la rue en utilisant et en recouvrant le mobilier urbain de tricot. On a pu voir le tricot-graffiti des Ville-Laines sur des bancs publics, des escaliers, des ponts, l’Échangeur Turcot, mais aussi sur des éléments du paysage naturel comme des troncs d’arbre, ainsi que des sculptures dans les places ou les jardins.

L’un des buts du tricot-graffiti est d’enjoliver et habiller les lieux publics pour les rendre moins impersonnels, tout en tentant de les humaniser et en cherchant la réaction des citoyens et passants. Bien qu’il s’agisse a priori d’une pratique illégale – s’il n’est pas commandé par les pouvoirs publics -, le tricot-graffiti est fréquemment toléré et, surtout apprécié.