Serge Bouchard et Christian Guay-Poliquin parmi les gagnants des LivresGG 2017
Le Conseil des arts du Canada a souligné ce matin les 14 livres canadiens exceptionnels qui se méritent l’un des Prix littéraires du Gouverneur général de 2017, prestigieuse célébration fondée en 1936.
Voici les gagnants francophones et anglophones 2017 ainsi que les commentaires des jurys.
Gagnants de langue française
Romans et nouvelles :
Le poids de la neige – Christian Guay-Poliquin (St-Armand, Qué.) La Peuplade
Dans Le poids de la neige, un roman résolument nordique, la neige omniprésente avale le pays et les gens. Au cœur d’un décor aux accents d’apocalypse, la tension est constante. Les petites et grandes peurs sont exacerbées, tout comme la crainte d’une trahison. La poésie de l’écriture de Christian Guay-Poliquin nous tient en haleine le temps d’un hiver. – Julie Hétu, Monia Mazigh, Yvon Paré
Poésie :
La main hantée – Louise Dupré (Montréal) Éditions du Noroît
En pleine maîtrise de son art, Louise Dupré plonge au cœur de sa propre contradiction avec La main hantée, en adoptant une position de risque extrême. Elle embrasse la part sombre de l’humain, convoque les vivants, donnant à lire une œuvre en forme d’appel à la tendresse, le poème toujours à sa rescousse. – Valérie Forgues, Hélène Harbec, Lenous Suprice
Théâtre :
Dimanche napalm – Sébastien David (Montréal) Leméac Éditeur
Aphasie volontaire et sénilité sont désormais au menu du dimanche poutine de la famille québécoise. C’est le constat provoquant que dresse Sébastien David dans Dimanche napalm, une pièce incendiaire soufflant sur les braises du souvenir d’événements récents. Des personnages inoubliables qui pourraient bien sombrer dans la déflagration de la sauce brune. – Marcelo Arroyo, Robert Claing, Dominique Lafon
Essais :
Les Yeux tristes de mon camion – Serge Bouchard (Montréal) Les Éditions du Boréal
Sous le signe de la nostalgie et de la poésie du vivant, cet essai lumineux propose une véritable synthèse des rapports entre le territoire nord-américain et les êtres qui y évoluent. Sa langue imagée s’allie à la tendresse de son regard pour célébrer la grande et la petite histoire. – Maxime Catellier, Jean Morency, Claire Varin
Littérature jeunesse – texte :
L’importance de Mathilde Poisson – Véronique Drouin (Sherbrooke, Qué.) Bayard Canada
Dans une écriture nerveuse et efficace, marquée au coin de l’humour, et teintée de surréalisme, L’importance de Mathilde Poisson de Véronique Drouin nous plonge dans les questionnements de l’adolescence. Malgré le sujet sombre, ce roman est plein de lumière. La vie est plus facile quand on apprend à s’aimer. – Sandra Dussault, Micheline Marchand, Sylvain Meunier
Littérature jeunesse – livres illustrés :
Azadah – Jacques Goldstyn (Montréal) Les Éditions de la Pastèque
Jacques Goldstyn réussit le tour de force de nous raconter un sujet grave avec une touche poétique. Les images et le texte s’équilibrent habilement pour communiquer avec justesse les émotions du récit. Azadah met en relief le pouvoir du rêve et l’importance de trouver les moyens pour y arriver. – Édith Bourget, Anne-Claire Delisle, Yayo
Traduction (de l’anglais vers le français) :
Un barbare en Chine nouvelle – Daniel Poliquin (Ottawa)
Les Éditions du Boréal; traduction de Barbarian Lost: Travels in the New China d’Alexandre Trudeau, HarperCollins Publishers
Une écriture sobre et directe qui nous tient constamment en haleine. Le traducteur a intégré l’information du texte de départ et il l’a réaménagée en français. On a l’impression d’un traducteur qui aurait fait le même voyage que l’auteur, comme un journaliste qui l’aurait accompagné. – Jude Des Chênes, Louise Ladouceur, Robert Paquin
Gagnants de langue anglaise
Romans et nouvelles :
We’ll All Be Burnt in Our Beds Some Night – Joel Thomas Hynes (St. John’s, T.-N.-L) HarperCollins Publishers
Le portrait que brosse Hynes de Johnny Keough est un acte d’imagination débridée et d’invention narrative. Johnny est une création étonnamment originale. Son parcours hilarant, mais perturbant de St. John’s à Vancouver est inoubliable, tragique et finalement transcendant. – Darren Greer, Robert Hough, Padma Viswanathan
Poésie :
On Not Losing My Father’s Ashes in the Flood – Richard Harrison (Calgary) Buckrider Books / Wolsak and Wynn Publishers
Dans ces poèmes émouvants sur la relation père-fils dans le contexte de l’inondation survenue en Alberta en 2013, Richard Harrison explore de manière intime, mais ouverte des sujets aussi variés que l’enfance, l’angoisse de la cinquantaine, la démence et la perte avec émerveillement, humour et résilience. – Nina Berkhout, Evelyn Lau, Douglas Burnet Smith
Théâtre :
Indian Arm – Hiro Kanagawa (Port Moody, C.-B.) Playwrights Canada Press
Indian Arm raconte de manière évocatrice et opportune l’histoire de personnes qui se débattent avec leur relation à la terre. Hiro Kanagawa navigue de main de maître sur la tension qui existe entre l’identité des Autochtones et celle des colons tandis qu’ils s’efforcent de trouver le moyen de vivre ensemble. L’œuvre est mythique, triste et poétique. – Alanis King, Bruce McManus, Erin Shields
Essais :
The Way of the Strangers: Encounters with the Islamic State – Graeme Wood (Connecticut, É.-U.) Random House / Penguin Random House
The Way of the Strangers: Encounters with the Islamic State, par Graeme Wood, porte sur un phénomène largement abordé, mais peu compris qui domine l’actualité internationale. Fruit d’une recherche méticuleuse, écrit avec fluidité, ce livre fortifiant creuse une facette controversée de la géopolitique actuelle. – Elaine Kalman Naves, JJ Lee, Ray Robertson
Littérature jeunesse – texte :
The Marrow Thieves – Cherie Dimaline (Toronto) – Dancing Cat Books / Cormorant Books
The Marrow Thieves est un roman spéculatif d’une effrayante immédiateté. Sa trame inflexible trouve écho en ces temps de perturbation que nous vivons. La prose exceptionnelle de Cherie Dimaline et les personnages authentiques vous transportent dans une histoire qui subsiste et déstabilise. – Cheryl Foggo, Alma Fullerton, Kevin Major
Littérature jeunesse – livres illustrés :
When We Were Alone – David Alexander Robertson / Julie Flett (Winnipeg / Vancouver) HighWater Press
When We Were Alone relate avec émotion un volet sombre et inoubliable de l’histoire du Canada. David A. Robertson fait délicatement un rapprochement entre les expériences vécues dans les pensionnats autochtones et une nouvelle génération par un exemple durable de guérison, d’amour et de compréhension. Les illustrations simples, mais profondes de Julie Flett complètent magistralement le texte et portent ce récit important à un niveau supérieur. – Danielle Daniel, Robert Heidbreder, Brenda Jones
Traduction (du français vers l’anglais) :
Readopolis – Oana Avasilichioaei (Montréal)
BookThug; traduction de Lectodôme de Bertrand Laverdure, Le Quartanier
Readopolis, d’Oana Avasilichioaei, correspond au style acrobatique dont Lectodôme, de Bertrand Laverdure, est empreint. Les nombreuses voies de l’écriture québécoise se font entendre par cette traduction intelligente, une ode vertigineuse à la quête pure, bien que rarement récompensée, de littérature. – Robert Majzels, Jessica Moore, Glen Nichols