Expo Québec: les cinq vies de Wyclef Jean
Musique

Expo Québec: les cinq vies de Wyclef Jean

Le 14 août prochain, l’artiste hautement politisé Wyclef Jean s’arrêtera dans la Vieille Capitale pour chanter et rapper entre deux kiosques de barbe à papa sur le site d’Expo Québec. De la grande visite, un type fascinant et complexe qu’on a eu envie de vous présenter en cinq temps.

Wyclef, c’est sous son simple prénom qu’il se présente via Facebook, est suivi par près de 900 000 admirateurs. En tout, sa carrière solo florissante a donné naissance à dix albums aux chansons souvent engagées dont un « Greatest Hits », la trame sonore du documentaire d’action Ghost of Cité Soleil et un EP.

Carnival Vol. II: Memoirs of an Immigrant est sorti à la fin de 2007. Son plus grand succès web y figure, la pièce Sweetest Girl (Dollar Bill) chantée avec Akon, Lil Wayne et Niia. Un vidéoclip engagé, un quasi-court métrage, l’accompagne.

// À lire aussi: notre critique de l’album Carnival Vol. II: Memoirs of an Immigrant parue en novembre 2007

Les fans de Shakira (j’en suis!) se souviendront aussi de sa collaboration sur le hit Hips Don’t Lie. Faut dire que M’sieur a l’habitude des « featurings » de prestige – il a aussi apposé sa voix sur des succès de Destiny’s Child et Carlos Santana.

Les plus vieux et les mélomanes avisés le connaissent aussi (lire: surtout) pour The Fugees, un trio qu’il formait avec l’indomptable Lauryn Hill et son ami d’enfance Pras Michel. Ensemble, ils sont entrés dans la légende avec une pop fusion intelligente mélangeant hip hop, soul et reggae. Le groupe se séparera en 1997 pour renaître, brièvement de 2004 à 2005.

Preuve de leur héritage considérable et de leur popularité qui ne s’essouffle pas, leur vidéoclip Killing Me Softly a été vu plus de 20 millions de fois sur Youtube. Un extrait de The Score paru en 1996 et récipiendaire du prix Grammy du meilleur album rap.

La pièce qui s’est vu remettre le prix de la meilleure performance vocale en duo ou en groupe au même gala. Peu de gens savent, toutefois, qu’il s’agit d’une reprise de la chanson écrite pour la folkeuse Lori Lieberman et enregistrée en 1972. (À écouter ici.)

Le troisième chapeau de Wyclef Jean c’est celui du philanthrope. Bien qu’il soit déménagé aux États-Unis à l’aube de la dizaine, l’Haïtien est toujours demeuré très attaché à son pays d’origine. En 2004, et tout juste après le passage de l’ouragan Jeanne, il fonde l’organisme humanitaire Yéle Haiti qui aurait aussi donné beaucoup de sous aux survivants du tremblement de terre de 2010.

Cette même année, l’artiste entame une nouvelle carrière: celle du politicien. Wyclef Jean tente de se présenter comme candidat aux élections présidentielles, ce qui lui sera toutefois interdit étant donné qu’il n’y réside pas depuis plus de cinq ans. Son incapacité à parler français et créole aurait aussi, selon certains analystes, pu jouer en sa défaveur.

Il a toutefois documenté et immortalisé l’échec de son projet avec un EP intitulé If I Were President: My Haitian Experience.

Wyclef Jean a aussi une petite carrière d’acteur même si son profil IMDB n’est pas généreusement garni au-delà des trames sonores. Néanmoins, on a pu voir le musicien dans quelques épisodes de la série dramatique Nashville mettant en vedette Connie Britton qui y incarne le rôle d’une chanteuse country. Il a aussi eu des caméos dans les films Black November et Dirty.

Vous voulez le voir en vrai? Il sera de passage à Expo Québec le vendredi 14 août à 21h. En première partie? La belle Marième.