On s'attendait à ce que le Métropolis affiche complet hier soir pour le concert surprise et gratuit de Bran Van 3000 présenté dans le cadre du Festival International de Jazz de Montréal. Après tout, environ 100 000 personnes avaient assisté au Grand événement BV3 mardi, et la possibilité de voir le groupe dans une «vrai salle» de spectacle était l'occasion idéale pour juger la performance de Bran Van, sortie de son contexte méga-rendez-vous-historique-pyrotechnique-et-tout-le-tra-la-la.
Surprise, vers 23h30, heure prévue du concert, seulement 1000 spectateurs avaient franchi les portes du Métropolis, qui peut accueillir 2400 personnes. Heureusement, la foule était plus nombreuse un peu avant minuit, lorsque Bran Van est finalement monté sur scène avec l'énergie qu'on lui connaît.
James Di Salvio et sa troupe ont joué exactement les mêmes pièces que mardi, dans le même ordre. On a donc eu droit à plusieurs chansons extraites de Rosé, un disque qui prend des allures R&B sirupeux et racoleur sur scène, avec prédominance des voix féminines de Stéphane Moraille et Kim Bingham. Si le simple Call Me (I'll Be Around Medley) passe le test, la majorité des nouvelles chansons manquent tout simplement de mordant, d'audace. À l'époque, BV3 nous a séduit par son côté groovy, un brin nonchalant, et surtout aventureux, ce qu'on a retrouvé hier en attendant les Drinking in L.A., Rainshine et autres Afrodiziak. Et franchement, ça faisait chaud au cœur de voir le collectif jouer ses classiques avec la fougue d'antan, non sans offrir quelques clins d'œil au hip-hop old school (à Sugarhill Gang notamment).
Mais même en se creusant la tête pour trouver des qualités aux nouvelles compositions, au final, Rosé nous laisse plutôt gris. Encore plus sur scène que sur disque.