Femmes autochtones: « Hey Harper, #DoIMatterNow ? »
Société

Femmes autochtones: « Hey Harper, #DoIMatterNow ? »

Des résidentes d’Iqaluit ont décidé, hier soir, de prendre «le diable par les cornes», en lançant une campagne de mobilisation sur les réseaux sociaux.

En interpellant Stephen Harper, elles ont voilé leurs visages et lancé «Hey Harper, do I matter now?», rappelant ainsi tout le débat entourant le port du niqab lors des cérémonies de citoyenneté canadienne et le comparant au peu d’attention donné aux femmes autochtones disparues ou assassinées, par le gouvernement actuel.

Un rapport de la Gendarmerie Royale Canadienne publié en mai 2014 fait état de 1017 femmes et filles autochtones assassinées entre 1980-2012. Cependant, selon Amnistie Internationale, des trous dans les rapports de police et du gouvernement pourraient cacher des chiffres beaucoup plus élevés. Une grande enquête nationale est donc demandée par les groupes militants et les familles de victimes, en plus d’un plan d’action national pour mettre fin aux crimes violents desquels les femmes autochtones ont trois fois plus de risque d’être victimes que les femmes non-autochtones, au Canada.

Une campagne spontanée et virale en direct d’Iqaluit

À l’initiative de Karen Kabloona et Lena Aittauq, tout d’abord, des femmes autochtones résidant à Iqaluit, au Nunavut, se sont voilé le visage et la tête, et ont publié des photos d’elles sur Facebook et Twitter.

Dans son message, Kabloona explique son geste: «Nos communautés ont assez souffert! En tant que femme inuk ayant des filles inuites, je veux savoir ce que ça prendra pour qu’il y ait une enquête. Les vies inuites ont de l’importance. Ai-je besoin de couvrir mon visage pour avoir votre attention?»

 

Par ces images frappantes, elles réclament une enquête nationale sur la situation des femmes et filles autochtones disparues ou assassinées, arguant que les efforts du gouvernement Harper sont insuffisants.

En ces temps d’élections fédérales, le vote mobilisé des populations autochtones pourrait marquer les résultats le 19 octobre prochain. C’est ce que Janet Brewster compte faire, elle qui, à son tour, a investi Twitter, en plus de Facebook, avec cette image:

La productrice, réalisatrice et documentariste Alethea Arnaquq-Baril a, elle aussi, suivi le mouvement initié par ces femmes et sa photo a été partagée plus de 1600 fois depuis hier soir.

Hey Harper, do I matter now?Indigenous women are fighting for the right to be safe and in control of our own bodies,…

Posted by Alethea Arnaquq-Baril on 8 octobre 2015