Si les artistes de la scène électro branchouille nous ont habitués à des vidéoclips inoffensifs chargés de vêtements fluos, de lunettes fumées et de casquettes à palette drette, cette fois, Justice fonce tête première dans la subversion avec le clip ultra-violent de la pièce Stress. En ligne depuis quelques jours seulement, le court-métrage crée un tollé en France, où les avis sont partagés. Certains crient au génie, d'autre condamnent sa violence gratuite.
Et pour cause, d'un réalisme angoissant, la vidéo produite par Romain Gavras (DJ Mehdi, Simian Mobile Disco, The Last Shadow Puppets) met en scène une bande de jeunes -vêtus de manteau de cuir à l'effigie de Justice- prêtent à tout démolir sur son passage: voitures, passants, policiers. On y fait bien sûr référence aux actes de violence qui donnent mauvaise réputation aux banlieues de Paris, sans toutefois préciser si Justice cherche à la condamner, l'encourager ou simplement l'étaler sur la place publique une fois de plus. Côté marketing, il va sans dire, le duo électro a fait mouche.
Pour ou contre?
Selon moi, Justice encourage la violence avec ce vidéo. S’il avait voulu la dénoncer, les gens portant des vestes à leur éffigie n’auraient pas été les agresseurs, mais plutôt les agressés.
S’il avaient fait un vidéo dans lequel se sont ceux qui représentent Justice qui se font tabasser le message aurait pu être tout autre.
Ce n’est pas la première fois à mon avis que le côté très viril et implicitement violent de la culture « HeadBanger-Justice » se montre. Le remix de Simian (avant qu’il soit mobile disco) par DJ Mehdi appelé « Signatune » (http://www.youtube.com/watch?v=zO-YCiGuWX4) montre un jeune homme vivant dans les années 90 très orienté vers la compétition, l’arrogance et la culture de char.
Le problème n’est pas la violence à mon avis, mais plutôt l’absence de motif. La violence pour la violence: l’éclatement, comme un surplein, dirigé inutilement envers quiconque qui n’est pas comme on se représente soi-même.
J’espère voir les deux ivrognes de Justice avoir à se défendre… ça serait très profond…
À suivre.
La formation électro française Justice a réagit face à la polémique suscitée par la vidéo ultra-violente