Jamais
facile, la dernière journée du FME. Toujours pas moyen d'entrer Chez Bob, au
Groove ou à l'Évoluson, où Damien
Robitaille, la Patère rose et Bernard
Adamus répètent leurs exploits de la veille en 5 à 7.
À
l'Abstracto, le pop-rock écorché du Husky
berce les neurones affaiblis par trois jours de concerts et de partys. Un set
intime qui fait la job, mais avec son nouveau groupe (le guitariste Vincent
Blain, le bassiste Dan St-Gelais, le claviériste Éric Shaw et le batteur
Mathieu Vézio), le chanteur aurait besoin d'une sono plus puissante, de plus de
volume. Le côté atmosphérique, texturé de sa musique ne passe pas dans un si
petit bistro. Chantal Archambault
vient le rejoindre sur deux morceaux.
Un
dernier repas au camp, puis c'est déjà le temps du concert de clôture à l'Agora
des arts. Le Chapelier fou, un
multi-instrumentiste français qui donne dans des échafaudages de boucles
mitonnées live, a la dure tâche de réchauffer la salle avant Pierre Lapointe et y parvient sans mal.
Les sourires fusent au son de ses mélodies de violon, de guitare ou de synthé,
sur fond de rythmes électro programmés. Sympathique, mais somme toute banal:
ses trames électro sont un peu vieillottes et on note beaucoup d'emprunts à Yann Tiersen (pour les mélodies
simplettes et les structures répétitives) ainsi qu'à Feist et Final Fantasy
(pour la construction des boucles live).
Pierre
Lapointe a la salle dans sa main dès son discours d'introduction, servant à
présenter ce concert au piano solo. Ses blagues frondeuses font rire (ainsi que
quelques lapsus cocasses, pendant ou entre les morceaux), et son répertoire
ainsi dénudé se déploie à merveille dans l'ancienne église qu'est l'Agora des
arts. La salle aura connu quelques problèmes techniques durant le festival en
raison de sa sono trop faible pour accueillir des groupes à l'arsenal puissant
(les Besnard Lakes et Karkwa y ont goûté), mais l'endroit est
parfait pour le sujet acoustique.
Bon,
on parle quand même là du concert «adulte» du FME (le concert de clôture vise
toujours un public moins averti, histoire de ne pas entièrement jeter Rouyn en
pâture qu'aux fans de «musique fuckée»). Désirant profiter pour vrai des
dernières vapeurs du festival, je file à l'Évoluson, où la soirée hip-hop suit
son cours. J'en arrache un peu avec les rimes et le discours simpliste de Samian, en dépit du cœur qu'il met dans
sa musique et dans sa prestation, mais le public (jeune, très jeune) semble
apprécier. Idem pour Anodajay, tout
de même un peu plus ludique et efficace. Heureusement que Dramatik est là. Il ne livre pas nécessairement les meilleurs
morceaux de La Boîte noire, optant
pour son matériel le plus authentiquement rap, mais son charisme et son flow
caractéristique mettent assurément le feu à la place.
Ensuite,
direction Cabaret de la dernière chance, où les Broken Toys, d'Argentine, donnent le dernier concert du festival à
minuit. La bande donne dans un rockabilly énergique, mais après avoir vu les Sadies la veille et les Revenants deux jours avant, la musique
du sextuor paraît plutôt ordinaire, malgré la présence de cuivres et des textes
en espagnol.
On
m'informe qu'une soirée karaoké est en cours à la Forteresse, un coin de rue
au-dessus. Concept kitsch + public local festif + festivaliers et musiciens aux
cervelles usées à la recherche d'un dernier party… Voilà qui semble prometteur.
Je m'y rends donc et y trouve effectivement quelque chose de plus pissant que
les Frères Rivaux au Bar des Chums la veille. Ça ressemblait à ceci:
Soirée
du FME? Une belle façon de conclure le festival tout en légèreté, en tout cas.
Par après, certains se dirigent vers un party de clôture plus officiel, dans le
sous-sol du Petit théâtre, mais pour le soussigné, c'est terminé, épuisement et
départ des lifts vers le camp
obligent.
Voilà
qui conclut donc cette couverture du FME 2010. Pour le condensé des quatre
jours et la conclusion officielle, ma chronique de cette semaine est déjà en
ligne ici.
Pour retrouver le compte-rendu des soirées précédentes, c'est ici,
ici
et ici.
À l'année prochaine, Rouyn!