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Façonner l’avenir : Grandeur nature

Le spectacle «Façonner l’Avenir», présenté à la Biosphère de Montréal, est un voyage exploratoire pour les sens.

Quand La Biosphère de Montréal a lancé un appel d’offres pour la production d’un nouveau spectacle technologique, l’agence Idées au cube (ID3) a répondu sans hésiter… et a obtenu le mandat.

«Utiliser une installation hautement technologique pour ramener les gens à la nature, c’était un beau paradoxe et un défi artistique», se remémore Patrice Leduc, producteur au sein de l’équipe d’Idées au Cube, concepteur et maître d’oeuvre de l’installation.

Aux yeux de Patrice, les musées devraient constamment chercher le moyen d’offrir des expériences uniques, qui ne ressemblent pas à ce qu’on peut voir ailleurs. «On passe beaucoup de temps sur des petits écrans rectangulaires, argue le concepteur. Avec le patrimoine immatériel, il faut faire des expériences plus grandes que nature.»

Pour le projet de la Biosphère, intitulé Façonner l’avenir, il a éliminé d’entrée de jeu tous les appareils et dispositifs individuels : pas de téléphone, de tablette, ou d’écran interactif. «On voulait que les gens abordent l’expérience comme on aborde un sentier en nature, explique-t-il. Quelque chose de très intuitif. On a donc tracé un parallèle avec la nature en faisant bouger les gens, en leur faisant faire des choix d’observation».

Le visiteur ne peut pas tout voir d’un seul coup. Grâce à 22 projecteurs, différents contenus sont projetés simultanément sur une colonne centrale, sur le sol et sur un écran panoramique de 44 mètres de circonférence surplombant la salle. Une batterie de haut-parleurs, de ventilateurs et de buses génèrent du bruitage, de la pluie et même de la neige dans la salle. «On a fait beaucoup de modifications au local», admet Patrice en reconnaissant la bonne collaboration de la Biosphère au projet.

La science et la poésie se côtoient harmonieusement dans cette célébration de la nature. Alors que la science est représentée par des interviews vidéo de chercheurs sur le sujet du bio-mimétisme (une approche d’innovation s’inspirant de la nature), la poésie s’exprime par l’entremise de témoignages de citoyens. «Des gens sont venus raconter quels étaient leurs souvenirs-nature, raconte Patrice. Nous avons choisi des témoignages qui représentaient bien les souvenirs les plus populaires, mais aussi qui offraient un bon lien avec les propos des chercheurs.»

Pour Patrice, il fallait que le spectacle soit porteur d’espoir : «On voulait s’éloigner un petit peu de la morosité ambiante quand on parle des changements climatiques.»

Il admet avoir a un faible pour les expériences collectives à grand déploiement, une passion qu’il a su nourrir en créant des spectacles immersifs multi-sensoriels pour les musées et autres sites patrimoniaux.

Quand il voit les gens, attentifs, qui restent dans la salle durant les 25 minutes du spectacle Façonner l’avenir, et qui applaudissent à la fin, Patrice est très content du projet.  

Façonner l’Avenir sera en exposition à la Biosphère jusqu’en 2020.

Productrice déléguée : Andrée Harvey // Hara Numérik
Directeur artistique : Daniel Mireault
Journalistes : Paul Blais et Charles Prémont
Réalisatrice vidéo : Émilie Ricard-Harvey // Mode Couleur
Directeur du projet : Michel Jolicoeur
Coordonnatrice : Geneviève Roy
Consultants : Raphaëlle Huysmans (Urbania) et Pascal Pelletier (Figure55)
Produit en collaboration avec la Ville de Montréal et L’inis.