Instagram: Tous les détails sur la purge
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Instagram: Tous les détails sur la purge

Du jour au lendemain, des millions de comptes Instagram se sont envolés dans l’abîme virtuel, après une purge entreprise par la compagnie.

Tandis qu’Instagram, une propriété de Facebook, avait préalablement annoncé un ménage auprès de ses utilisateurs qui s’avèrent à être des faux comptes, la promesse s’est réalisée concrètement cette semaine. Le résultat: 19 millions d’utilisateurs ont disparu.

Auparavant, Instagram désactivait les comptes artificiels, mais désormais, il les supprime. Conséquence principale: des célébrités se retrouvent dans l’embarras, tandis que leur nombre d’abonnés chute drastiquement, la preuve souvent irréfutable de leur recours à des mécanismes artificiels pour gonfler leur popularité sur la plateforme photographique.

La purge

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Le rappeur Ma$e, par exemple, est tombé de 1,6 millions d’abonnés à environ 100 000. La honte, la frustration ou la résignation l’ont poussé à éliminer son compte plutôt rapidement après. Le rappeur Tyga est allé de 5,5 millions d’abonnés à 2,2 millions, une chute plutôt drastique. Pour Akon, c’est allé de 4,3 millions à 1,9 millions. Justin Bieber? La perte de 3,4 millions d’abonnés l’a détroné du règne d’Instagram, transférant son pouvoir photographique à Kim Kardashian (qui était au centre d’une controverse cette semaine tandis qu’elle a recadré une photo pour cacher sa fille).

Pour un aperçu clair et détaillé de ces chutes et ces rebondissements, l’utilisateur Zach Allia a créé un graphique exhaustif permettant de voir les statistiques changeantes suite à la décision d’Instagram. Ce graphique, nommé #InstaPurge, permet de voir les plus gros perdants de cette course effrénée vers les likes.

Une des anecdotes virtuelles les plus éloquentes? Un utilisateur du nom de @chiragchirag78 a perdu plus de 99% de ses abonnés, tombant de 3,6 millions à huit. Huit.

Pourquoi des faux abonnés?

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Tandis qu’on peut s’imaginer qu’il ne s’agissait que d’un pur concours de popularité et une satisfaction de son égo, le nombre d’abonnés sur Instagram créé réellement des opportunités d’affaires. Ainsi, photographes, acteurs, mannequins et personnalités pouvaient présenter le nombre d’abonnés comme argument suprême envers un potentiel client pour recevoir une commandite ou présenter du contenu sponsorisé.

Le procédé pouvait effectivement être tentant pour nombre d’utilisateurs et de célébrités, puisque le réseau social de la photo filtrée avait récemment atteint les 300 millions d’utilisateurs (ce chiffre excluait les utilisateurs artificiels, selon la compagnie), créant par le fait même une plateforme promotionnelle potentiellement très rentable pour nombre d’entreprises. Rapidement, donc, Instagram avait dépassé Twitter en nombres d’utilisateurs.

Popularité artificielle

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Il y a plusieurs moyens de gonfler artificiellement ses abonnés ou ses mentions « j’aime » sur Instagram. En voici trois.

Tags for likes permet d’ajouter en bloc des mots-clés sous la photo. Cette habitude est assez populaire auprès des jeunes utilisateurs de la plateforme (cet article de Business Insider présentant une expérience sociale avec les hashtags est assez intéressant): plus on écrit des mots-clés, plus on a la capacité de rejoindre davantage d’utilisateurs, qui utiliseraient la fonction recherche de la plateforme pour voir toutes les photos qui utilisent le même mot-clé.

Rantic permet d’acheter des abonnés sur Instagram. Vous pouvez acheter 500 abonnés pour 4,99$. Ou 100 likes pour 1,45$. C’est d’ailleurs l’organisation qui a été la plus présente médiatiquement depuis la décision d’Instagram. William Howard, porte-parole de Rantic, a prédit un chaos suivant la purge, et a  tenté de rassurer ses clients que les réformes n’allaient pas les affecter.

Buzzoid permet également d’acheter des abonnés sur Instagram.

Les réactions

D’un coté, certains sont absolument irrités et attristés d’avoir perdu leurs abonnés. Comme on peut le voir sur la page officielle d’Instagram, nombre d’utilisateurs réclament un retour au statut quo avec la présence des faux abonnés.

“I try to articulate the simple, yet harsh everyday lives of Afghans. I suppose I’m fascinated to observe a young population that has known no reality but war in forty years,” says Australian photojournalist Andrew Quilty (@andrewquilty). Currently based in Kabul, he covers news events around the region, including the unfolding crises spilling across the borders of northern Iraq, Turkey, and Syria. His own life journey began very differently, on beaches in the South Pacific. “I grew up in Sydney and spent my post-high school years surfing there and all over Australia and Indonesia,” he explains. “My interest in photography came a couple of years into that, and I began to combine the two obsessions when I got myself an underwater camera housing. Over time my passion for photography—as it became my career—began to override surfing. So much so that I now find myself living in a landlocked desert of a country, Afghanistan.” Photo by @andrewquilty

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D’autres sont ravis. Un utilisateur populaire du nom de @TheFatJewish, s’en régale. « Ce bain de sang d’Instagram est hilarant. » a-t-il dit. « Ça devrait être une fête nationale. »