Le Zoobizarre, petite caverne de la Plaza Saint-Hubert si cruciale pour la scène locale, a été contraint de fermer ses portes après s'être fait retirer son permis d'opération lundi.
Les plaintes répétées du voisinage pour bruit excessif sont à l'origine de la décision. «On savait que ça s'en venait. Ça faisait quelques mois qu'on se faisait harceler par la police et les voisins. Une pétition a circulé», explique Alexandre Lemieux, co-fondateur et co-gérant de l'établissement.
Selon lui, il s'agit de l'aboutissement d'une offensive en règle. «On recevait constamment des agents, en uniforme ou undercover. À force de nous chercher des puces, ils ont réussi à trouver quelque chose. Ils nous ont eu par une brèche dans le zonage… Techniquement, t'es pas supposé avoir de salles de spectacles au deuxième étage», poursuit Lemieux.
Le bar et salle de spectacle d'un peu plus d'une centaine de places, affectueusement surnommé «Le Zoo» par ses réguliers, restera donc fermé pendant tout le mois d'octobre pendant que ses gestionnaires évaluent leurs options. «Déjà qu'on ne roulait pas sur l'or… Ça nous porte à réfléchir à l'avenir», témoigne Lemieux, clairement dépité par la tournure des événements. «On ne sait pas encore ce qu'on va faire. Le problème, c'est que ce sont toujours ceux qui s'opposent à la présence d'une salle de spectacle dans leur quartier qui chialent le plus fort.»
Les concerts qui devaient avoir lieu au Zoobizarre dans le cadre du festival Pop Montréal ont donc dû être déplacés. Celui du jeudi 1er octobre, avec Sally Paradise et Balacade, a été déplacé au Playhouse (5656, Parc), tandis que ceux de Polipe, Bocce, Gobble Gobble et Miles, le vendredi 2 octobre, et de Mixylodian, Pick a Piper, Braids et Bent by Elephants, le samedi 3 octobre, auront lieu au Saphir (3699, Saint-Laurent).
Au fil des ans, le Zoobizarre a accueilli plus d'une soirée DJ courue, comme Bounce le Gros, Sharp à l'os et Baile Montréal, de même que les premiers concerts de formations comme Duchess Says, We are Wolves et Les Georges Leningrad.
Dure année pour les petites salles de spectacles montréalaises, quand on pense aux problèmes semblables qu'ont récemment éprouvé la Casa del Popolo et le Green Room.