Jérôme Minière sort de sa réserve
Musique

Jérôme Minière sort de sa réserve

Il lève le voile sur une nouvelle composition intitulée La vérité est une espèce menacée

Il est de ces rares paroliers capables de synthétiser le quotidien du plus grand nombre pour en faire quelque de prodigieusement beau, oui, mais qui nous amène aussi à réfléchir.

En réelle osmose avec son époque, Jérôme Minière explore cette fois-ci les méandres de nos vies en ligne. Il s’enfonce dans « une forêt d’un bleu sombre » (habile métaphore) pour pointer du doigt notre soif de like et, surtout, décrire le monde réellement dystopique dans lequel nous évoluons désormais.

Des bouts de phrases ramassées dans des téléphones
Des photos d’amis aphones
Le bombardement d’informations
Qui s’élancent dans toutes les directions
Des pigeons qui s’envolent
Un couple qui traverse l’avenue
Un camion qui vrombit
Des gens qui marchent funambules
Sur le fil téléphonique de messages contradictoires
Les micro-moments de gloire
Un message raciste sur un mur soudain devenu si triste
Les écrans qui nous laissent sans refuge
Le métro qui sort du tunnel
Ma voisine qui sort de sa rêverie
Et moi qui sors de ma réserve

Jérôme Minière fera paraître un album en 2018. Une nouvelle offrande qu’il présente déjà comme un retour à ses premières amours: « les mots parlés ou chantés, le minimalisme, la poésie et la musique électronique, le rythme, l’éclectisme, la curiosité et surtout la liberté de ton. » La vérité est une espèce menacée constitue le premier extrait.