Musique

Francouvertes: notes de mi-parcours

Déjà cinq soirées du sept d'écoulées dans le bal des
préliminaires de la quatorzième édition des Francou- vertes. Avant de faire un
retour en bonne et due forme dans la version imprimée de la chronique, au terme
de l'étape, je me permets un petit coup d'œil en arrière, histoire de recenser
quelques moments marquants des dernières semaines.

On peut dès maintenant parler d'une bonne cuvée. Chaque
semaine ou presque, j'ai eu des coups de cœur, fait des découvertes
ou simplement eu d'agréables surprises, en ce qui a trait au chemin parcouru
par certains concurrents depuis mes derniers contacts.

En vrac, voici ce que je retiens:

La solidité de
Jésuslesfilles
: on a vu le groupe s'énerver dans des petits tripots; on
sait maintenant qu'il peut aussi habiter des plus grandes salles. Il a une
section rythmique bien serrée et des sonorités de guitares shoegaze enlevantes.

 – La singularité de
Meta Gruau
: avec son dancepunk à clavier, qui rappelle parfois Devo, voilà
un groupe qui jure dans un contexte de concours, où les variantes pop-rock
dominent. Dans mon livre à moi, c'est une bonne chose.

La majesté de
L'Ours
: en voilà qui n'ont laissé personne indifférent. Équipé de timbales
au lieu d'une batterie conventionnelle, flanqué d'un quatuor à cordes et mené
par un chanteur aux textes d'une poésie souvent denses, le trio donne dans une
chanson indie stylisée parfois lourde, mais toujours étonnante.

L'attrait pop de
Monogrenade
(en photo): la rumeur avait précédé la bande de Jean-Michel Pigeon et ça
s'est senti. Le désormais quintette (la violoncelliste Marianne Houle en fait
maintenant partie intégrante) a attiré plusieurs fans et a assuré avec un professionnalisme
notable. Trop?

La guitare de
Shampouing
: ce gars-là n'est peut-être pas le meilleur compositeur en ville
mais voilà assurément un virtuose de la six cordes comme il en passe rarement. La
semaine avant son passage, il en a également fait bénéficier Tire le coyote, à
qui on recommande encore un peu de travail au niveau de l'écriture, mais dont
l'enrobage musical, de type «Radiohead viré folk», était top niveau.

Le charme éthéré de
Philémon chante
: pensez Pierre Lapointe sans les excès de style flirtant
avec l'univers romantique sombre de Jeff Buckley. Des chansons bien aérées et
aériennes, une poésie sentimentale sobre… On vous en reparle!

La noirceur festive
de Domaine Alary:
nouveau projet impliquant Dany Placard, son ami Martin
Alary et des musiciens de Caloon Saloon, avec des pièces aux accents folk-trash
traitant du destin tragique des parents d'Alary, qui officie comme chanteur.
Des histoires prenantes racontées de façon simple, d'une voix singulière, sur
fond d'arrangements colorés.

L'évolution
étonnante de Caloon Saloon
: on a vu la bande se faire les dents sur des
reprises francisées de classiques folk; la voici désormais bien positionnée
entre le country et le doo-wop avec des chansons bien à elle. Le chanteur et
contrebassiste Michel-Olivier Gasse fait aussi un maître de cérémonie
imparable!

Après cinq semaines, voici où en est le palmarès, établi à
moitié à partir des votes du public, à moitié à partir de celui du jury:

1. Caloon Saloon

2. Monogrenade

3. L'Ours

4. Louis-Philippe Robillard

5. Philémon chante

6. Michèle O.

7. Jesuslesfilles

8. Meta Gruau

9. Domaine Alary

Il reste deux soirées aux préliminaires. Ce lundi 15 mars,
c'est au tour de Max Ricard, Violett Pi et ce jeune inconnu nommé Bernard Adamus, après quoi Bujo, Alex Nevsky et Micros armés fermeront
la course, le 22. Comme toujours, ça démarre dès 20h au Lion d'or.