Musique

FIJM 2017: 4 concerts mémorables

La 38e édition du Festival international de jazz de Montréal vient tout juste de se terminer. Retour sur quatre spectacles marquants de cette édition à la programmation mémorable.

charles lloyd quartet

Benoit Rousseau
Photo: Benoit Rousseau

Du haut de ses 79 ans, le grand Charles Lloyd est monté sur scène visiblement enjoué et entouré d’une solide équipe. Avec le prisé Gerald Clayton derrière le piano, Reuben Rogers à la batterie et Eric Harland assurant les basses fréquences, le moins qu’on puisse dire c’est que l’on était entre bonnes mains. Le post-bop à la fois complexe et harmonieux typique de Lloyd était au rendez-vous, avec tout ce qu’il implique de prouesses techniques et de rythmes abscons à souhait. Une mention spéciale doit ici être faite à Clayton, véritable innovateur qui a non seulement prouvé sa virtuosité, mais également son impressionnante imagination. (A. Bordeleau)

Hudson

Crédit: Benoît Rousseau
Crédit: Benoît Rousseau

Rien de moins qu’une rencontre au sommet, cette alliance magnifique de John Scofield avec John Medeski, Larry Grenadier et Jack DeJohnette avait toutes les allures d’un rêve éveillé pour l’assistance rassemblée dans la salle Wilfrid-Pelletier. Développant sur les bases établies avec l’album homonyme du projet, les quatres jazzmen ont livré des reprises époustouflantes de chansons classiques, dont une inoubliable version de Castles Made of Sand de Jimi Hendrix. Medeski, à bord de sa station de claviers et de pédales, a sans aucun doute livré certains des solos de clavier les plus créatifs entendus lors de cette édition 2017 du FIJM. Des légendes qui se sont dépassées devant un public complètement captivé. (A. Bordeleau)

jean-michel blais

Vufflo
Bufflo avec Jean-Michel Blais. Crédit : Valérie Gay-Bessette.

Ambitieux, ce spectacle de Jean-Michel Blais à la Cinquième salle de la Place des Arts a offert plusieurs reprises ingénieuses de compositeurs renommés tels que Philip Glass, John Cage, Erik Satie et Max Richter. Verbomoteur, le pianiste montréalais a pris un temps considérable pour expliquer à son public la genèse de son processus artistique de relecture, tout en verbalisant avec bonhomie et spontanéité les mécanismes et les codes de la musique minimaliste qu’il a lui-même intégrés à la création de son premier album acclamé II. À ses côtés, les producteurs Bufflo et CFCF ainsi que la multi-instrumentiste et chanteuse Foxtrott (qui a livré avec Blais une vibrante reprise de Stay On It du méconnu et regretté compositeur afro-américain Julius Eastman) sont venus dynamiser avec éclat ce spectacle audacieux. (O. Boisvert-Magnen)

tony allen

Crédit: Red Hot
Crédit: Red Hot Organization

Sans lui, on n’aurait probablement jamais entendu d’afrobeat, en tout cas pas sous la forme qu’on lui connaît aujourd’hui. C’est vêtu d’une chemise aux couleurs éclatantes et de ses éternelles verres fumés qu’est arrivé Tony Allen, tout sourire, derrière ses tambours. Berçant le public au son de leurs reprises incroyables du grand Art Blakey, le batteur de 76 ans et ses acolytes ont livré un sans faille. On compte, au rang des (nombreux) grands moments du concert, cette version presque funky de Night In Tunisia, nouvelle visite fort rafraîchissante de ce classique de Gillespie. La trompettiste montréalaise Rachel Terrien s’est joint au quartet le temps d’une Politely qui pourrait faire office de référence du genre. Un concert éclatant. (A. Bordeleau)