Ce ne sont pas quelques groupuscules identitaires haineux qui définiront les valeurs de toute une ville. Wartin Pantois est déterminé à le prouver avec Ensemble, son oeuvre fraîchement accolée au mur extérieur du Centre multiethnique de Québec.
L’artiste pose un projecteur sur les oubliés, ces beaux humains souvent racisés qui enrichissent notre culture locale. « Je suis persuadé que la majorité des sympathisants de ces groupes ne sont pas si racistes que ça. S’ils avaient l’occasion de rencontrer des nouveaux arrivants, de les connaître, ils se détacheraient des discours simplistes de la droite identitaire. […] Être travailleur communautaire, j’organiserait ce genre de rencontre. »
Les silhouettes noires derrières les immigrants représentent les employés et bénévoles du centre qui les accueillent, les aident à s’intégrer. Des héros de l’ombre, en somme.
Wartin Pantois sévit depuis quelques années, essentiellement dans les quartiers centraux de Québec. C’est lui qui avait accolé la figure d’un sans-abri sur l’abri-bus de la Place de l’Université-du-Québec, lui qui avait peint des silhouettes de piétons écrasés directement sur l’asphalte tout près de là. Récemment, il a aussi réalisé une résidence à Lisbonne au Portugal.
Sise dans l’hétérogène quartier St-Roch, la nouvelle création de l’artiste de Québec est visible à l’angle des rues Dorchester et Lalemant. Puisse qu’elle en reste en place plus longtemps que certaines de ces prédécesseures.