Encore du magnifique pour Thom Yorke
Thom Yorke ne cesse d’éblouir. Sur l’album Anima, , le musicien tisse des trames musicales d’une sensibilité désarmante et aux messages d’une urgence implacable. Ce n’est donc pas tâche aisée que de rendre en images ces paysages sonores aux textures riches. Force est d’admettre, cependant, que le frontman de Radiohead sait s’entourer de créatifs de talent qui comprennent son univers, comme le prouve ce clip pour Last I Heard (…He Was Circling The Drain).
Réalisé à partir de plus de 3000 illustrations faites à la main par le studio d’art expérimental Art Camp, le court métrage monochromatique capture admirablement l’essence de cette chanson. Comme un rêve éveillé, aux abords du cauchemar, Yorke y livre une complainte lancinante : I woke up with a feeling I just could not take.
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Art Camp mentionne ceci au passage à propos de la réalisation du court animé:
Notre premier et dernier objectif était de servir les émotions de la chanson et du disque. Thom a partagé avec nous une liste de visions, des images déconnectées de ses rêves, et nous les avons développées avec les visions de tous ceux qui ont rejoint l’équipe vidéo, plus d’une douzaine de personnes. À la base, notre intention était de communiquer l’expérience de se sentir complètement seul, entouré de personnes que vous voyez vous-même mais ne comprenez pas, qui ont perdu la raison devant la ville et ne peuvent pas voir que vous avez besoin de leur aide.
Le processus de création de cette animation était extrêmement itératif et cyclique et a commencé dans toutes les directions à la fois. Nous avons expérimenté des sculptures en argile et des chevaux 3D d’un cent, des simulations de foule et de la poussière de charbon, des contes linéaires et une expression abstraite. Nous avons fait toute la vidéo et l’avons jetée, refaite, jetée une douzaine de fois. C’était bien sûr stressant mais aussi magnifique.
Notre objectif est de créer un travail qui nous surprend, pour que nous-mêmes ne comprenions pas tout à fait comment on y est arrivés. Cela vient en grande partie de notre confiance dans le processus de collaboration – trouver une longueur d’ondes où chacun se sent libre de devenir fou à sa manière et de revendiquer ce en quoi il croit le plus. Nos valeurs sont constamment testées et réécrites dans le but de créer une communauté où les gens se sentent vraiment libres, libres et en sécurité. Quand cela fonctionne au mieux, vous vous retrouvez avec un travail qui parle dans la voix de tout le monde en une seule voix unifiée.