Musique

L’ADISQ commente le cas Marto Napoli

Jointe par téléphone afin d'expliquer comment l'album Stevenson aime Jean Clôde de l'animateur et humoriste Marto Napoli s'était retrouvé en nomination au Gala de l'ADISQ avant même sa sortie, la directrice des communications de l'association, Julie Gariépy, avoue que seulement «cinq produits ont été recensés dans la catégorie Album ou DVD Humour cette année. Ils ont donc tous bénéficié d'une nomination par acclamation.» Voilà qui illustre à nouveau le problème de représentativité du gala, tel que mentionné dans cet article paru le 28 octobre dernier.

L'ADISQ justifie également l'erreur de par la confiance qu'elle a accordée à Batchef Communications, ce membre en règle de l'association qui a soumis Stevenson aime Jean Clôde au gala. «En signant le formulaire, Batchef s'est engagé à respecter la clause suivante: "J'atteste par la présente que les renseignements fournis sont exacts et je m'engage à me conformer à la réglementation de l'ADISQ pour l'octroi des Félix". Suite à l'article paru sur Voir.ca, dans lequel Marto Napoli admet avoir fraudé l'ADISQ en fournissant de faux documents, nous avons convoqué Batchef à une audience et nous verrons, après celle-ci, à appliquer les mesures nécessaires prévues dans la réglementation.»

De son côté, le président de Batchef Communications, Christian Noël, affirme être autant victime du canular de Marto Napoli que l'ADISQ. «Oui, j'aurais dû me méfier davantage de Marto Napoli et vérifier l'éligibilité du disque. À notre défense, nous avions déjà travaillé avec l'animateur de radio par le passé, notamment pour la production de spectacles, et tout s'était déroulement correctement. Batchef représente de nombreux artistes professionnels (dont Pépé et sa guitare et Les Batinses), et nous sommes membres de l'ADISQ depuis 10 ans. Jamais nous n'aurions accepté de briser notre lien de confiance avec l'association et, par le fait même, ternir notre réputation pour marcher dans les plans de l'animateur. Une mise en demeure a d'ailleurs été envoyée à Marto Napoli afin qu'il s'explique et s'excuse publiquement pour le tort que cette histoire nous a causé.»

Mesure disciplinaire, mise en demeure… Vrai que ce dossier fait bien mal paraître l'ADISQ et Batchef Communication, mais il ne faudrait pas non plus oublier l'origine même du problème. Étant incapable de rejoindre la majorité des petits producteurs qui ne recensent pas leurs albums au Gala, l'ADISQ fait face à un important problème de représentativité. Le faible nombre de disques recensés mine considérablement la crédibilité de plusieurs catégories. Trop d'albums inscrits se retrouvent automatiquement en nomination, sans aucune évaluation de leur qualité ou de leur pertinence. Comment voulez-vous juger de l'Album de l'année -Country si votre écoute se résume à seulement quatre parutions?

L'affaire Marto ne doit pas se conclure par une série de réprimandes et de factures d'avocats, mais par une refonte majeure du recensement menant au Gala de l'ADISQ.

 

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