The Avalanches au Théâtre Corona : une première montréalaise en coup de vent
Musique

The Avalanches au Théâtre Corona : une première montréalaise en coup de vent

C’est devant un Théâtre Corona rempli à moitié que The Avalanches, ce groupe australien expert dans l’art de l’échantillonnage, entamait son baptême de feu à Montréal. Depuis la parution en 2016 de Wildflower, leur deuxième album en carrière, les deux membres restants de la formation originale ont pris la route un peu partout en Amérique du Nord pour interpréter ces nouvelles pièces en plus de certains classiques du mythique album Since I Left You, paru en 2000. Dommage toutefois que leur passage en sol québécois ait été si bref… L’énergie était là, mais elle a été freinée par certains obstacles.

Après une première partie fort réussie – gracieuseté de l’excellent DJ québécois Robert Robert – les spectateurs ont enfin pu accueillir Robbie Chater (à la guitare, à la console et aux percussions) et Tony Di Blasi de The Avalanches (à la console), accompagnés du rappeur Spank Rock en guise de MC, d’Eliza Wolfgramm comme chanteuse et de Paris Jeffree à la batterie.

Le groupe a ouvert le bal de manière dynamique avec la chaleureuse Because I’m Me, qui a instantanément activé le public mais qui a aussi révélé les problèmes de micro de Spank Rock, qui restera inaudible pratiquement tout le concert, malgré une belle énergie. Idem du côté de Wolfgramm, qui a elle aussi éprouvé certains ennuis techniques, sa voix étant parfois enterrée sous une tonne de basse. Les spectateurs n’en ont pas semblé affectés outre mesure, ne se faisant pas prier pour danser et chanter tout au long du concert, compensant ainsi en partie pour le peu de billets ayant trouvé preneurs.

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The Avalanches a enchaîné avec Frankie Sinatra et une surprenante reprise de Guns of Brixton du groupe The Clash. C’est là que ça sautait aux yeux: la guitare de Robbie Chater était pratiquement inexistante, on l’entendait à peine, à un point tel qu’on se demande s’il en joue vraiment… Les problèmes de son ne se sont jamais véritablement replacés, avortant ainsi les multiples tentatives du groupe d’interagir avec le public montréalais.

Cependant, l’énergie était véritablement au rendez-vous, particulièrement lors du doublé Flight Tonight et Radio, deux morceaux dansants et savamment construits. Toutefois, la majorité des mix utilisés pour la prestation du groupe étaient visiblement préenregistrés, ce qui est dommage pour un groupe ayant pour marque de commerce de bricoler avec de multiples échantillonnages sonores. En revanche, la sélection des pièces était judicieuse et limitait les temps morts, donnant aux gens un flot ininterrompu de bons morceaux pour faire la fête.

La soirée a atteint son paroxysme lorsque The Avalanches a entamé la brillante Frontier Psychiatrist. La foule s’est enflammée dès les toutes premières notes et on sentait, qu’enfin, le concert décollait véritablement. C’était de loin le meilleur moment de la soirée.

Seulement, après dix pièces et cinquante minutes sur scène, voilà que le groupe nous dit déjà bonsoir et tourne les talons… La foule est laissée sur sa faim, elle en réclame plus et aura droit à l’excellente Since I Left You en rappel, une pièce parfaite pour clore le spectacle. On sentait toutefois que l’énergie du public montréalais n’a pas été pleinement satisfaite, la prestation des Australiens était au final un peu trop courte et les problèmes de son minaient un peu leurs efforts pour faire lever le party. Pour leur première visite à Montréal en plus de 20 ans d’activité, on aurait souhaité mieux… C’était cependant un véritable plaisir pour les amateurs de redécouvrir et d’apprécier certaines des pièces les plus intemporelles du groupe.

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