Osheaga Jour 1 : retour sur les moments marquants!
Tout d’abord, en cette première journée de l’édition #14 d’Osheaga, on a découvert ce fameux nouveau site. En fait, c’est l’ancien site pour les habitués, mais il a été réinventé. De retour sur l’île Ste-Hélène après deux ans d’absence, on retrouve les espaces un peu plus boisés que l’on appréciait bien lors de chaudes journées ensoleillées. Hier, vendredi, ce l’était pas mal, d’ailleurs. Le site est plus bétonné autour des grandes scènes et de la sculpture Calder, mais je dois dire que l’expérience osheagienne dans son ensemble demeure assez similaire aux années précédentes (outre les éditions 2018 et 2017 sur l’île Notre-Dame). L’offre de bouffe est plus intéressante cette année, avec des salades (et pain magique) de Foodchain, le bon griot d’Agrikol et les poké bols de Venice, entre autres.
En passant devant la Scène de l’Île en milieu d’après-midi, l’ambiance est déjà électrisante. On ne se pose pas de questions, ce sera bel et bien ici le rendez-vous pour danser et suer ce week-end. En fin de soirée, on a pu y voir la talentueuse Ouri, suivie de la Belge Charlotte de Witte, habituée des nuits montréalaises.
Mais on a débuté la journée de vendredi avec du rock. Celui de l’Américaine Sharon Van Etten, révélée en 2010 avec l’album intime mais puissant Epic. On ne l’avait pas vue à Montréal depuis trop longtemps, quelques années au moins. Elle avait l’air très sérieuse lorsqu’elle est débarquée sur scène. Avec son catalogue de quelques albums riches de folk et de rock aux textes remplis d’émotions vives, ça fait du sens que la mise en scène soit assez sobre. Tout le band était habillé en noir. Au départ, sa voix ne résonnait pas assez sous la musique plus lourde de son nouvel album, mais la prestation a pris du galon dès qu’elle a chanté ses deux récents singles plus accrocheurs, Comeback Kid et Seventeen. Elle a fait de ses fidèles fans des heureux en chantant aussi du plus vieux matériel, notamment Serpents et Everytime the Sun Comes Up. L’énergie était à son comble en fin de prestation. La chanteuse a tout donné lors des deux dernières chansons. Rock on, Sharon!
La hype était là. La foule aussi. L’Espagnole Rosalía a bien assuré pour ce grand concert extérieur en début de soirée vendredi. Accompagnée la moitié du temps par quelques danseuses, sa prestation était un tango entre des moments pop plus énergiques et des moments plus doux, seule sur scène, lors desquelles sa voix magnifique résonnait (mais c’était vraiment pas assez fort). Elle bougeait de façon sensuelle, son sourire était radieux et on doit admettre que ça faisait un tout assez séduisant et charmant. Elle a aussi fait bien des heureux en chantant son duo avec James Blake (qui n’était pas sur place) Barefoot in the Park, ainsi qu’un autre duo avec J Balvin – qui devait se produire à Osheaga hier, mais a dû annuler à la dernière minute – Con Altura. C’était bien parfait ainsi de laisser toute la place à cette chanteuse irrésistible.
Mon collègue Olivier Boisvert-Magnen nous raconte ses coups de coeur de la journée de vendredi:
Denzel Curry a mis le feu aux planches de la scène de la Rivière en milieu d’après-midi. Si beaucoup de rappeurs de sa génération se contentent souvent de jouer les choristes par-dessus des pistes vocales enregistrées, le Floridien sait comment donner un bon spectacle dans les règles de l’art, c’est-à-dire avec un flow saillant et une énergie constante. Sa discographie enviable de quatre albums lui a permis de livrer un spectacle réglé au quart de tour, sans temps mort, en partie axé sur les chansons de son plus récent (et excellent) dernier opus Zuu. En fin de course, Curry a tout balayé sur son passage avec une percutante reprise de Bulls on Parade de Rage Against the Machine, provoquant du même coup l’un des trashs les plus mémorables de cette première journée.
Gucci Mane fait partie de ces rappeurs qu’on a hâte de voir sur scène, non pas parce qu’ils sont réputés pour donner des spectacles extraordinaires, mais bien parce qu’ils sont des personnages plus grands que nature. Bien au-delà de sa musique, Mane soulève les foules par son aura, et c’est ce qu’on a constaté dès les premières secondes de sa prestation sur la scène de la Montagne en début de soirée. Tout souriant, le rappeur d’Atlanta a su faire oublier le son assez médiocre du concert par certains de ses plus puissants brûlots trap, notamment My Kitchen, First Day Out et Lemonade.
On se reparle du reste du week-end Osheaga ces prochains jours! Suivez-nous sur Instagram entre temps: instagram.com/voir.com