Photos et retour sur le concert de The Mahones à l’Anti
En ce vendredi 7 avril, à Québec, une occasion de fêter à nouveau la St-Patrick était offerte aux amateurs de bières, de whisky et de musique punk. Et cela grâce à la venue du groupe le plus irlandais de tout l’Ontario, The Mahones. Les musiciens étaient accompagnés des Montérégiens de Morgan et du groupe local Pain Relief.
C’est L’Anti qui recevait tout ce beau monde. Et pour bien commencer les festivités, Pain Relief est monté sur la scène en premier. Le quatuor était amputé d’un musicien, mais cela n’a pas découragé les trois membres restants qui ont donné un show très énergique. Réduit à un power trio drum, basse et guitare, les Québécois n’ont pas failli à leur devoir, et c’est tout à leur honneur. Le band joue un punk nerveux, rapide et prenant. Seul bémol: les musiciens étaient plus actifs que leur public. Était-ce la météo maussade, la fatigue de fin de semaine, ou encore le manque de bières absorbées? Quoi qu’il en soit, l’énergie du groupe a mis du temps à contaminer la foule. Et c’est sur les deux dernières tounes, suite aux demandes répétées du guitariste, que certains ont commencé à danser. Le set était court mais intense et le groupe a quitté la scène sous les applaudissements des spectateurs.
Morgan a ensuite fait son entrée. Un batteur, un guitariste/harmoniciste/vocaliste, un bassiste et un… laviplanchiste – on dit bien véliplanchiste pour ceux pratiquant la planche à voile. Pourquoi pas laviplanchiste pour ceux qui jouent de la planche à laver? – avec ses cuillères ont pris la scène d’assaut. Leurs compositions originales mêlant country, bluegrass et punk ont conquis la salle dès les premières notes. Il leur a suffi d’ajouter à ça une touche d’humour et quelques bières pour transcender le public. Tout le monde y a trouvé son compte. Les membres du groupe semblaient s’amuser comme des fous en enchaînant les tounes. Le public, lui, s’agitait de plus en plus devant la scène, dansant et se bousculant joyeusement au rythme qui leur était imposé. Il n’y a pas eu de temps morts. Entre deux morceaux, le chanteur en profitait pour plaisanter avec la foule et annonçait les chansons suivantes avec humour. Nous avons donc appris, entre autres, que ces gens n’aiment pas les porcs-épics, mais aiment les manger, et détestent une seule chose plus que ces bestioles à pointes: les marmottes. Et quand ils ne crachaient pas leur haine envers ces charmantes petites bêtes, ils incitaient la salle à boire avec eux, soucieux de ne pas laisser leur public se déshydrater trop vite. Leur bonne humeur contagieuse a fait monter la température de la salle le temps d’une dizaine de morceaux. On en aurait bien demandé plus. Mais il était temps de laisser la place à la tête d’affiche de la soirée.
Les Irlando-Ontariens se sont mis en place très rapidement et les réglages ont vite été expédiés. Il est d’ailleurs important de saluer le travail de l’ingénieur du son qui a été d’une efficacité redoutable tout au long du concert.
Mais revenons à nos moutons irlandais. Ils étaient quatre vendredi soir alors qu’ils sont cinq la plupart du temps. Pire encore, l’accordéoniste Katie Kaboom semblait avoir pris quelques kilos et s’être fait pousser la barbe. Le leader, Finny McConnell, nous a appris plus tard qu’elle n’avait pas pu venir car elle sortait tout juste d’une opération. C’est donc un nouveau musicien qui a assuré le show à sa place. Moins sexy mais plutôt efficace quand il s’agit de passer de l’accordéon au pipeau pour assurer le côté mélodique-folk de leurs compositions.
C’est avec A Drunken Night in Dublin que le band a débuté son set. Rien de mieux pour faire monter la foule dans les tours dès le départ. Enchaînant balades plus calmes et des morceaux punks endiablés les Mahones ont mené le show tambour battant une bonne heure et demie. Leur version punk très accélérée de Wild Rover, reprise en cœur par la foule, n’a pas manqué de faire bouger les gens. L’ambiance à l’Anti est montée crescendo et ni la chaleur, ni le sol glissant de bières renversées auraient pu mettre un frein à ce rythme endiablé. Le drummer y était pour quelque chose. Il a frappé sa batterie tout au long du set avec une hargne incroyable, jouant chaque partie comme si c’était la dernière. L’absence de Katie aurait pu laisser un vide au niveau de la présence scénique. Or il n’en était rien. Le leader charismatique et sa rouquinitude infaillible n’a pas laissé de place au répit. Et ses musiciens l’ont soutenu dans la tâche avec brio. The Hunger; The Fight, Paint the Town Red, Prisoner 1082, Across the USA, Paddy on the Railway et plein d’autres des meilleures chansons du groupe se sont succédé. C’est avec Drunken Lazy Bastards que le groupe a dit au revoir avant de quitter la scène sous les acclamations du public.
L’ambiance chaleureuse de ce concert, la proximité entre les artistes et leur public et l’équipe accueillante de l’Anti ont fait de ce vendredi une soirée mémorable et riche en divertissement. Des concerts comme on aimerait en voir plus souvent. Un grand bravo aux musiciens et aux organisateurs.
Par Remi Deroche/Latrompette Studio