Le webqc mobilisé autour de #agressionnondénoncée
Société

Le webqc mobilisé autour de #agressionnondénoncée

Les internautes québécois se rallient derrière la dénonciation de la violence et la fin du silence. Survol. 

Nous assistons en ce moment à une mobilisation massive d’internautes québécois, hommes comme femmes, qui dénoncent la violence et agressions à caractère sexuel qui souhaitent rompre le silence qui suit trop souvent.

Bien qu’il n’en soit pas le moteur premier (il serait difficile de remonter virtuellement vers la source d’un engagement féministe populaire), le #GhomeshiGate a ouvert des portes à de nombreuses internautes. Devant la liste des femmes agressées par l’ex-animateur de Q qui continuait de s’allonger — ajoutant aux voix anonymes celles de personnalités populaires comme Lucy Decoutere, comédienne dans la série Trailer Park Boys—, le hashtag #BeenRapedNeverReported est né. En quelques heures, de nombreuses femmes à travers le monde avaient brisé le silence.

La vidéo Walking 10 hours in New York a également inspiré son lot de dénonciations et de révélations, le quotidien d’une femme marchant dans les rues de New York ayant troublé l’audimat masculin, jusqu’ici apparemment inconscient de l’étendue du harcèlement (même s’il n’est pas initialement malveillant) vécu par les femmes sur une base régulière.

Du côté du Québec, Tania St-Jean est peut-être une des instigatrices les plus en vue de ce mouvement d’affranchissement. Un an après avoir créé #Jesuisindestructible, la jeune militante s’est présentée sur un plateau de Radio-Canada avec Céline Galipeau pour dévoiler son passé de victime et expliquer pourquoi il est si difficile pour tant de femmes victimes de violence de dénoncer les agressions.

« Depuis l’affaire Jian Ghomeshi, c’était palpable, dans nos réseaux », nous explique Tania St-Jean. « Ce qui est aussi remarquable en ce moment c’est qu’il n’y a pas de feedback négatif quant aux séries de dénonciations d’agressions. Dans le milieu, on se concerte pour être sûres d’utiliser les mots adéquats, parce que c’est une problématique assez lourde, mais le mouvement est assez impressionnant », dit-elle. « Sur Twitter, des gens anonymes et non-anonymes dévoilent leurs agressions en 140 caractères, les femmes se dévoilent, et à moins que je ne puisse pas tout voir parce que je suis trop près de mon milieu, il n’y a pas de réaction négative à ce mouvement en général. »

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La mobilisation qui a suivi, avec le hashtag #agressionnondénoncée, est probablement sans parallèle dans l’histoire du web québécois, les révélations d’agressions ne cessant apparemment pas.

La chronique de Michèle Ouimet, intitulée La honte, raconte l’agression vécue tandis qu’elle avait 21 ans. L’auteure Sophie Bienvenu (Et au pire, on se mariera) a aussi dévoilé, sur son blogue, la nature de son agression. Sur Ton Petit Look, Josiane Stratis, qui avoue avoir écrit l’article le plus difficile à rédiger de sa vie, a recensé les agressions subies par différentes collaboratrices de Ton Petit Look.

Du coté des hommes, le vlogueur et Détesteur notoire Murphy Cooper s’est rendu dans les studios d’enregistrement de Médium Large avec l’humoriste et comédien Jonathan Roberge pour discuter de la culture du viol et de la problématique liée à son déni maintenu chez de nombreux hommes.

De son coté, le chroniqueur Christian Vanasse a livré une chronique coup-de-poing à Bazzo.tv à propos de tous les récents scandales entourant les agressions envers les femmes, notamment l’attitude paternaliste et ambigue du SPVM à propos des agressions répertoriées dans les taxis de Montréal et les détails scabreux entourant le #GamerGate, qui a notamment contraint Anita Sarkeesian à annuler une conférence en raison de menaces de mort.

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