Condé Nast achète Pitchfork Media
C’est officiel, Pitchfork Media n’est maintenant plus un média totalement indépendant. La nouvelle a été relayée aujourd’hui par le New York Times : le géant de la publication papier et digitale Condé Nast (Vogue, Vanity Fair, Wired et bien plus) vient tout juste de faire l’acquisition de cette référence culturelle en termes de musique émergente et, depuis quelques années, plus mainstream également. Fondé en 1995, aux premiers jours de la démocratisation d’Internet dans les chaumières, le site a connu une expansion fulgurante durant ses vingt années de vies.
Débutant comme un simple blog sur la musique indépendante, Pitchfork est depuis devenu non seulement l’une des ressources les plus crédibles pour trouver de l’information pertinente sur des groupes de tous horizons, mais a également lancé un festival à Chicago et à Paris ainsi que diffusé de nombreuses séries web. La compagnie tient également un magazine papier, publié quatre fois par année.
À cette ère où la ligne entre média traditionnel et publication web s’amincit de plus en plus, il n’est pas étonnant de voir une entité gigantesque telle que Condé Nast acheter ce qui n’est, à la base, qu’un site web. Pitchfork a atteint un niveau de sérieux et d’attention que nombre de publications papier rêveraient d’atteindre, en plus d’être une espèce de tribunal du bon goût en termes de sorties musicales. En effet, le système de notation d’albums sur 10 points du site a été un tremplin pour un grand nombre d’artistes (notamment Arcade Fire ou encore Broken Social Scene) qui ont réussi à y atteindre les hautes sphères du 8 ou du 9, se voyant classés dans l’enviable catégorie Best new music de site.
Bien que le prix que Condé Nast a déboursé pour cette transaction ne soit pas dévoilé, il semble que les deux parties soient très satisfaites de cette entente. Le fondateur et PDG de Pitchfork, Ryan Schreiber, a lancé que les ressources de sa nouvelle compagnie mère allait permettre à sa plateforme d’étendre encore plus sa couverture d’artistes et de reportages qui façonnent le visage de las cène musicale internationale. Du côté de Condé Nast, leur dirigeant Bob Sauerberg a mentionné que cette acquisition renforce l’engagement de sa compagnie à se construire un réseau digital de premier ordre se concentrant sur des lignes éditoriales distinctives qui parle à un auditoire de milléniaux de grande valeur.