De plus en plus de chaînes commerciales diffusent dans leurs succursales une programmation musicale préétablie, où maisons de disques et distributeurs paient afin qu'on fasse jouer leurs artistes. Dans une lettre adressée à Voir, Lhasa de Sela se prononce contre la Radio Renaud-Bray qui a fait son apparition dans tous les magasins de l'entreprise. "Autrefois, quand j'entrais chez le Renaud-Bray de mon quartier, le disquaire me disait: "J'ai quelque chose à vous faire écouter!" et me mettait un disque qui, plus d'une fois, a changé ma vie", explique la chanteuse. "Ceci n'est plus possible chez Renaud-Bray parce que, désormais, dans toutes leurs succursales, ils ne font passer que la nouvelle Radio Renaud-Bray. Les disquaires, tous des mélomanes passionnés, n'ont plus qu'à allumer leurs ordinateurs. Ils n'ont plus le pouvoir de communiquer leur enthousiasme et leur savoir pour nous faire découvrir de la musique. Dans un monde où les radios (à quelques exceptions près) ne passent que de la musique "formatée" de plus en plus homogène, la musique indépendante, non commerciale, a de moins en moins de possibilités de trouver son public. Les magasins de disques sont devenus des méga-entrepôts impersonnels. Renaud-Bray a été pour moi un des derniers endroits qui laissaient une place à l'échange de nos découvertes. J'ai déposé une plainte il y a six mois, la première fois que j'ai remarqué ce changement. Je crois que si les patrons de Renaud-Bray se rendaient compte que leurs clients tiennent à ce que les disquaires gardent la liberté de nous faire entendre leurs découvertes, à ce lien personnel et vivant entre nous, ils pourraient leur rendre leur juste rôle dans leurs magasins. Mais il faut qu'on soit plus nombreux à se faire entendre. S'il vous plaît, si vous tenez vous aussi à ces petites choses (qui ne le sont pas), prenez une minute pour déposer une plainte la prochaine fois que vous passerez chez Renaud-Bray."
Je suis à 100% pour cette plainte, ces radio déjà enregistrées laissent de moins en moins de place pour le personnel de ses magasins à présenter ce qui les branches. Ainsi on offre encore moins de liberté aux employés et principalement aux clients. Comme l’écrit la chanteuse, il n’y aura plus de liens spéciaux avec client et employés, certes les postes d’écoute restent, mais ça devient de plus en plus personnel et privé. Quand J,entre dans un magasin de disque il est toujours plus intéressant que ce soit un employé qui ait choisi de faire entendre ce disque là, plutôt que les gros vendeurs que l’on entend constamment. La décision de Renaud Bray est certes, décevante…
Un concurrent de Renaud-Bray (Archambault pour ne pas le nommer) m’a surpris à deux occasions. Il y a quelques années, au sous-sol d’une succursale, alors que je ne fais que regarder, j’entends une musique qui m’intéresse. Je m’informe auprès de l’employé. Il s’agissait d’un groupe jazz québécois qui m’était inconnu, Ovo. Et j’ai acheté le disque. Si je ne l’avais pas entendu par hasard cette journée-là, je n’aurais jamais connu ce groupe, ni acheté ce CD. Dernièrement, à une autre succursale, j’ai entendu l’album classique (ou médiéval?) de notre chère Karen Young, surtout connue pour sa carrière de jazz. Wow! Quelle belle surprise! Quelle belle musique! Voyez comment on peut réussir à vendre des CD à des gens qui n’avaient pas prévu l’acheter, mais tout simplement en titillant les oreilles des clients.
Je suis moi aussi bien lasse des radios commerciales qu’on nous fait jouer à tue tête…
En fait, je crois bien que le phénomène ait commencé dans les grandes surfaces et restaurants, surtout dans les chaînes de types restauration rapide, ou, apres tout, l’important est la nourriture. Et de jouer des musiques présélectionnées permet une économie de temps, une atmosphère hétérogène, etc. J’ai moi-même été victime mais heureuse de cette technologie.
Pourtant, je crois bien que lorsque j’entre chez un disquaire, la priorité devrait être la musique – et rien d’autre… Réduire un employé mélomane au vulgaire caissier ne me fera pas fréquenter un magasin plus qu’un autre… Et demander aux employés de tout connaître au niveau musical, de s’y intéresser pour leur couper les ailes, c’est plutôt injuste et franchement ennuyant…
Je vais rarement chez Renaud-Bray, je n’étais pas au courant de cette nouvelle approche publicitaire. Je ne suis pas en faveur non plus. Je suis tannée que l’on me force à écouter certaines choses, que l’on me force à aimer certaines choses et spécialement en musique. Et pourtant ça marche, voyez, Umbrella de Rhyanna, elle m’est rentrée dans la tête et elle ne veut sortir et même que je l’aime. On me l’a rentrée et forcée au cerveau. Pourtant, j’aimerais bien autre chose… Quelque chose de nouveau… Comme un nouvel album de Lhasa justement…
Évidemment!
Il est bien évident pour moi que l’on fait passer l’argent avant tout, dans cette histoire.
C’est malheureusement quelque chose qui arrive trop souvent à mon gout.
Qui a décidé un jour, de nous faire croire, que la quantité était meilleure que la qualité ?
Mais bon, reste qu’il y a des tonnes de gens qui vont adorer la musique de la Radio Renaud-Bray. Ha!ha!ha!
Il y a de nombreuses personnes qui ne cherche pas à découvrir et qui ingèrent goulument ce qu’on leurs offre.
Là aussi, a mon avis, il y a un problème.
Je peux comprendre la tristesse de Lhasa de Sela mais c’est la réalité d’aujourd’hui. Quand tu es un franchisé d’une grande bannière , tu te dois de te conformer aux règles du bureau chef. Plusieurs commerces ont leur propre radio. Il y a même les épiceries IGA qui ont leurs fameuses radio-IGA.
Avec l’arriver des Wal-Mart , Super C et Home Dépot un peu partout , on est en train de perdre les petits commerce intimes. Je veux dire qu’on allait chez le disquaire écouter un disque et il nous conseillait de son mieux. Maintenant , ils ferment tous pour laisser place aux géants. Que ce soit le magasin de souliers en passant par la petite épicerie du coins. Renaud-Bray est rendu trop gros et ils se conforment.
Ce qui compte , ce n’est plus la satisfaction de chaques petits clients. Tant que c’est rentable et le reste n’importe peu. Vive la mondialisation. Les sentiments en affaire sont disparus.
Je vais faire bien plus que de porter plainte, je vais cesser de faire mes achats de CD chez Renaud-Bray. Personnellement j’aime mieux pouvoir aller dans de petits endroits (comme dans le vieux-Québec), où il y a tellement de CD, qu’on a peine à marcher. Il y a de tout mais il faut fouiller. Ou bien je vais à des endroits où il y a des postes d’écoute et je peux écouter certains nouveaux albums.
Pour ce qui est des petits bands, moins commerciaux, plus underground qui passent moins à la radio commercial, bien souvent ils ont leur site internet (myspace du moins) et ils ont des bouts de chansons à écouter et un lien pour acheter leur CD. Il y a aussi Amazon qui est un bon endroit également pour acheter nos CD. Il est facile de chercher ce qu’on veut, on peut souvent écouter des bouts de chansons et souvent c’est moins cher qu’en magasin, et si on achète pour plus de $39, il n’y a pas de frais de manutention.
Alors fini pour moi Renaud-Bray et sa radio obligatoire.
Il n’y a malheureusement aucune logique à maintenir cette radio, mais c’est le genre d’entêtement que l’on retrouve chez Renaud-Bray. Cette volonté ferme d’uniformiser les produits et de créer des tendances, ignore la volonté réelle de la clientèle. Lorsqu’un employé se plaint chez Renaud-Bray, il se fait dire de quitter l’entreprise s’il n’est pas content. En restant muet face aux plaintes telles que celle promulguée par Mme de Sela, n’envoie-t-on pas le même message à la clentèle ? Je suis touché de l’initiative de Mme de Sela puisque j’ai été l’un des disquaires avec lequel elle a échangé. Inutile de dire que les disquaires n’ont plus le coeur au travail, d’ailleurs plusieurs ont quitté l’entrerpise depuis l’avénement de la Radio Renaud-Bray. Nous espérons toujours pouvoir ouvrir un dialogue avec l’employeur pour que cesse cet entêtement et que les employés retrouvent le sourire et leur enthousiasme en travaillant dans la plus grande chaîne de librairie au Québec qui mérite grandement sa place dans le paysage québécois…mais pour combien de temps encore ?
Ne pas se confondre : je suis en accord avec la plainte de Lhasa, en ce qui me concerne c’est la radio commerciale de La Senza qui me titille les oreilles… une radio commerciale dans un magasin de lingerie!!! Mes oreilles ne sont plus libres!! arrgghhh!!!
Mais en ce qui concerne RB, c’est surtout dérangeant quand notre RB du coin est celui de la rue St-Denis, presqu’à la hauteur de Mont-Royal. J’ai de bons souvenirs de la section disques de cet endroit, remplie de trucs que je ne connaissais point, et avec une assez grande station d’écoute pleine de surprises!
Mais je dois émettre un « mais ». Si quelque chose ne fait pas notre affaire, que faire?
a) chiâler et rester assis
b) chiâler et se lever pour manifester : si on réussit à faire changer les choses tant mieux, si non, tant pis
c) chiâler, se lever pour manifester et, en attendant de voir (ou non) le changement, entreprendre un processus de conscientisation?
Je crois qu’il y a, et surtout à Montréal, d’autres petites boutiques de disques, indépendantes, où les vendeurs se font un plaisir de nous faire pénétrer dans le monde des découvertes. Sans oublier internet. Les maisons de disques généralement offrent des extraits de leurs artistes et des liens vers d’autres maisons où on peut en découvrir d’autres… En plus des festivals, qui approchent, lieu spécial pour faire découvertes (et encore une fois, le site internet de ces artistes a souvent des liens vers d’autres, jusqu’alors méconnus) etc etc
Et si un jour, quelqu’un nous a rendu un service, en nous faisant écouter une nouveauté, c’est peut-être maintenant à notre tour de rendre la pareille à un ami ou collègue de travail. Si les grandes chaînes de magasin ne peuvent plus répondre à nos besoins et oublient la diversité pour mieux promouvoir une musique centrée sur quelques artistes, selon les désirs des grandes maisons, nous ne devons pas nous soumettre à cette pratique, et devrions devenir des acteurs actifs de la diffusion musicale…
Je suis parfaitement d’accord avec Lhasa de Sela. J’ai remarqué, il y a un peu plus d’un an, qu’il y avait certains commerces qui ont leur propre radio. C’est quoi la nécessité ? Payer des commerces pour passer leur putain de musique commerciale. Ça n’a pas d’allure ! Il n’y a pas assez stations de radio commerciales pour passer leur musique ??? Aujourd’hui, tout est une question de signes de piastre. Malheureusement, il faut vivre avec. C’est l’attrait du gain. Mais en lisant la lettre de Lhasa de Sela au sujet de Renaud-Bray, je me demande où est la passion maintenant. Vanished. Heureusement qu’il y a encore des petits disquaires indépendants en espérant qu’ils ne se feront pas bouffer par les gros. En tout cas, je pense que je vais continuer d’aller chez Archambault ou HMV à la place ou encore chez les indépendants.
Les magasins de disques rendent l’âme, et ce n’est certainement pas moi qui verserai une larme sur leur sort. Elles ont commencé leur suicide lorsqu’elles ont cessé d’offrir ce que le client venait y chercher : choix et professionnalisme. Alors qu’Internet abolit les frontières musicales et nous permet de faire des découvertes magnifiques venant d’autres pays, les magasins de disques tels qu’Archambault ou Renaud-Bray restent lamentablement à la traine et mettent parfois jusqu’à un an pour vendre ce qu’on peut trouver depuis belle lurette chez les marchands virtuels. Suicide, disais-je…
De plus, il fut un temps où les disquaires se faisaient un devoir de connaître la musique sur le bout des doigts. Ils travaillaient dans ce domaine par vocation. Aujourd’hui, lorsque j’entends ce que me répondent les vendeurs d’Archambault ou de Renaud-Bray quand je leur demande un disque, j’ai le net sentiment qu’ils ne bossent là que pour gagner leur vie, sans toutefois s’intéresser le moindrement aux galettes qui les entourent.
» Bert comment ? Jansch ? C’est quoi comme genre de musique ? »
» Morse Code ? Euh… Ah oui, c’est un groupe québécois ? »
» The Quarter After ? Jamais entendu parler… Attendez je regarde. On peut vous le commander, ça prendra QUATRE semaines. »
Aujourd’hui, le mélomane déserte les magasins de disques locaux non pas parce qu’il n’achète plus de musique, mais parce qu’il l’achète sur Internet, là où il la trouve, et souvent moins cher en plus. Quand la section disques de Renaud-Bray rendra l’âme d’ici peu, elle pourra toujours accuser à tort le piratage d’être responsable de sa mort sans jamais reconnaître ses torts, le résultat n’en sera pas moins le même : ça fera plus de place pour les stylos à plumes…
Avec l’arrivée des grandes surfaces, le contact humain est définitivement en voie de disparition. Uniformiser et rentabiliser, voilà, malheureusement, le leitmotiv des entreprises, peu importe les conséquences sur la société et les artistes.
Alors, quels sont nos choix en tant que consommateurs? Passer outre et continuer de s’y approvisionner, se plaindre en espérant que ça change ou tout simplement boycotter.
À chacun de chosir, mais personnellement, je commencerai par la suggestion de Lhasa. Après, je verrai s’il faudra se rendre jusqu’au boycottage…
Un magasin de disque ne devrait pas encourager un artiste plus qu’un autre et il devrait être capable d’être neutre et de proposer ce qu’il y a de meilleur pour le client. Je trouve qu’il y a un côté malsain à s’associer à des artistes en particulier et c’est dommage pour les bons chanteurs qui n’ont pas les moyens de payer pour se faire entendre et qui risquent de sècher sur les tablettes si personne n’est là pour les vanter un peu.
Moi aussi j’ai déjà fait de très belles découvertes musicales grâce aux bons conseils d’un conseiller, mais les choses ont changés depuis et je pense que c’est le temps ou jamais de reprendre les reines.
Les disquaires tout comme les libraires qui donnaient un service personnalisé et tout cela devient de plus en plus rare.
Pour les livres on met d’abord de l’avant les best sellers et c’est la même chose pour les disques. Puis c’est la même chose dans les radios commerciales.
Des découvertes c’est pas là que je vais en faire ni dans le magasin du moins rarement avec les employés. Je fais mes choix sur le Web ou encore en magasin mais seul.
Pour découvrir de la musique c’est en écoutant Radio-Canada Espace musique et la Première Chaîne, la CBC Radio Two ou encore CIBL pas les radios commerciales et encore moins la musique des radios de magasin que je n’écoute pas c’est juste un bruit de fond.
Les disquaires qui partagent leur culture ou les libraires c’est de plus en plus rare. Mais à une autre époque dans les petits magasins ce n ‘était pas nécessairement cela non plus. Il y a bien plus de choix chez Archambault que dans les petits disquaires qu’il y avait dans le temps dans les années 80 et ils n’étaient pas plus connaisseurs. Par contre à Montréal là ce devait être différent.
J’aime quand même donc l’aspect libre service et le grand choix qu’il y a dans les magasins mais pour poser des questions aux employés il semble bien qu’ils n’ont pas eu de formation ou autre plus que cela… Cela varie d’un employé à l’autre.