Musique

Arcade Fire: Win Butler vous raconte 2010

2010 aura été une année charnière pour Arcade Fire qui a consolidé sa position de leader sur l'échiquier rock mondial.

Dans un long texte écrit pour Les Inrocks, le chanteur Win Butler revient de manière bien personnelle sur les douze derniers mois.

L'hiver 2010 à Montréal a été une période de reprise de contact pour nous. Le troisième album était quasi fini et nous avons commencé à nous préparer pour la sortie. Après Neon Bible, notre second album, nous nous sommes offert un véritable break. Nous étions épuisés et nous n'avions pas pris le temps de mesurer ce qui nous était arrivé. Nous n'avions qu'une envie : nous retrouver chez nous à Montréal, ressentir les saisons, la chaleur de l'été, l'intensité de l'hiver.


La terre tremble en Haïti

Régine, originaire de Haïti, a été très marquée par le tremblement de terre. Le groupe a décidé de donner des concerts pour aider financièrement la population. Avec Régine, nous nous sommes rendus sur place. Ce que nous avons vu là-bas était terrible. Les gens vivaient dans un tel dénuement, ils se demandaient comment ils allaient nourrir leurs enfants, comment eux-mêmes allaient manger.

Nous suivons encore attentivement ce qui se passe en Haïti. Nous avons des contacts réguliers avec les représentants des associations qui travaillent là-bas. Cette expérience dramatique nous a aidés à remettre les choses à leur place : la musique, la sortie de ce troisième album représentaient quelque chose de très important dans nos vies, mais à côté de ce qui se passait en Haïti, ce n'était pas grand-chose.

Terry Gilliam filme un concert

Depuis le début de cette tournée, nous avons traversé plusieurs continents. Le public a des goûts très différents d'un endroit à l'autre. En Amérique du Sud, on ne danse pas sur The Suburbs comme à Dublin. Dans les villes des grandes plaines américaines, le public préfère Ready to Start ou Rococo.

Je pense que nous sommes à l'aise avec la perception que les gens ont de notre musique parce qu'aujourd'hui nous sommes nous-mêmes à l'aise avec notre musique. Nous n'avons plus peur de jouer dans des lieux immenses.

Avant c'était réservé aux festivals, maintenant c'est presque la norme. En tournée, nous jouons devant des milliers de personnes, parfois des dizaines de milliers. Nous formons une véritable équipe, les dernières années que nous avons passées ensemble ont vraiment soudé le groupe.

J'ai remarqué ça juste avant que nous montions sur scène pour ce qu'on peut considérer comme la release party de notre album au Madison Square Garden. Il y a quelques années, j'aurais flippé, je me serais mis la pression tout seul. Là, nous étions dans les loges, nous attendions notre tour, tout en sachant que c'était Terry Gilliam qui allait filmer le concert. pression. Le chanteur Win Butler raconte son année. 

L'hiver 2010 à Montréal a été une période de reprise de contact pour nous. Le troisième album était quasi fini et nous avons commencé à nous préparer pour la sortie. Après Neon Bible, notre second album, nous nous sommes offert un véritable break. Nous étions épuisés et nous n'avions pas pris le temps de mesurer ce qui nous était arrivé. Nous n'avions qu'une envie : nous retrouver chez nous à Montréal, ressentir les saisons, la chaleur de l'été, l'intensité de l'hiver.


La terre tremble en Haïti

Régine, originaire de Haïti, a été très marquée par le tremblement de terre. Le groupe a décidé de donner des concerts pour aider financièrement la population. Avec Régine, nous nous sommes rendus sur place. Ce que nous avons vu là-bas était terrible. Les gens vivaient dans un tel dénuement, ils se demandaient comment ils allaient nourrir leurs enfants, comment eux-mêmes allaient manger.

Nous suivons encore attentivement ce qui se passe en Haïti. Nous avons des contacts réguliers avec les représentants des associations qui travaillent là-bas. Cette expérience dramatique nous a aidés à remettre les choses à leur place : la musique, la sortie de ce troisième album représentaient quelque chose de très important dans nos vies, mais à côté de ce qui se passait en Haïti, ce n'était pas grand-chose.

Terry Gilliam filme un concert

Depuis le début de cette tournée, nous avons traversé plusieurs continents. Le public a des goûts très différents d'un endroit à l'autre. En Amérique du Sud, on ne danse pas sur The Suburbs comme à Dublin. Dans les villes des grandes plaines américaines, le public préfère Ready to Start ou Rococo.

Je pense que nous sommes à l'aise avec la perception que les gens ont de notre musique parce qu'aujourd'hui nous sommes nous-mêmes à l'aise avec notre musique. Nous n'avons plus peur de jouer dans des lieux immenses.

Avant c'était réservé aux festivals, maintenant c'est presque la norme. En tournée, nous jouons devant des milliers de personnes, parfois des dizaines de milliers. Nous formons une véritable équipe, les dernières années que nous avons passées ensemble ont vraiment soudé le groupe.

J'ai remarqué ça juste avant que nous montions sur scène pour ce qu'on peut considérer comme la release party de notre album au Madison Square Garden. Il y a quelques années, j'aurais flippé, je me serais mis la pression tout seul. Là, nous étions dans les loges, nous attendions notre tour, tout en sachant que c'était Terry Gilliam qui allait filmer le concert.

Gilliam est une de mes idoles, j'adore Brazil. Je ne sais pas si nous méritons de travailler avec des personnes avec autant de talent, mais aujourd'hui je me sens capable d'en profiter, de penser que c'est une chance. Je crois que je me sens de plus en plus prêt à affronter les choses.


Il pleut à Paris

Notre performance au festival Rock en Seine fut l'un des moments les plus forts de cette tournée. Le début du concert était parfait, vraiment parfait. Et puis la pluie a commencé à tomber, des trombes d'eau. Nous avons dû arrêter de jouer pour des raisons de sécurité, ce qui m'aurait rendu dingue lors de la précédente tournée. Là, nous avons pris les choses avec sérénité, nous avons fait ce que nous avons pu pour satisfaire le public.

Bien sûr, c'était décevant de devoir arrêter en plein concert, mais après tout nous n'y pouvions rien, et la tournée était encore longue.


On pense à Obama

Nous avons appris beaucoup de choses lorsque nous avons joué pour l'élection d'Obama : que le résultat n'était pas forcément immédiat, qu'on pouvait et qu'il fallait construire sur le long terme. La victoire des républicains aux élections de mi-mandat ne m'inquiète pas plus que ça. Je suis confiant, Obama sait où il va. Il lui reste encore beaucoup à accomplir mais il a la force. C'est un homme déterminé. Au final, cette percée républicaine va davantage l'aider que le desservir.