Prix intercollégial de poésie 2012
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Prix intercollégial de poésie 2012

C’est le 25 mai dernier qu’a eu lieu, au Collège Ahuntsic, la remise annuelle du Prix intercollégial de poésie. Le jury, formé des auteures Claire Varin et Louise Deschênes ainsi que de notre rédacteur en chef Tristan Malavoy-Racine, a retenu trois textes parmi quelque 150 poèmes en provenance du réseau collégial québécois.

Le même soir a été lancé le coffret musical Pour l’instant, j’ai 20 ans, soulignant le 20e anniversaire du recueil intercollégial de poésie Pour l’instant, dans lequel on trouve chaque année des textes d’étudiants de 50 collèges québécois, à raison de trois textes par établissement. Le coffret réunit 20 poèmes parmi les 2 500 publiés à ce jour, avec illustrations et adaptations musicales interprétées par des artistes tels Martin Deschamps, Alexandre Belliard, Éric Goulet et Lynda Thalie.

Voici les textes primés dans le cadre du Prix intercollégial de poésie 2012:

1er prix

[CHAMBRÉ]

«Il ne faut pas gratter ses gales.»

                                                      – J. D.

Demi sous-sol de banlieue: ça sent la pluie.
La fenêtre se cache derrière les choses,
et laisse échapper dans un râle quelques miettes de réverbère.
Souvent, je m’enfuis et laisse derrière moi
une longue silhouette crème sur le mur sale.

Mais je reviens éternellement,
en pensant incendier la ville ne servirait à rien,
les silences s’amasseront
toujours aux coins des rues
.  

Le miroir entrouvre les lèvres et j’observe
la lenteur de l’ammoniac:
si les contusions s’étendent sur ma face,
c’est pour mieux faire semblant…

J’ai cette impression continuelle d’être de trop,
jusqu’à l’effacement.
Pas assez opaque pour dire.
(Et si je me croisais dans la rue
je ne me verrais pas.)

Je veux
suspendre ma peau dans le vent,
et la battre pour l’aimer vraie
délestée de sa poussière.

Parfois vient le temps de me l’avouer:
Je me mords la langue.

ÉTIENNE PLANTE –TREMBLAY
Cégep du Vieux Montréal

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2e prix

DANS LA MAISON DE NUIT JE RÊVE

Ma fille d’oiseau.
– Paul-Marie Lapointe

oui le soleil soporifique vient soudoyer les roses du nord original
sur terre dans la maison

ma louve destinée c’est un plafond que j’ouvre         sas
ou contre-monde désormais l’ère des ampoules est un soleil de lait
on nous donnait le sein et           voici que la lumière         tombe
juste dans un nuage de cigales adhésives

la nuit est deux merveilles séparables en tous les cas l’hippomancie
je vais l’enseigner
aux bleuets       bébés de nos yeux         science pour traverser la veille
deux cataractes sont la nuit une prison vide est une maison quel
dommage éternel                       c’est cardinal

soleils guidez à moi des nuits
retournez-moi maintenant dans le rêvé
auprès de mots ornithorynque dodo libation
auprès de vous
mon frère d’un mot

JONAS FORTIER-RAYMOND
Cégep du Vieux Montréal

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3e prix

L`AMOUR PROPREMENT SALE

Un chien blanc
Pendu à ma corde à linge
Mes draps salement blancs
Comme un fantôme
Dans ma tête
Qui jappe
Aigüe comme l’amour
La mort n’est pas grave
L’amour n’est pas mort
L’amour n’est pas grave
Aigüe comme la mort
Qui jappe
Dans ma tête
Un fantôme
Pendu à ma corde à linge
Mes draps salement blancs
Comme mon chien blanc

NICOLAS LONGPRÉ GAGNON
Collège de Maisonneuve

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Toutes nos félicitations aux lauréats!