Musique

SoundCloud vise la profitabilité en coupant dans la main d’œuvre

On vous parlait déjà, en février 2016, des déboires financiers dans lesquels se trouve SoundCloud Ltd., site d’écoute en ligne anciennement monopolistique qui mange solidement ses bas depuis l’arrivée des autres géants tels que Spotify et Apple dans l’arène. Ces compagnies ont d’ailleurs exprimé leur intérêt, en janvier dernier, de racheter SoundCloud. Ses créateurs ont toutefois clairement l’intention de demeurer indépendants, selon ce qu’on apprend aujourd’hui.

Effectivement, dans un effort visant à rendre la compagnie solvable à nouveau et du même coup préserver sa liberté absolue d’opérer comme bon lui semble, SoundCloud Ltd. annonce qu’elle coupe de 40% dans sa main d’œuvre. Ce faisant, l’entreprise fermera deux de ses bureaux, ceux de San Francisco et de Londres, alors qu’elle rapatriera ses opérations dans ses quartiers généraux de Berlin ainsi que dans un second bureau new yorkais.

Alex Ljung, co-fondateur et directeur général de SoundCloud, mentionne que la compagnie a parvenu à doubler ses profits dans les 12 derniers mois, et que cette nouvelle mesure la place dans une voie directe vers la profitabilité, ce qui lui permettra de compétitionner à armes ajustées avec les nombreux services d’écoute en ligne qui lui dament le pion depuis quelques années.

Ces mesures viennent après que SoundCloud ait tenté d’introduire un nouveau système payant d’inscription qui s’est révélé peu attractif pour sa clientèle tout de même fidèle. On sait que (selon les chiffres rendus disponibles par les compagnies) SoundCloud compte toujours plus d’auditeurs que ses rivaux: 175 millions d’auditeurs uniques, tandis que Spotify en rapporte environ 140 millions et Apple Music un maigre 27 millions.

C’est donc dire que l’attrait indéniable qui attire le public chez SoundCloud ne s’est tout simplement jamais résolu en un modèle d’affaire viable et rentable. Mais ce constat reflète un problème plus grand au sein de l’industrie de la musique; alors que l’adoption massive des services d’écoute en ligne par les fans a mené les majors vers une première croissance économique depuis l’âge d’or du CD, cette popularité ne s’est pas transformée en mine d’or pour les services en eux-mêmes. Spotify continue de perdre plus en plus d’argent malgré sa notoriété, et on sait qu’autant Apple qu’Amazon n’utilise leurs services d’écoute en ligne que comme une forme de publicité pour leurs offres plus larges.

Pour ce qui est de SoundCloud, seul l’avenir nous dira si le petit nuage perdurera. Pionnière d’une pratique devenue désormais courante, l’entreprise fera certainement tout en son pouvoir pour continuer de servir autant les artistes que leurs fans.