Que conservent les conservateurs? La revue Liberté se pose la question et en cause ce jeudi
Une causerie axée sur la «conservation» du gouvernement canadien conservateur se déroulera à la Librairie Olivieri, ce jeudi 22 novembre, à 19h.
La revue Liberté se pose en fait la question «Que conservent les conservateurs?», avec quelques sous-questions auxquelles les participants à la causerie seront invités à répondre : «Stephen Harper est-il réellement conservateur? Si oui, que conserve-t-il, dans la mesure où il semble n’avoir cure des institutions qui font le Canada ?»
Des auteurs de la revue Liberté seront amenés à commenter sur le sujet. De plus, Patrick Moreau, de la revue Argument, et Elsa Pépin de l’hebdomadaire Voir et du bimestriel Le Libraire seront aussi présents. La causerie sera animée par Jonathan Livernois de la revue Liberté.
Le néo conservatisme, par définition se contente de ce qui est !
On retrouve au cœur du conservatisme : le darwinisme social appliqué à l’économie. Le plus fort la poche l’emporte. Ce qui est, c’est le pouvoir de prendre l’autre, dans un contexte furieux de mondialisation ultra libérale.
L’ultra libéralisme et le conservatisme sont très près l’un de l’autre. De nos jours, on peut considérer qu’il s’agit d’ultra conservatisme, dans un marché de capitaux libres de réglementations. On prétend que le libre marché doit obéir aux prétendues lois du darwinisme social, si on désire une économie plus saine libérée de ses éléments faibles. Selon le darwinisme, seuls les plus forts survivent. Oup ! L’eugénisme économique se pointe à l’horizon !
Ce système économique faussement appuyé sur le darwinisme social est une fumisterie qu’il faut dénoncer. Le prix Nobel d’économie le plus cité au monde, Joseph E. Stiglitz, pourfend les idées reçues dans les derniers chapitres de son livre « Le triomphe de la cupidité ». Il montre clairement qu’en l’absence d’une forme de régulation, les banques d’affaires dominant le monde économique et politique nuisent beaucoup à la stabilité économique mondiale. On doit préciser ici que les spéculateurs financiers n’ont rien à faire de la stabilité économique, ils l’exploitent en tout temps, car ça leur rapporte de grands profits.
Source : 147 banques d’affaires dirigent le monde : http://leblogalupus.com/2011/10/29/cartels-et-mondialisation-147-societes-controlent-leconomie-mondiale/
On peut lire aussi « la stratégie du choc », écrit par Naomi Klein. Cœurs fragiles s’abstenir !
Aussi, le journaliste d’enquête, Éric Laurent, nous renseigne très bien sur les dessous de l’ultra conservatisme avec ses livres « Le monde secret des Bush » et « La face cachée des banques ». C’est extrêmement bien documenté, chaque page regorge d’informations. Monsieur Laurent montre comment s’est amalgamé la droite orthodoxe religieuse et le néo conservatisme aux États-Unis depuis les 40 dernières années, comment ils ont infiltré les organes de presse, comment ils ont martelé sans relâche qu’on devait privatiser, déréguler les marchés et réduire les dépenses publiques. Cette trilogie défendue par l’économiste de Chicago feu Friedman, au Chili par exemple, « bénéficiait aux plus riches au détriment des plus pauvres ».
Source : http://www.florian-pennec.net/schizophrenic/index.php?post/2011/07/09/La-Stratégie-du-choc-ou-les-théories-économiques-de-Milton-Friedman-appliquées-au-monde-de-Michael-Winterbottom%2C-Mat-Whitecross-(2010)
La déréglementation des marchés a été renforcée par les maisons de notation que sont les Fitch, Moody’s et Standard and Poor’s, lesquelles ont systématiquement menacé de décote les pays trop généreux avec les programmes sociaux. Ceux étant derrière ces maisons de notation sont principalement des spéculateurs financiers.
Source : Qui sont les acteurs derrière les maisons de notation? On répond à cette question ici :
http://www.abadinte.com/2011/12/qui-se-cache-derrire-standard-poors/
http://www.dhnet.be/dhjournal/archives_det.phtml?id=1174596
Le modèle économique néo conservateur de Friedman s’est amalgamé avec la haute finance spéculative, le tout étant coordonné au sein du complexe militaro-industriel assurant un pouvoir presque hégémonique à l’empire états-unien. Selon Joseph E. Stiglitz, on retrouve dans ce complexe les puissants lobbys suivant : le pharmaceutique, le charbon, le pétrole, le militaire et la haute finance spéculative. La haute finance spéculative est le talon d’Achille de tout le système, cet édifice repose essentiellement sur la création de la dette à perpétuité, laquelle créé l’exclusion de tous ceux désirant évoluer sur d’autres bases économiques, dont le socialisme par exemple. Ce système élitiste d’exclusion, créér sur mesure par et pour les plus riches peut s’apparenter à une forme d’eugénisme économique, car ils perçoivent leur système comme étant parfait ! La discrimination sauvage sur l’idée faussement répandue de la perfection pousse plusieurs peuples dans leurs derniers retranchements, on les isole, on les spolie, on les massacre au nom du dieu de l’économique de libre marché. Pour s’en convaincre, on doit lire le livre « L’empire de la honte », écrit par le sociologue Jean Ziegler, dans lequel il démontre comment par la dette et la faim, on met à genoux les peuples les plus démunis.
Comment Wall Street affame le monde? Très révélateur :
http://www.youtube.com/watch?v=ozQDHVuTiRA
—————
Certes, il y a eu créations de richesses depuis les trente dernières années, elles se sont déplacées et concentrées d’une manière sans précédent dans l’histoire de l’humanité, et ce, sans un juste retour vers la base. Depuis 1980, au moins 30 pays se sont retrouvés plus pauvres en 2010 qu’ils ne l’étaient jadis.
Alors, ce qui est pour les conservateurs, c’est simplement leur réalité fabriquée sur mesure pour les plus puissants, qu’il enfonce dans la gorge des gens, à n’importe quel prix, à la vue de tous, sans que nous puissions remettre en question les prémisses fausses leur ayant assuré pouvoir politique et économique dans de nombreux pays.
Ils fonctionnent comme des ogres-prédateurs, à l’affût de la moindre opportunité de réaliser des profits, exploitant au maximum les leviers économiques basés sur le crédit prédateur.
Je sais, je n’y vais pas avec le dos de la cuillère, mais les faits sont là et vérifiables : « L’ogre de la finance », publié dans la revue montréalaise Relations, no 733, juin 2009 • http://cjf.qc.ca/fr/relations/article.php?ida=817
Le dossier « L’ogre de la finance » nous révèle l’important faussé s’étant creusé entre l’économie réelle et l’économie spéculative entre 2002 et 2008, les chiffres sont étonnants : « le tableau qu’il dresse pour l’année 2002 montre que le total des transactions financières mondiales s’élève à 1 100 000 milliards de dollars, alors que les transactions relatives à l’économie réelle – le PIB mondial – ne comptent que pour 32 300 milliards de dollars. Déduction faite des besoins de change du commerce international et du tourisme, il conclut que 95 % de toutes les transactions financières mondiales consiste en des opérations de spéculation pure.
En 2008, la situation continue d’étonner. Le total des transactions financières mondiales a doublé pour s’élever à 2 200 000 milliards de dollars, contre un PIB mondial de 55 000 milliards. L’économie spéculative l’emporte donc sur l’économie productive dans une proportion de 40 à 1. »
À la fin, si le communisme pur n’est pas souhaitable, car il engendre le despotisme et l’autoritarisme freinant la libre entreprise, l’autre extrême n’est pas plus souhaitable, car il est tout aussi despotique et autoritaire, car sur le plan moral on ne peut pas tout justifier sur la seule base du libre marché et de ses soi-disant avantages pour tous.
On ne fera pas le tour ici. Histoire à suivre…