Osheaga interdit le port de la coiffe de guerre des Premières Nations
Le festival Osheaga a annoncé hier via son compte Facebook que le port de la coiffe de guerre Amérindienne serait interdite cette année sur les lieux de l’événement. Ils ont mentionné le fait que « Ces coiffes ont une signification spirituelle et culturelle dans la communauté autochtone », expliquant ainsi aux festivaliers que c’est un manque de respect envers les membres des Premières Nations que de s’affubler de telles coiffes comme d’un costume ou d’un accessoire de mode.
L’annonce a été très positivement reçue sur les réseaux sociaux, bien que certains commentaires négatifs se soient -évidemment- faits entendre. Notamment, on reproche à Osheaga d’employer un terme Mohawk comme nom du festival. En effet, « Osheaga » était le nom que portait pour ce peuple la région montréalaise à l’époque où Jacques Cartier a eu les premiers contacts avec leur communauté. Cela démontre une incompréhension totale de ces trouble-fêtes du concept d’appropriation culturelle, puisque le nom du festival est plutôt un hommage qu’une offense.
Le port de la coiffe de guerre est un phénomène qui n’est ni nouveau, ni unique à Osheaga. C’est en effet un problème répandu dans plusieurs festivals, notamment à Coachella, et plusieurs artistes de la communauté amérindienne ont déjà exprimé leur mécontentement face à cette mauvaise habitude qu’ont prise certains festivaliers. Le groupe de « powwow-step » A Tribe Called Red a d’ailleurs fait une importante sortie en 2013 sur le sujet, priant ses fans non-amérindiens de cesser de se présenter à leurs concerts vêtus de telles coiffes et de peintures de guerre. Ils considèrent comme insultant cette pratique, à l’instar du blackface que certaines personnes persistent à porter sans considération pour la lourdeur symbolique d’un tel geste.
Nous saluons bien bas le festival Osheaga pour cette décision respectueuse des peuples qui nous ont précédé sur ces territoires. Ils suivent ainsi l’exemple du Tall Tree Music Festival de Vancouver qui interdit de tels accoutrements depuis déjà plusieurs années.
Je sais bien que j’interviens plutôt tard sur votre papier.
Mais je m’interroge… tant sur cet interdit que sur votre réaction.
Suis-je tordu du cerveau, ou vient-on d’instaurer un délit de blasphème?
Sans que qui ce soit ne lève le sourcil.
Que l’on pense au nombre d’occasions où les gens choisissent de se déguiser en religieuse, en curé, en pape, en cardinal, en évêque, en ayatollah, en imam,en bonze, en rabbin, en sadhou, en disciple d’Hare Krishna, en raélien, en juif religieux portant « peots », en Boudha ou en Jésus-Christ — en Zeus ou en Bacchus!
Je dis ça comme ça… mais ce ne serait pas faire preuve de relativisme culturel que d’interdire ces coiffes « spirituelles »?
Question subsidiaire : les personnes de culture, d’origine, de sensibilité ou de spiritualité autochtones ne sont-elles pas elles-mêmes en mesure de relativiser (!) l’intention manifeste ou non de les insulter?
Mettons qu’on vient peut-être de mettre le doigt dans un drôle d’engrenage.