La chanteuse britannique Amy Winehouse a été retrouvée morte dans sa demeure londonienne en début d'après-midi, aujourd'hui (samedi). Des sources auraient confirmé que sa mort a été causée par une surdose de drogue et/ou d'alcool.
Le personnage, bien connu pour son album Back to Black (2006) et ses problèmes d'abus de substances, rejoint ainsi le «club des 27», soit ces artistes d'importance décédés au même âge: Jimmy Hendrix, Kurt Cobain, Janis Joplin et Jim Morrisson.
Winehouse avait encore fait la manchette en début d'été lorsqu'elle avait dû annuler sa tournée estivale après n'avoir pu compléter un concert en Serbie. Des captations sur YouTube montraient clairement la chanteuse en état d'intoxication avancée.
Outre ses problèmes de consommation, Winehouse peinait à entamer un successeur au très populaire Back to Black et à respecter ses obligations de concerts. Sa compagnie de disque, Island Records, faisait des pressions sur elle depuis 2008 pour qu'elle entre en studio, ce qu'elle n'aura finalement jamais fait.
Elle avait apparemment le projet de former un nouveau groupe avec ?uestlove des Roots.
Je n’arrive pas à me faire une idée.
La mort d’Amy Winehouse est-elle porteuse d’une tragédie plus grande que celle de l’hécatombe en Norvège?
Une chanteuse qui se maquillait outrageusement pour qu’on ne remarque pas la tendresse infinie dans les intonations de sa voix d’enfant désespérée. L’alter ego de Janis, et de son désespoir colérique.
Le terroriste, on s’habitue, ça tue vite et fort, et on passe au suivant.
Amy Winehouse est irremplaçable, parce pas tuable en dehors de notre noirceur éphémère.
Elle a épuisé dans ses chansons toute la longue vie qui l’attendait au bout de notre admiration béate.
Ça nous apprendra à aimer les artistes hors d’eux mêmes, dans leurs chants, leurs écrits, leurs peintures, leurs oeuvres.
Le vacarme médiatique autour de sa mort a commencé. Ça promet, et je ferme ma tv en attendant que ça cesse.
Qu’avons-nous fait de nos enfants?
J’ai honte…
Je ne sais si c’est la combinaison des attentats à Oslo, la maladie de Jack Layton mais ce décès me rend immensément triste. Triste d’apprendre la mort d’une grande artiste. Triste de voir à quel point la souffrance peut être grande. Je n’encense pas Amy Winehouse uniquement parce qu’elle est décédée. J’avais l’impression d’être devant une grande artiste dès que je me suis procuré Back to Black à sa sortie. Et même si elle y incluait une chanson comme Rehab qui dénonçait clairement ce qu’elle y avait vécu, n’en demeure pas moins que j’ai toujours eu l’impression qu’elle s’en sortirait. Que la vie de défonce ferait son temps et que son talent l’emporterait malgré tout.
On a entendu plein de choses suite à sa mort. J’ai entendu des gens dire qu’elle avait « couru après ». Et de façon étonnante, ce sont des gens qui eux-mêmes consomment qui ont fait les commentaires les plus virulents. Comme s’ils voulaient s’en dissocier ou la garder à distance pour ne pas faire face à leurs propres démons.
Je retiens surtout sa souffrance. Je souffre un peu aussi d’imaginer comme elle et toutes les personnes prises avec une dépendance peuvent souffrir et chercher tous les moyens pour éloigner cette souffrance. Même si cela veut dire brutaliser son corps. Pour Amy Winehouse, sa célébrité n’aura pas été une bénédiction. Elle lui aura permis d’accéder à tout ce qu’elle désire, le bon mais bien sûr le mauvais. Il serait facile de tomber dans le jugement. Mais encore une fois, je suis triste d’imaginer ses derniers mois.
Je ne veux pas non plus l’encenser. Elle a choisi d’engourdir une souffrance plutôt que de l’affronter. Ce qui demande aussi un courage. Mais cette résilience n’est pas donnée à tous et les millions de disques vendus ne protègent pas contre le mal de vivre. Ceci est un rappel pour nous tous qui cherchons souvent à nous valoriser dans des choses externes. Mais la célébrité, la reconnaissance publique peuvent être utiles quand on a la capacité de les gérer. Ce qui n’était probablement pas le cas de Amy Winehouse.
Amy était une femme si fragile, libre comme l’air mais emprisonnée dans sa forteresse de douleur. Son talent n’avait d’égal, auteur-compositeur-interprète… Ses chansons, c’était elle: pleines de soul, de passion et de tristesse. Son intimité livré sur un plateau d’argent pour nous.
Ce qui me rend le plus mélancolique, c’est qu’effectivement, sa mort n’est pas surprenante. Elle est tragique, dramatique, d’une tristesse à briser le coeur, mais pas surprenante. Elle n’a pas couru après, comme tant aiment à le dire. Nous l’avons par contre tous regarder mourir à petit feu. Nous avons vu les photos, les vidéos, lu les articles. La chair sur les os, les yeux dans le vide et à peine capable de se tenir debout, nous l’avons observé, épié dans son malheur, à ses trousses en espérant qu’elle ferait encore quelque chose de totalement fou.
Et après cette fascination maladive pour cette jeune femme troublée, on se dit, « Bah, elle prenait de la drogue au lieu de dealer avec ses troubles »…
C’est à force de jugements sur les personnes comme Amy Winehouse que les personnes comme Amy Winehouse préfèrent se geler que de se réhabiliter. Elles attirent plus d’attention avec leur problème de drogue. Si Amy Winehouse n’était pas soi saoûle ou sous effet d’une quelconque drogue, personne n’en parlait!
Et ne parlons pas des préjugés! Prendre de la drogue ce n’est pas une décision prise rationnellement! Tout le monde en parle comme si c’était un choix éclairé, prit entre deux tasses de thé avec son conseiller financier! Prendre de la drogue, pour ces personnes qui souffrent, c’est un cri à l’aide, une façon de ne plus souffrir, d’oublier, momentanément qui ils sont et pourquoi tout le monde les pointe du doigt. « Elle est malade », « elle est folle »…
De plus, le jeu de la célébrité est bien plus dur que l’on croit. Certains y survivent avec brio, mais Amy était bien plus célèbre pour ses erreurs que pour ses bons coups. À force de se faire taper sur la tête, celle-ci à sûrement craquée!
Pour terminer, les gens qui souffrent de certains « déséquilibre » mentaux sont souvent des proies faciles pour nos jugements. Notre société occidentale ne fait pas d’efforts pour que ces gens se réhabilitent et guérissent. Au Québec, par exemple, il faut avoir commit un crime grave ou entendre des voix pour pouvoir se voir accorder le privilège de consulter un psychiatre… Imaginez au pays des Anglais!
Amy Winehouse restera une brillante artiste, avec une vielle âme pleine de mystère. Amy, pour moi, c’est le symbole que la vie est courte et elle devrait être vécue pleinement, car même les êtres les flammes les plus ardentes s’éteignent prématurément. Demandez aux génies du « Club des 27″…