Selon un communiqué émis par Evenko ce matin, c'est près de 53 000 spectateurs au total qui ont assisté aux spectacles d'Osheaga au parc Jean-Drapeau et à ceux d'Osheaga en ville au cours des quatre derniers jours. Le promoteur estime qu'il s'agit de "l’édition la plus réussie des cinq dernières années d'Osheaga" et donne déjà rendez-vous en 2011 aux mélomanes.
Nul doute que le temps beau et chaud à contribuer au succès de ce week-end, mais la programmation extraordinaire a certainement aussi jouer pour beaucoup. Pour un fan de musique aux goûts hétéroclites, difficile de faire mieux qu'Osheaga.
Osheaga, ce sont des légendes vivantes comme Jimmy Cliff (qui était accompagné de pas moins de neuf musiciens pour interpréter son reggae) et Cyril Neville (des Neville Brothers, qui accompagnait ici un autre band de la Nouvelle-Orléans, Galactic), des précurseurs de l'indie rock tels que Pavement (qui effuctait un retour attendu, dix ans après la séparation du groupe) et Sonic Youth (dont les membres sont toujours friands de noise rock bien qu'ils soient presque tous maintenant dans la cinquantaine), des artistes qui connaissent de plus en plus de succès comme The National (qui jouent un rock sombre et introspectif), The Black Keys (dont le blues-rock n'est pas sans rappeler les White Stripes) et Jamie Lidell (un surdoué du white soul/funk/r&b qu'on pourra bientôt revoir à Montréal, alors qu'il sera au Cabaret le 13 septembre), et de jeunes groupes prometteurs comme le duo rock garage Japandroids, le groupe punk-rock The Gaslight Anthem et les locaux de We Are Wolves, qui ont possiblement livré le set le plus loud de tout le festival!
Parlant de locaux, mentionnons aussi les prestations de Marie-Pierre Arthur, resplendissante comme tout et clairement heureuse de renouer avec la scène après plusieurs mois de congé de maternité, et d'Ariane Moffatt, qui déborde toujours d'énergie et qui a réussit à nous surprendre avec une réjouissante reprise de Paper Planes de M.I.A.
Puis on ne peut évidemment pas passer sous silence le grand retour d'Arcade Fire, en spectacle à Montréal pour la première fois depuis trois ans, devant une foule monstre qui a savouré chaque instant de leur concert. On a bien sûr adoré les classiques que sont devenus les Neighborhood #1 (Tunnels) (tempête de neige en juillet incluse!), Neighborhood #3 (Power Out), Wake Up, Rebellion (Lies) et autres No Cars Go, mais on a tout autant, voire plus apprécié la chance d'entendre les nouvelles compositions tirées de leur album à paraître (demain!) The Suburbs, certaines desquelles Win Butler, Régine Chassagne et cie jouaient pour la toute première fois devant public. Bonus: les feux d'artifice de La Ronde ont accompagné plusieurs pièces vers la fin de la soirée.
Quelques autres coups de coeur:
Seu Jorge, le Brésilien à la voix incroyablement chaude et sensuelle qui, avec son excellent groupe rock/funk/world Almaz, a joué presque l'intégrale de leur récent album Seu Jorge & Almaz, en plus d'une traduction en portugais de Ziggy Stardust de David Bowie pour les fans de The Life Aquatic.
Snoop Dogg, un personnage caricatural mais si amusant, pratiquement plus animateur de foule que rappeur, qui a avec plaisir interprété tous ses hits (accompagné d'un DJ, d'un choriste, d'un batteur, d'un bassiste et de deux colosses en costard postés de chaque côté de la scène), de Nuthin' but a 'G' Thang à Drop It Like It's Hot.
Metric, l'irrésistible groupe canadien dont les super chansons (Combat Baby, Dead Disco, Help I'm Alive, l'inédite Black Sheep qu'on retrouvera sur la trame sonore de Scott Pilgrim vs. the World, etc.) sont élevées encore plus par la présence électrisante d'Emily Haines, qui est passée tout près de remporter le titre de l'artiste en donnant le plus à son public…
…jusqu'à ce que Weezer prenne la scène en fin de soirée dimanche soir et livre la performance la plus divertissante de tout Osheaga. Du moins, si les chansons de l'album bleu ont défini votre adolescence, si Pinkerton occupe une place parmi vos albums préférés à vie et si vous avez aussi un faible pour les pièces plus pop que le groupe a enregistré ces dernières années (Hash Pipe, Dope Nose, Beverly Hills, Pork and Beans, Can't Stop Partying, etc.). Quoique même si ce n'est pas le cas, c'était quasi impossible de ne pas succomber à l'enthousiasme contagieux de Rivers Cuomo, qui a passé tout le spectacle à courir, grimper et sauter partout, descendant souvent dans le public, se rendant jusqu'en haut des estrades et même sur l'autre scène principale. Mention spéciale au mash-up de Kids de MGMT et de Poker Face de Lady Gaga (!) offert lors du rappel.
CRÉDIT PHOTOS: TIM SNOW – OSHEAGA