Près de
cinq milles personnes viennent à peine de sortir du CEPSUM les oreilles en
sang. Justice était de passage dans la métropole pour transformer l'aréna du
complexe sportif de l'Université de Montréal en gigantesque dancefloor.
Heureusement
pour les spectateurs arborant lunettes fumées, perruques fluos et autres accessoires
vestimentaires sortis des années 80, le son n'avait rien d'exécrable ce soir. Fort,
oui, mais mauvais, non. Faut dire qu'il est plus facile de d'équilibrer la sono
pour deux gars, sans micro, derrières des écrans tactiles (poste de commande du
duo), que pour un groupe rock aux subtiles arrangements de guitares.
Bien que Xavier
de Rosnay et Gaspard Augé n'utilisent aucune six cordes sur scène, les deux DJ
parisiens étaient entourés d'amplis Marshall (18 cabinets 4 x 12 pour être
précis). Des boîtes où les haut-parleurs ont été remplacés par des lumières
utilisées pour certaines pièces. Transformant ses différents remixes et les chansons de son album Cross, comme
D.A.N.S.E. dénudée de tout artifice, Justice a passé la soirée à jouer avec l'intensité
et les rythmes, créant un effet d'anticipation chez l'auditeur. Suffisait que les
puissantes vibrations de basses se fassent sentir dans la poitrine et que la
grande croix blanche s'illumine pour soulever illico la foule. À ce jeu,
Justice a relevé son pari. Sans l'effet de proximité d'un petit club, le groupe
a tenu ses fidèles en haleine pendant une heure avant de revenir pour le
rappel. Même dans les estrades, on semblait s'amuser autant que sur le parterre
où les plus courageux se sont massés pour vivre l'expérience électro sans
retenue. Vu la quantité de téléphones cellulaires brandis dans les airs, trouver
des extraits vidéos du concert sur le Web devrait être chose facile.