Refonte de BRBR : TFO réagit
On annonçait hier ici que TFO procèderait bientôt à une refonte de BRBR, la série culturelle abordant la musique alternative canadienne, qui entraînerait deux changements à la version télé du projet : l’émission — qui s’apparenterait désormais à un «best of» des archives du projet — serait maintenant diffusée les soirs de week-ends à minuit. On notait également qu’au moment de mettre en ligne, la direction de TFO n’avait toujours pas répondu à notre demande d’entrevue et que le dossier demeurait donc à suivre.
Voici donc.
En conférence téléphonique, le directeur principal, contenus web et télé Laurent Guérin et le directeur principal marketing Pascal Arseneau se disent déçus par l’emploi des termes «tronqués» (pour qualifier la mouture télé à venir) et «peu enviable» (qui s’appliquait à la case horaire) et amènent ensuite quelques précisions en ce qui concerne leur vision de BRBR. Désirant tout d’abord défendre les artisans et partenaires de BRBR d’antan, actuels et à venir, M. Guérin a tenu à réfuter l’emploi de ces termes pour privilégier plutôt une vision transversale du projet. «BRBR est une franchise qui s’exprime aussi bien en ondes que sur les médias digitaux», note-t-il avant de souligner les performances 2.0 du projet. «Ce n’est pas un hasard [si les statistiques sont aussi bonnes sur Internet]. C’est là que nos téléspectateurs et auditeurs sont.»
D’où les efforts déployés par M. Guérin et son équipe pour rejoindre les mélomanes depuis le début de l’année. «La chaîne YouTube de BRBR est passée de 35 000 vidéos vus par mois en décembre 2013 à 140 000 vidéos vus par mois en juin 2014. C’est fois quatre!», fait-il valoir, notant du même coup que le nombre d’abonnés Twitter, lui, a augmenté de 44 %. Du côté de Facebook, M. Guérin met de l’avant une hausse de 70 % d’adeptes en six mois. «Ce n’est pas une franchise qui a été envisagée que pour la télé puis déclinée ailleurs», tranche M. Arseneau avant d’ajouter qu’ « on parle de BRBR, mais on pourrait parler de la plupart des contenus TFO, en fait. Comme la plupart des médias qui étaient, par exemple, télévisuels à la base, on doit revoir la façon dont on distribue notre contenu. Ça s’applique également aux médias écrits, radiophoniques, etc. Ce qui compte, c’est d’engager un auditoire qui sera intéressé par notre contenu. La télé fait partie de cet écosystème, mais n’en est pas le conducteur. BRBR n’est donc pas tronqué. Il est en croissance ailleurs.» Ainsi, le volet Web — dont les articles et critiques publiés sur le site du projet — demeure actif.
Plus tard, messieurs Arseneau et Guérin ont apporté quelques précisions sur le nouveau format télévisuel de BRBR.
Plutôt que de considérer BRBR Minuit — la nouvelle appellation — comme un «best of» de la série, le directeur principal, contenus web et télé et le directeur principal marketing de TFO précisent qu’il sera question de «segments de 30 minutes de musique en prestations qui figurent déjà au catalogue et inédites». Il y aura donc de nouveaux tournages à venir. À la décision de déplacer BRBR à minuit les soirs de week-ends, la fameuse case horaire jugée «peu enviable», M. Guérin tranche qu’ »on peut espérer que BRBR aura de meilleures cotes d’écoutes sur ce créneau horaire que sur le prime time où il était avant». Bien qu’il soit «un peu tôt» pour aborder la facture visuelle de BRBR Minuit, Laurent Guérin révèle que Mélissa Hétu — animatrice de BRBR — est toujours impliquée et que l’objectif du projet — «dénicher les meilleurs talents canadiens» — demeure.
Aussi à noter : à défaut d’avoir obtenu à nouveau du financement du Fonds des médias du Canada pour financer la prochaine saison, messieurs Guérin et Arseneau annoncent qu’ils ont signé des ententes avec des partenaires — dont ils taisent le nom pour le moment — qui fera en sorte que le contenu de BRBR se retrouvera également sur des plateformes extérieures au giron TFO. «Notre souhait, c’est que ça donne plus de visibilité aux artistes diffusés par BRBR», confie M. Arsenau.
Notons qu’en octobre dernier, le diffuseur signait, par exemple, une entente avec Deezer afin de mettre sur pied une station BRBR diffusant de la musique en lien avec la franchise.
«BRBR suit une évolution», conclut M. Guérin. «Comme plusieurs franchises, BRBR change, mais n’est pas en danger.»
Et bien moi je suis très déçu que l’émission de télé perde de l’importance par rapport aux autres médias. Oui j’ai contribué à hausser le nombre de visionnements sur youtube, mais seulement parce que j’avais écouté l’émission à la télé et que j’avais tellement apprécié un nouveau groupe que je voulais le ré-entendre ou entendre ce qu’ils faisaient d’autre. Je suis un peu tanné de ces gestionnaires qui coupent dans l’essentiel culturel en faisant passer ça pour une « évolution naturelle due au changement dans le mode de consommation ». En tant qu’auditeur, j’aimerais dire à ces messieurs gestionnaires que c’est à mon point de vue une dévolution.