Gervais Lessard : leader du même band depuis 40 ans
40 ans de pure passion pour le folklore québécois et sa musique, de bonheur sur scène et en studio. Le Rêve du Diable, c’est une histoire de chansons et d’amitié qui se doit d’être mise en lumière.
Au bout du fil, Gervais Lessard a la voix éraillée par le rhume qui le tenaille (avec fièvre en bonus) et il a peur pour la séance de polissage du huitième album de sa formation, celui qui sortira à la fin novembre. « Notre dernier album remontait à 2002 et c’est un peu de ma faute. La musique était devenue un hobby pour moi, à cause de ma carrière. »
Biologiste de formation et de métier, M. Lessard a beau avoir pris sa retraite l’an dernier : il pratique toujours. « Le lendemain de notre show au Théâtre Petit Champlain, je pars vers Lebel-sur-Quévillon pour un contrat en décontamination. » Un choix de carrière tout à fait étonnant pour un homme qui exploite autant la sphère gauche de son cerveau dans ses loisirs.
Le secret de la longévité du band qu’il mène aux côtés de Claude Morin? « Faire des incursions dans d’autres styles pour ne pas s’encarcaner », répondra-t-il d’emblée. Une ouverture qui passe par l’ajout de vieilles chansons françaises à leur répertoire. Celles que son propre oncle Roger Lessard aimait, des chansons très peu connues.
Faut dire que la musique, c’est une affaire de famille chez les Lessard. « J’ai commencé en jouant dans l’orchestre de mon père qui s’appelait tout simplement Jacques Lessard et son ensemble. On faisait 30 à 35 minutes de danses modernes, de rock ou de chacha par exemple, puis un accordéoniste venait nous rejoindre. C’est là que j’ai été initié au folklore, aux sets carrés. » Quelques années plus tard, il lâchera la musique pour l’études des sciences avant de mettre la main – par pur hasard – sur un violon rangé chez sa mère. L’étincelle se rallume, il rencontre Claude Méthé dans un party puis tout s’enchaîne. Le Rêve du Diable voit le jour, baptisé en l’honneur d’un reel irlandais portant le même nom.
Actif au sein du même groupe depuis 1974, Gervais Lessard est non seulement en voie de battre un record Guinness : il attire aussi l’attention des créateurs d’une génération plus jeune comme Fabien Pelletier alias Feber E. Coyote qui leur consacre un documentaire à paraître d’ici quelques mois. Un geste qui a de quoi émouvoir M. Lessard. « On vit à une belle époque pour la musique trad’. Il y a eu une période creuse, dans les années 80 où c’était devenu honteux de s’intéresser à ça. Aujourd’hui la musique folklorique est étudiée dans les universités. C’est devenu classe d’aimer ça ! »
Atelier de chant avec Claude Morin et Gervais Lessard
Samedi 12 octobre à 15h
Centre d’interprétation de Place-Royale
Le Rêve du Diable et leurs invités
Dimanche 13 octobre à 20h
Théâtre Petit Champlain
Pour toute la programmation des Rendez-vous Ès Trad: www.estrad.qc.ca