C'est avec stupeur que le milieu littéraire a appris, ce matin, la mort de Robbert Fortin, poète et directeur de collection aux Éditions de l'Hexagone. L'écrivain et animateur bien connu de la scène culturelle d'ici aurait succombé à un malaise cardiaque.
Son ami et collègue de la plume Tony Tremblay a rapidement fait circuler un résumé biographique, que voici:
Poète, Robbert Fortin était aussi peintre et graveur. Après des études au Séminaire Pie X de Hauterive (Baie-Comeau) et au Collège Jean-de Brébeuf à Montréal, il a entrepris des études universitaires en lettres québécoises et en création poétique à l'Université du Québec à Trois-Rivières, puis à l'Université Laval.
Parallèlement, il est devenu annonceur et animateur à Radio-Canada jusqu'en 1990, tout en poursuivant sa carrière de peintre et de poète. Après quinze ans passés en sol franco-ontarien, Robbert Fortin est revenu habiter au Québec en 1996.
Depuis, il a écrit, peint et a vécu à Montréal où il a fréquemment donné des récitals de poésie. Il a obtenu le Grand Prix du Salon du Livre de Toronto en 1995 pour son recueil Peut-il rêver celui qui s'endort dans la gueule d'un chien (Prise de Parole). Ses dernières publications sont: Les nouveaux poètes d'Amériques (réédition à l'Hexagone, 2002) et L'aube aux balles vertes (Hexagone, 2000).
Robbert Fortin était le directeur de la collection L'appel des mots aux éditions de l'Hexagone. Artiste rassembleur et charismatique, il a su créer, au sein de l'Hexagone et dans le coeur des poètes qu'il aimait et dont il aimait être entouré, un espace de liberté, de création audacieuse, de parole rigoureuse, qui a su rallier toute une nouvelle génération de poètes.
On se souviendra de lui longtemps.
Il y a des jours comme ça, où l’horizon n’existe plus.
Il y a un mur devant nous. Ou pire, il n’y a plus rien.
Alors que les oies viennent à peine d’arriver, que le soleil réchauffe la terre après ce trop long hiver, une vie s’en est allée, tristement. Un être n’est plus, ne sera plus. Heureusement, il y a la mémoire. Celle du coeur qui nous rappellera longtemps ce Robbert si généreux, entier, sensible, à fleur de peau. Il y a la mémoire des mots, ceux qu’il nous a offerts, et qui nous ont permis de nous évader. Qui resteront dans la littérature québécoise, comme des petites perles à redécouvrir au fil des ans. Il y a aussi la mémoire des sens. Toute cette chaleur, cette présence auquelle il nous a habitué, cette manière de téléphoner plusieurs fois par jour, pour discuter de projets qui lui tenaient à coeur. Cher Robbert, sans qui plusieurs jeunes poètes de l’Hexagone et d’ailleurs, n’auraient pu avoir cette chance unique de se faire entendre. Très cher Robbert, encore jeudi, à notre lancement collectif, j’ai eu la chance de te faire un gros calin.
Un grand trou dans le monde de la poésie, mais sache que tu resteras longtemps dans mon coeur et que ta passion des mots, tu me l’as transmise, lors de tes nombreuses visite à l’hexagone.
Josée L.
Je suis très triste d’apprendre cette nouvelle. Robbert, j’ai eu la chance d’étudier avec toi à l’Université Laval dans un cours donné par monsieur Marc Gagné sur la chanson. Tu avais fait un séjour à Paris et avais écrit un livre là-dessus. Tu m’avais donné ce bouquin par amitié. Je l’ai encore. C’est de cette générosité-là, de cette ouverture vers les autres dont je vais me rappeler le plus quand je penserai à toi. Dors en paix, Robbert. Tu vas nous manquer.