Mariah Carey au FEQ: Soirée sans artifice ni émotion
Musique

Mariah Carey au FEQ: Soirée sans artifice ni émotion

Pour la première fois en carrière, l’éminente Mariah Carey s’est produite à Québec devant une foule clairsemée, bravant la pire température de l’édition 2019 du FEQ.

Scintillante comme une canette de Coors Light au soleil, assumant fièrement une robe à paillettes munie d’un décolleté vertigineux à souhait, Mariah Carey a foulé les planches de la grande scène du FEQ avec trente minutes de retard. On s’y attendait un peu, si on se fie à sa réputation de retardataire et aux frasques médiatiques dont elle a été le centre ces dernières années. La plus diva des divas a revisité sans profonde conviction les grands succès qui l’ont hissée au top des palmarès musicaux pendant plusieurs années et qui lui ont permis d’accéder au groupe sélect des plus grandes superstars de sa génération. 

À sa décharge, il faisait un temps de canard et la scène était un véritable champ de mines, surtout pour la chanteuse qui peinait à se déplacer de peur de voir ses nouveaux souliers à talons (très) hauts lui faillir. Force est de constater que malgré la vacuité de sa performance, Mariah impressionne sur scène et son tour de chant reste impeccable. Elle a d’ailleurs été en mesure de pousser la note aigrette qui lui est propre, sa véritable signature, pour le plus grand bonheur des Lambs (sobriquet donné à ses fidèles admirateurs).

Crédit: Renaud Philippe

Appuyée par des musiciens solides et un ensemble bien huilé, Mariah Carey a pigé dans son vaste répertoire et a su tirer tout de même son épingle du jeu en interprétant les meilleurs titres de ses albums phares tels que Daydream, Music Box, E = MC2 et son tout premier album homonyme. On pense à Make it Happen, Always Be My Baby, My All, Touch My Body, Love Takes Time et Hero, son hit planétaire qui a su clore la soirée comme il se devait. Il faut souligner les deux moments forts de sa performance – l’interprétation de la pièce One Sweet Day, chantée en trio avec son directeur artistique et un de ses choristes qui ont fait office de Boyz to Men pour l’occasion et le medley dansant #justiceforglitter, véritable pied de nez à l’échec monumental du film Glitter sorti en 2001.

Nikki Yanofski 

Nikki Yanofski a fait son entrée en scène simplement, sans artifice, ce qui annonçait les (pâles) couleurs du premier segment de la soirée. Interprétant les pièces de son album Little Secret paru en 2014, la présence sur scène de la jeune chanteuse aura eu l’effet d’une galette de riz originale saveur nature sur l’estomac d’un affamé. Sans rancune. On a toutefois eu la chance d’entendre quelques nouveautés qui annoncent un prochain opus aux couleurs jazz-pop léger.

Crédit: Renaud Philippe

Daniel Caesar 

Pris en sandwich entre Nikki et Mariah, l’étoile montante de la scène musicale Torontoise Daniel Caesar a offert la performance la plus intéressante de la soirée. Le crooner Soul/R&B a défendu les titres de ses excellents albums Freudian et Case Study 01 paru au début de l’année avec nonchalance, mais honnêteté. On a hâte de revoir cet artiste en spectacle à l’Impérial Bell de Québec le 13 novembre prochain où le format en salle se prêtera davantage à sa musique introspective.

Crédit: Renaud Philippe