Selon Radio-Canada et la Presse Canadienne, le principal groupe représentant l'industrie du disque américaine, la Recording Industry Association of America (RIAA) a décidé d'abandonner les poursuites contre les internautes qui partagent illégalement des fichiers musicaux.
En 5 ans, la RIAA a poursuivi environ 35 000 personnes pour échanges illégales de fichiers musicaux. Règle générale, ces litiges se sont réglés à l'amiable pour un montant moyen de 3500 $. Or, les frais juridiques encourus par la RIAA ont dépassé les profits découlant de ces poursuites.
La nouvelle approche de la RIAA consiste à conclure des ententes avec des fournisseurs d'accès Internet aux États-Unis qui lui permettent d'envoyer des avertissements aux internautes partageant illégalement des fichiers musicaux. On menace ceux-ci de leur suspendre leur accès Internet s'ils ne cessent pas ces téléchargements contraires à la loi.
Au Québec, certains abonnés de Vidéotron auraient également reçu ce genre de message au cours des derniers jours. La menace d'éventuelles poursuites y est toutefois évoquée, mais l'industrie canadienne risque fort de suivre la nouvelle stratégie adoptée par la RIAA.
Dans ces histoires de téléchargements sur internet, ce qui dérange le plus ces grands groupes de l’industrie du disque (ou du film) c’est bien le mot partage.
En effet on nous rebat les oreilles que le téléchargement conduit inévitablement à la fin de la création artistique et donc à une fin progressive de la culture. Il est vrai que le phénomène n’a pas été anticipé par les principaux intéressés et qu’aujourd’hui il est devenu littéralement incontrôlable.
Si le débat du pour ou contre le téléchargement a déjà eu lieu, il est bon de remettre certaines choses en évidence.
Oui le téléchargement est nocif pour les grands groupes car c’est l’effondrement de leurs gains dont il s’agit. Les artistes ne perçoivent en réalité qu’une infime partie sur la vente d’un CD. Dire que la création va mourir à cause du téléchargement est une idée fausse et intéressée. Alors faire peur aux internautes avec des mails d’avertissement va-t-il changer quelque chose à la donne ?
Pas sûr mais on sent dans cette mesure quelque chose de l’ordre du dépassement face à un phénomène mondial.
Contrairement à ce que l’on croit télécharger des fichiers n’est pas gratuit car outre son matériel informatique, l’internaute paye son abonnement à internet.
Voilà donc une pratique et un mot qui tranchent dans une société du profit : le partage.
La grande question est alors est-ce que la culture est un produit de consommation comme les autres ?