1-Ouvrir avec Marc Hervieux et Maxime Landry dans un medley des 10 pièces finalistes au titre de Meilleure chanson de l'année était un choix grand public, total TVA, et parfait pour accrocher les téléspectateurs prêts à zapper vers OD. Disons qu'on a vu des numéros d'ouverture plus audacieux. Mais juste pour voir Marc Hervieux chanter «Dans mon corps de jeune fille!», avec tout le coffre dont il est capable, il fallait endurer. De Marc Hervieux à Cœur de pirate, peu importe qui chante Dans mon corps, c'est toujours cabotin.
2-Un an après que Musicor l'ait menacé de boycotte, l'ADISQ a fait beaucoup de place aux artistes de Star Académie. La fin de la cérémonie a particulièrement été payante pour les produits de l'empire. Maxime Landry et Marie-Mai ont remporté les prix de l'Interprète masculin et féminin de l'année, juste avant que Maxime récidive avec la Chanson de l'année (Cache-Cache). Insistons ici sur l'expression «produit de l'empire», tant les interprètes issus de Star Ac coulent dans les veines de nombreuses branches Québecor. J'y reviendrais un jour, mais combien empoche l'empire grâce aux ventes d'albums de Maxime Landry (le meneur cette année avec plus de 180 000 copies). Au Québec, 80% des albums francophones se vendent chez Archambault!
3-La seule mention du plus grand groupe québécois de l'heure: Louis-José Houde name drop Arcade Fire au détour d'une blague.
4-Attaqué sur Twitter, Louis-José Houde a fait un bon boulot. Pas toujours parfait, mais 100X plus en maitrise de sa salle que Rémi-Pierre Paquin à l'Autre Gala. «Il y a 20% sur les théière, c'est la fucking folie!». Très bonne ligne pour décrire l'enthousiasme artificiel d'un animateur radio en direct d'un magasin.
5-Les gens ont la mèche courte sur Twitter. Une recherche #ADISQ suffisait pour comparer Twitter à un fleuve de commentaires négatifs. Y référer était essoufflant.
6-Outre pour un monologue sur billets.ca, un site de revente plutôt profiteur, Louis-José ne s'est mouillé sur aucun dossier chaud, aucune référence aux critiques faces au recensement du Gala bien sûr. Que de l'humour.
7-Révélation de l'année : Bernard Adamus. Le jury a préféré Adamus à Maxime Landry qui aurait été le choix du public. L'honneur est sauf.
8-Meilleur tweet concernant Adamus: @prenault: Une journaliste demande à Bernard Adamus ce qu'il porte pour le gala «Ben, une chemise, des culottes 3/4 et des bottes!»
9-Spectacle interprète: Le concert 12 Hommes rapaillés bat celui des Belles Sœurs. L'album 12 Hommes est un chef d'œuvre, mais sur scène, Belles Sœurs est un futur monument.
10-Il y a 2 semaines, Solange Drouin de l'ADISQ me disait que James Moore n'assisterait pas au Gala, que personne du gouvernement Harper n'y serait. Sur Twitter, Rodolphe Husny a toutefois précisé que des candidats conservateurs y étaient. J'espère bien, vous êtes 75 au Québec.
11-Spectacle de l'année auteur ou compositeur : Yann Perreau. C'est mérité, Yann est appuyé sur scène par de solides musiciens: Alex Mc Mahon, George Donoso III, Martin Pelland.
12-Groupe de l'année : Mes Aieux… Interrogés sur nos prédictions, nous hésitions entre les Trois Accords et Karkwa. Nous avons finalement eu Mes Aieux, première surprise de la soirée. Cette catégorie est ouverte au vote populaire depuis peu. Voilà le résultat: Mes Aieux gagnent sans presqu'avoir donné de concert au Québec en 2010. Plusieurs spectacles fin 2009, d'accord, mais La Ligne orange date de 2008. L'ADISQ doit comprendre qu'une catégorie ouverte au vote public devient un concours de popularité. C'est off, même le chanteur Stéphane Archambault sentait le besoin de justifier la victoire.
13-Auteur ou compositeur de l'année: Luc de Larochellière. Son album Un toi dans ma tête n'a rien à voir avec Sauvez mon âme ou la musique d'un téléthon d'après-midi pluvieux. Vous aimez l'écriture de Rivard? Donnez-lui une chance.
14-Chantée en hommage aux disparus de l'année, dont Lhasa de Sela, la pièce Silence de Fred Pellerin en duo avec Élisapie Isaac était un beau moment. L'album de Pellerin est une surprise, très touchant. Son interprétation est personnelle et incarnée. À quand des concerts ailleurs qu'à Saint-Élie?
15-Album rock de l'année: Marie-Mai. Son disque est bien fait: une production canon, des refrains accrocheurs. Sa prestation était aussi vibrante, hors du commun. Marie-Mai veut toujours en mettre plein la gueule et elle n'a pas volé son prix de l'Interprète féminine remis par le public. Sa générosité rapporte et me semble sincère. Mais avouons que son "son rock" ressemble à un tas de trucs, Evanescence en particulier. De la recette commerciale.
16-Les artistes déçus ce lundi matin: Les Trois Accords (7 nominations, 0 Félix), Damien Robitaille (8 nominations, 1 Félix pour Scripteur de spectacle de l'année).
J’ai été déçue du Gala de l’ADISQ. Je m’attendais à plus. Louis-José Houde a bien fait son travail par contre, mais les artistes m’ont déçus. Même la victoire de Mes Aieux a surprise plus qu’une personne. Ils auraient dû gagner le groupe de l’année en 2008-2009, mais en 2010 presque pas entendu parlé d’eux. Je connais beaucoup de gens qu’ils n’ont même pas terminé de regarde le Gala, ils ont changé de poste…..
Je pense que le Gala devrait réviser le concept au complet. Aller chercher plus de téléspectateurs avec un nouveau concept, nouveaux spectabcles, plus d’animation…..
Moi aussi, j’ai été très dessus de la tournure du gala. Plusieurs méritaient de gagner, mais, selon moi, les trophées n’ont pas été à la bonne place. Entre autres pour le groupe de l’année qui aurait du aller à Karkwa!!! Je me demande si l’Adisq, qui est supposé protéger les artistes québécois, va laisser plus de place à la relève et si elle compte réglementer les médias dans le but d’éviter la convergence musicale!
Il y a eu beaucoup de surprises cette année!!! Je pense qu’il faut par contre faire attention et garder en tête la différence entre les prix remis par le jury et ceux par le public (observation #2). Ce n’est pas l’ADISQ qui a choisi les prix d’inteprètes, de groupe et de chanson de l’année, mais bien le public. C’est certain que c’est toujours détourné d’une certaine manière, le « grand public » se fait bourrer la face de la même bouillie à l’année longue, particulièrement avec Maxime Landry (ce qui ne lui enlève rien à lui, il ne faut pas l’oublier, coudonc, c’est tant mieux pour lui). Mais dans le cas de Marie-Mai, je pense que c’est grandement mérité, surtout quand on pense que son public cible est majoritairement composé de jeunes filles qui ne l’ont probablement même pas vue à Star Ac en 2003. Et c’est correct qu’elle soit commerciale, et au fond, comme elle l’a elle-même dit, il faut savoir utiliser ce genre d’expérience pour qu’elle nous serve ensuite. Si elle n’avait pas cette grosse machine derrière elle, est-ce qu’elle pourrait se permettre de remplir plusieurs fois le Centre Bell, d’avoir des costumes, des danseurs, des éclairages incroyables? J’en doute. Pour ce qui est de Mes Aïeux… Calîne. Faites écouter « Marie tu pleures » de Karkwa à vos mamans et à vos matantes et harcelez les radios. Karkwa domine la scène musicale québécoise, et même canadienne, sur bien des points, il est temps qu’un plus large public ait accès à leur musique. [laviepalpitantedearianeb.tumblr.com]
Beaucoup de place pour les académiciens. Maxime Landry à l’ouverture,puis Marie-Mai et la dernière demie heure aux poulains et pouliches de l’Empire. On devrait faire table rase dans le gala.Un animateur ou animatrice qui ne serait pas humoriste,plus de musique.Des duos,des trios et d’oser davantage.Plus de place pour les artistes de la relève et exit le vote du public car il vote toujours pour la chanson la plus plate parmi les dix en nominations. Voter est un droit mais les gens sont bomabardés par la convergence et la platitude.Il est temps de faire un gala éclaté où l’on entend du rap,du classique, du folk etc mais avec des artsites au vrai sens du terme.
good job pour les observations !!
7-Révélation de l’année : Bernard Adamus fuck yeah !!
12-Groupe de l’année : Mes Aieux ca pas de bon sang !!
pour arcade fire je suis pas inquiet pour eux
Ouen… et il faut commencer à me demander si ce Gala est toujours utile et pertinent. Ça ressemble un peu trop à un concours de popularité, plutôt qu’à une véritable analyse artistique des artistes finalistes. N’oublions pas que l’exercice est avant tout une émission de télé…