11e GAMIQ : chaos organisé
Musique

11e GAMIQ : chaos organisé

C’était hier soir, au Lion d’Or, que se tenait le 11e Gala de l’alternative musicale indépendante du Québec. Dans une salle débordante de musiciens, médias et gens de labels, l’organisation a décerné pas moins de 28 prix.

Après le scandaleux gala de l’ADISQ de cette année, on avait bien besoin de se réconcilier avec les galas de musique. Force est d’admettre que les organisateurs du GAMIQ nous ont offert précisément cela : un gala où on écoute de la bonne musique, où on rit, et où on se contrefout de l’habillement de tout un chacun.

C’est au son du quatuor de «plottes-surf» Vulvets que s’est ouverte cette soirée dédiée à la différence musicale, performance enlevante qui est venue de nouveau prouver que ce groupe a du talent à revendre. On a également eu droit, au courant de la soirée, à des performances de Laura SauvageKrief, Ariane ZitaLa BronzeLe CouleurLes Indiens, Never More Than LessO LineaClay and Friends et Simon Kingsbury

Après cet amuse-bouche musical, la soirée débute, et le duo d’animateurs composé de Sexe Illégal se hisse sur scène. Les deux humoristes ont rempli leur mandat avec brio : leur mélange de sarcasme, d’absurde et de références populaires a fait d’eux un choix plus qu’excellent. Du côté de l’animation musicale, c’est Toast Dawg qui a assuré l’ambiance tout au long de la soirée. Il a même poussé la note jusqu’à faire un remix d’une chanson de chacun des gagnants, une très belle attention.

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Les Goules, photo : Jay Kearney

Le gala s’est ensuite déroulé sans accroc majeur, même que l’on était souvent mis au courant qu’une importance avance était prise sur l’horaire prévu par l’organisation. Tout ça est plutôt bien, mais il aurait peut-être été plaisant d’étirer un peu la planification, histoire de pouvoir entendre de courts extraits musicaux des nominés plutôt que de seulement voir la pochette de leurs albums apparaître brièvement en projection (quand le projecteur se décidait à fonctionner).

Il y a eu quatres grands gagnants, lors de cette soirée de récompenses prestigieuses : Safia Nolin (sans grande surprise), Dead Obies (qui ont été boudés à l’ADISQ), les Goules (un retour triomphal) et nul autre que l’excentrique duo CRABE, qui a de son côté livré le discours le plus absurde jamais entendu sur les planches du Lion d’Or lorsqu’il a gagné le prix de l’album ou EP punk de l’année. Leur autre prix, pour la meilleure pochette, a également donné lieu à un discours mémorable, cette fois de la part de l’artiste Gabrielle Laïla Tittley. En voici un extrait :

Le prix convoité d’artiste de l’année a été remis au rappeur Koriass, qui malheureusement n’a pas pu venir chercher son prix, étant pris dans un conflit d’horaire avec sa prestation au show télévisé La Voix Junior. C’est Laura Sauvage qui a pour sa part remporté le prix de révélation de l’année. Sans grande surprise, c’est le plus qu’excellent festival FME qui est reparti avec le Lucien de festival de l’année.

Safia Nolin, recevant les prix d’album folk de l’année et d’auteur-compositrice-interprète de l’année, a livré des remerciements plutôt particuliers. Ne pouvant être présente à la soirée de remise de prix, elle a enregistré deux vidéos rehaussés de filtres Snapchat que l’organisation a diffusé. À noter : la deuxième vidéo était un faceswap avec nul autre que Marc Dupré.

Rosie Valland a dégoté le prix du EP pop de l’année pour Nord-Est, pari réussi donc pour cette sortie qui n’a suivi son premier album que d’à peine quelques mois. Loud Lary Ajust ont remporté celui du EP rap, Fuudge celui du EP rock, et Navet Confit celui du EP indie rock.

Snail Kid, photo : Jay Kearney
Snail Kid, photo : Jay Kearney

Les Dead Obies ont raflé les prix de spectacle de l’année et d’album rap de l’année pour le Gesamtkunstwerk, des reconnaissances méritées et qui font du bien, surtout après avoir encore une fois été mis de côté par l’ADISQ cette année pour leur utilisation libérale du franglais.

Laurence Nerbonne a remporté le prix de l’album pop de l’année, alors que le charmant Samito est reparti avec celui de l’album world de l’année en poche. Du côté du jazz, c’est Misc qui a été honoré, et les membres sont montés sur scène pour livrer le discours le plus court que l’on ait pu entendre de toute la soirée : « Merci! Salut! »

Les Goules peuvent se vanter d’avoir accompli un retour sur scène plus que réussi, puisqu’ils ont remporté de le prix du public en plus de celui d’album rock de l’année pour leur solide Coma.

Pour les completionists de ce monde, voici la liste complète des gagnants :

Prix du public
Les Goules

Album Folk de l’année
Safia Nolin – Limoilou

EP Folk de l’année
Chantal Archambault – À hauteur d’homme

EP Rap de l’année
Loud Lary Ajust – Ondulé

Album Pop de l’année
Laurence Nerbonne – XO

EP Pop de l’année
Rosie Valland – Nord-Est

Album ou EP Punk de l’année
Crabe – Le temps f33l

Album ou EP métal de l’année
Anonymus – Envers et contre tous

Album Rock de l’année
Les Goules – Coma

EP Rock de l’année
Fuudge – Fuudge EP

Album Indie Rock de l’année
Bernhari – Île Jésus

EP Indie Rock de l’année
Navet Confit – EP7

Album Rap de l’année
Dead Obies – Gesamtkunstwerk

Album Électro de l’année
FOXTROTT – A Taller Us

Album et EP Jazz de l’année
Misc – Misc

EP Électro de l’année
La Bronze – Rois de nous

Album ou EP Expérimental de l’année
Echoes From Jupiter – Kosmonavt

Album ou EP Trad de l’année
Lakes Of Canada – Transgressions

Album ou EP World de l’année
Samito – Samito

Couverture d’album de l’année
Crabe – Le temps f33l (Gabrielle Laïla-Tittley)

Vidéo de l’année
Beat Market –« Les belles années»

Artiste de l’année
Koriass

Révélation de l’année
Laura Sauvage

Spectacle de l’année
Dead Obies

Auteur-compositeur de l’année
Safia Nolin

Salle de spectacle de l’année
Le Divan Orange

Festival de l’année
FME

Média de l’année
CISM