Rock in Rouyn, l'expression est classique, mais elle a pris tout son sens hier soir au Petit Théâtre de Rouyn-Noranda, alors que Hello Postier, Les Dales Hawerchuck et Fu Manchu ont électrifié le Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue.
En ouverture de rideau, les trois bassistes (Sunny Duval était remplacé par Jocelyn Tellier) et le batteur d'Hello Postier ont une fois de plus démontrer toute la pertinence de leur formule rock sans guitares. La synergie entre les joueurs de quatre cordes est impeccable, les arrangements sont dynamiques et les compositions bien tournées. On leur souhaite simplement de trouver un chanteur à la hauteur de leur talent. François Plante est certes un excellent musicien, ma sans voix sans projection devra être travaillée davantage.
Les Dales Hawerchuk ont ensuite pris le flambeau, avec la jovialité qu'on leur connaît. Enchaînant les pièces avec la vitesse d'un Usain Bolt. La troupe nous a rappelé qu'au-delà de son esprit de brosse, elle possède un aplomb rock assommant qui n'a rien d'une blague. De quoi mettre la table pour Fu Manchu qui patientait en coulisse.
Fort bien accueilli par le public abitibien, le groupe californien y est allé d'asseaux stoner rock, dont plusieurs tirés de leur album In Search Of… et King of the Road. Malgré leur quarantaine entamé, Brant Bjork, Scott Hill, Bob Balch et Brad Davis nous ont rincé les oreilles de distorsion et de gros riffs lourds au parfum black sabbien.
La soirée s'est terminée au Cabaret de la dernière chance, où les festivaliers ont goûté à la médecine de Ghislain Poirier en formule trio live (DJ-batteur-chanteur). On se croyait vivre l'ambiance survoltée du Zoobizarre à Montréal, une Rock'n'Doudou dansait même à l'avant de la scène. Pour le dépaysement, on repassera.
Hello Postier
Fu Manchu